CÉLÉBRATION PASCALE

Note liminaire

Le 6 avril 1993 a eu lieu, dans le cadre de la Semaine Sainte, une célébration pascale qui consistait en une relecture de la passion, de la mort et de la résurrection du Christ à la lumière de l’expérience des femmes.

 

Cette célébration a été préparée par le groupe Vasthi avec la collaboration de plusieurs autres groupes et de quelques alliées et s’est déroulée en l’église de la communauté chrétienne Saint-Albert-le-Grand à Montréal. Nous avons choisi de vous présenter une version légèrement remaniée de cette célébration1.

 

Le signe ** signifie un temps musical.

 

*****

Accueil

À l’entrée de la salle,  accueil de chacune et chacun et remise des cierges et d’un feuillet présentant le déroulement de la célébration.

 

** Pratique des chants

 

L’animatrice du chant

Ô toi qui apportes à Sion la Bonne Nouvelle, lève-toi, car la lumière est proche et la gloire de Dieu passe par toi.

 

** Extrait du Messie de Haendel – O thou that tellest good tidings to Zion

 

Ô toi qui apportes à Sion la bonne nouvelle, monte sur une haute montagne !  Ô toi qui apportes à Jérusalem la bonne nouvelle, élève puissamment la voix, crie bien haut et ne crains rien et dis aux villes de Judas : Voici votre Dieu ! Ô toi qui apportes la joie à Sion, lève-toi, rayonne, car la lumière est proche et la gloire de Dieu passe par toi. (Isaïe 40, 9)

 

Pendant ce temps – Marche d’entrée de l’Ekklésia de L’autre Parole (avec le cierge pascal, la Bible, le matériel pour le lavement des mains, le pain et le vin, et les bâtons des pèlerines).

 

Accueil et introduction

 

Bienvenue des officiantes

Bienvenue à la célébration pascale. Nous sommes touchées et émues de vous accueillir. Cette célébration est une première et nous sommes heureuses de pouvoir la vivre avec vous toutes et vous tous.

 

Musique

Vous entendrez ce soir plusieurs extraits du Messie de Haendel qui mettent en valeur les textes bibliques, traduisent admirablement les sentiments que nous vivons autour de la mort-résurrection du Christ.

 

Le sens général de cette célébration

Nous sommes réunies ce soir pour célébrer la passion, la mort et la résurrection du Christ. Nous avons préparé cette célébration en nous inspirant de la liturgie chrétienne traditionnelle des jeudi et vendredi saints et de la nuit pascale. Nous en avons fait une synthèse et l’avons relue à la lumière de nos expériences de femmes engagées pour la transformation de la situation de l’ensemble des femmes. Il s’agit d’un travail collectif de réappropriation des textes bibliques et de création de textes qui traduisent notre compréhension de l’événement pascal. Il ne s’agit pas de créer une nouvelle orthodoxie, mais d’apporter une contribution à la célébration de la foi chrétienne. Il y aura un partage du pain et du vin. Nous ne prétendons pas que ce soit là une consécration eucharistique, mais ensemble, nous toutes, et nous tous, ici réunis, nous pouvons célébrer la mémoire de Jésus en partageant du pain et du vin.

 

Dès maintenant, nous entrons dans la première partie de notre célébration, le jeudi saint.

 

** Transition – un court morceau à l’orgue

 

JEUDI SAINT

 

Nous sommes réunies ce soir pour célébrer la mémoire inaliénable et l’héritage incommensurable du christianisme dont nous sommes les dépositaires dans la foulée de celles et de ceux qui nous précèdent et nous accompagnent dans la foi, l’espérance et l’amour.

 

Jésus, sous la mouvance de sa mort proche, a voulu célébrer la grande fête de sa communauté : la Pâque juive qui évoque le passage d’une situation d’esclavage à la liberté. Cette fête de la Pâque projette encore aujourd’hui une lumière exceptionnelle sur la Pâque qu’a vécue Jésus.

 

Les racines

Jésus, en présence de tes proches, en présence de ta communauté plus intime, à l’occasion de ton dernier repas liturgique, tu relis le sens de la vie, le sens de ta vie, en faisant mémoire de tes racines juives.

 

Tes racines, c’est, notamment, la terre d’Égypte, terre d’esclavage. Tes racines, c’est l’exode et la libération du peuple juif, de ton peuple. Tes racines, c’est la Parole du Très-Haut sur cet événement, parole transmise jusqu’à toi et jusqu’à nous dans les écritures de l’Exode.

 

« Ce jour-là sera pour vous un mémorial. Vous en ferez pour le Seigneur une fête de pèlerinage. C’est une loi perpétuelle : d’âge en âge vous la fêterez ». (Exode 13,9-10)

 

À la manière de ton peuple qui a quitté l’Égypte, terre d’oppression, et qui a marché 40 ans dans le désert, nous, les femmes, vivons une longue marche de libération. Pour la traversée du désert, ton peuple a eu besoin de bâtons. Nous aussi aujourd’hui, nous avons besoin d’un appui.

 

Écoutons un extrait adapté du Psaume 142, versets 2 à 7

 

« Au Seigneur mon cri ! J’implore. Au Seigneur mon cri ! Je supplie. Je déverse devant lui ma plainte, ma détresse, je la mets devant lui, alors que le souffle me manque ; mais toi, tu connais mon sentier. Sur le chemin où je vais, ils m’ont caché un piège. Regarde à droite et vois, pas un qui me connaisse. Le refuge se dérobe à moi, pas un qui ait soin de mon âme. Je m’écrie vers toi, Seigneur, je dis : Toi, mon abri, ma part dans la terre des vivants ! Sois attentif à ma clameur, je suis au fond de la misère ».2

 

Bâton à la main, nous avançons comme toi, Jésus, dans le clair obscur des choix continuels que nous avons à faire. Bâton à la main, nous marchons l’oreille tendue vers ton cri : « J’ai désiré d’un grand désir VIVRE cette fête avec vous » (Extrait adapté de Luc 22,15). Avec ton cri, nous entendons aussi la clameur qui monte de l’humanité.

 

La mémoire

Tes racines, Jésus, c’est la foi de Sarah et d’Abraham, c’est l’espérance de Myriam et de Moïse, c’est l’amour de Ruth et de Noémie, de Marie et d’Élisabeth. Tes racines, Jésus, tu les as rendues présentes dans ta vie de tous les jours, dans tes gestes de service et de partage, de solidarité, d’accueil sans frontières… Voilà ce que tu nous as laissé comme héritage à travers le rituel du lavement des pieds, un geste d’accueil et de service selon les coutumes de ton pays.

 

Lecture d’extraits de l’Évangile de Jean, chapitre 13

« Jésus se lève de table […] prend un linge qu’il se noue à la ceinture ; puis, il verse de l’eau dans un bassin, il se met à laver les pieds de ses disciples et à les essuyer avec le linge qu’il avait à la ceinture. […] Après leur avoir lavé les pieds […] il leur dit alors :  » Comprenez-vous ce que je viens de faire ? Vous m’appelez ‘Maître’ et ‘Seigneur’, et vous avez raison, car vraiment je le suis. Si donc moi, le Seigneur et le Maître, je vous ai lavé les pieds, vous aussi vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. C’est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi, comme j’ai fait pour vous.  » »

 

Faisant donc mémoire de toi, en ce jour-même, faisant mémoire de tes façons d’être au milieu des tiens… nous nous lavons mutuellement les mains en nous rappelant tes dernières paroles : « À ceci tous vous reconnaîtront pour mes disciples : à l’amour que vous aurez les unes pour les autres. »

 

Nous vous invitons à vous approcher des points d’eau pour les ablutions en vue de la Pâque.

 

Les officiantes versent de l’eau en disant  : « En mémoire de Jésus. »

 

** L’orgue accompagne ce rituel.

 

Cette invitation à l’amour des uns et des unes pour les autres se traduit déjà concrètement dans nos vies. On en veut pour exemple divers organismes de solidarité : RESO, Passages, Les cuisines collectives, Relais-femmes, L’autre Parole, Ateliers Plein Soleil, Société Elizabeth Fry, Fonds de dépannage. Ce sont là d’audacieuses pratiques de libération ancrées dans la quotidienneté des femmes.

 

Le partage du pain et du vin

(Les officiantes reprennent en main leur bâton.)

Pétries de ton héritage et de ta mémoire, douloureusement marquées par notre sort de femmes, à travers tous les peuples de la terre, nous poursuivons notre périple en rangs serrés, appuyées les unes sur les autres, stimulant les plus fortes, supportant les plus fragiles…

 

Bien vivant es-tu, Jésus,

parmi nous, rassemblées en ton nom…

Oui, il est grand le mystère de notre foi.

Bien vivant es-tu parmi nous…

Aussi, nous t’entendons nous dire :

 

** Extrait adapté du Psaume 146,3-10

« Heureuse qui a pour aide la Dieue de Rachel, et pour espoir la Sagesse divine ! Auteure de la terre et des cieux, de la mer, de tout ce qui s’y trouve, elle est l’Éternelle gardienne de vérité : elle fait droit aux opprimées, elle donne du pain aux affamées ; la Sagesse délie les prisonnières, elle ouvre les yeux des aveugles, redresse celles et ceux qui fléchissent ».

 

Lecture de Paul aux Corinthiens (1 Co 11,24-26)

Le Seigneur prit du pain, puis, ayant rendu grâce, il le rompit et dit : « Ceci est mon corps, donné pour vous. Faites cela en mémoire de moi. »

Après le repas, il fit de même avec la coupe, en disant : « Cette coupe est la nouvelle Alliance établie par mon sang ; chaque fois que vous en boirez, faites cela en mémoire de moi. »

 

Lecture à deux voix par les officiantes.

 

Ta mémoire et ton héritage, nous les rendons présents ce soir en partageant le pain et le vin, comme tu le fis avec Marie, Marthe, Jeanne, Marie de Magdala, Marie mère de Jacques et tous les autres.

 

Nous avons le sentiment d’être réunies ce soir pour faire communauté. Le partage du pain et du vin exprime notre désir de communier avec toi.

 

Communion

Pour la communion, vous resterez à vos places et des officiantes vont circuler à chaque rangée avec le pain et le vin. Vous prenez un morceau de pain et vous passez le panier à la personne à côté de vous. Par la suite, on fera circuler la coupe de vin. Vous pourrez y tremper le pain.

 

** Litanies de Schubert

 

Conclusion

Fortes de ton Alliance nouvelle, riches de ton héritage, sûres de ta promesse que tu seras avec nous jusqu’à la fin, nous continuons notre marche… conscientes des pièges et des souffrances qui jalonnent la route de la libération.

 

VENDREDI SAINT

 

Entamons maintenant l’étape du Vendredi saint. Nous avons voulu actualiser la crucifixion en fonction de la situation actuelle des femmes.

 

Lecture d’un extrait du livre d’Isaïe 53,3-5

« II était méprisé, abandonné de tous, homme de douleurs, familier de la souffrance, semblable au lépreux dont on se détourne ; et nous l’avons méprisé, compté pour rien. Pourtant, c’était nos souffrances qu’il portait, nos souffrances dont il était chargé. Et nous, nous pensions qu’il était châtié, frappé par Dieu, humilié. »

 

** Méditons la lecture que nous venons d’entendre en écoutant cet extrait du Messie qui reprend le même texte d’Isaïe.

 

(Silence 15 secondes.)

** Extrait du Messie de Haendel – He was despised

II était dédaigné et méprisé de tous, homme de douleurs et habitué à la souffrance (Isaïe 53,3).

II offrait son dos à ceux qui le frappaient, ses joues à la colère de l’ennemi brutal, il ne dérobait pas son visage à l’ignominie et aux crachats (Isaïe 50,6).

 

(Silence 30 secondes.)

** L’orgue fait entendre un bruit sourd, dramatique,  puis s’arrête quand le grand juge et les trois femmes enchaînées sont devant l’assemblée. Une minute environ.

 

Entrée du grand juge et de trois femmes enchaînées. Elles passent devant le grand juge.

 

Grand juge – De quoi êtes-vous accusées, femmes ?

 

Première femme – Je suis une chômeuse, on m’accuse de profiter du système.

 

Deuxième femme – Je suis une assistée sociale. On m’accuse d’être une parasite de la société.

 

Troisième femme – On prétend que je suis une mère indigne. On dit que c’est de ma faute si mes enfants ont des difficultés dans la vie.

 

Grand juge s’adressant à la foule – Vous voyez bien que ces femmes profitent du système, qu’il faut les punir.

 

Grand juge s’adressant aux femmes : Vous devriez avoir honte de profiter ainsi du système.

 

Les trois accusées successivement :

Première femme – Notre faute, c’est d’être nées femmes.

 

Deuxième femme – Notre faute, c’est de vouloir vivre, de parler en tant que femmes.

 

Troisième femme – Notre faute, c’est de refuser l’exploitation que l’on nous fait subir.

 

Grand juge – C’est la coutume chez nous de relâcher trois personnes pour la Pâque. Voulez-vous que je libère ces trois femmes ?

 

Une voix qui représente la foule – Non ! Non ! Relâchez plutôt les conjoints violents et les délateurs et délatrices de chômeurs et d’assistées sociales. La croix pour ces femmes.

 

Grand juge – Savez-vous, femmes, que j’ai le pouvoir de vous libérer ?

 

Les trois accusées – On ne craint pas ton pouvoir.

 

Une voix dans la foule crie – Si tu relâches ces femmes, tu es un traître au pouvoir en place. La croix pour ces femmes.

 

Grand Juge  : Qu’il soit fait selon votre volonté.

Le juge dépose lentement sur la tête des trois accusées  une couronne de barbelés.

 

Silence.

 

Une voix dans la foule dit – À mort ! À mort !

 

** L’orgue reprend la sourde plainte du début  pour terminer dans un tonnerre dramatique. (Une minute environ).

 

Les accusées passent devant l’assemblée et se retrouvent, les unes à côté des autres, les bras en croix, crucifiées.

 

À la finale de l’orgue, la tête de chacune des crucifiées s’effondre sur leur poitrine.

 

Silence.         Noirceur.       Les crucifiées disparaissent.

 

Écoutons ensemble ce duo qui rappelle la miséricorde du Seigneur. Venez à lui, vous tous qui êtes chargés de tristesse, car il vous soulagera.

 

** Extrait du Messie de Haendel – He shall feed his flock

II paîtra son troupeau, semblable au berger, et rassemblera doucement ses brebis dans ses bras ; il les prendra avec miséricorde en son sein et conduira lentement les mères (Is. 40,11).

 

Venez à lui, vous qui peinez et êtes chargés de tristesse, car il vous soulagera. Prenez son joug et devenez ses disciples, car il est doux et humble ; vous trouverez ainsi la paix de l’âme (Mt 11,28-29).

 

Prière universelle

Nous allons maintenant offrir nos intentions de prière. Après la lecture de celles que nous avons préparées,  vous êtes invitées à partager avec nous vos propres intentions.

 

Pour la pauvre Église

– Prions, soeurs et frères bien-aimés, pour la pauvre Église qui éprouve tant de mal à se débarrasser de son sexisme et qui résiste encore à accueillir les femmes comme des personnes à part entière dans son institution.

– Christ, entends notre prière.

 

Pour l’Ekklésia des femmes

– Prions, soeurs et frères bien-aimés, pour que s’épanouisse l’Ekklésia des femmes en mémoire de celles qui, au matin de Pâques, se sont rendues au tombeau.

– Christ, entends notre prière.

 

Pour les femmes qui travaillent dans l’Église

– Prions, soeurs et frères bien-aimés, pour toutes les femmes qui travaillent dans l’Église afin que s’accroisse la solidarité qui les unit et pour qu’advienne la nécessaire transformation de cette institution.

– Christ, entends notre prière

 

Pour toutes les religions du monde

– Prions, soeurs et frères bien-aimés, pour toutes les religions du monde tentées par le contrôle des femmes afin que s’effondre leur misogynie dévastatrice. Prions pour que cesse toute forme de complaisance à l’égard des dirigeants religieux qui s’entêtent à maintenir les femmes sous la tutelle de leurs orthodoxies.

– Christ, entends notre prière.

 

Pour celles et ceux qui souffrent

– Prions, soeurs et frères bien-aimés, pour celles et ceux qui souffrent. Apporte-leur, Seigneur, la paix de l’âme et la solidarité de toute la communauté humaine.

– Christ, entends notre prière.

 

 

VEILLÉE PASCALE

(Silence : Une minute)

 

On éteint les lumières

** La musique se fait entendre : méditative, sereine. La musique devient de plus en plus présente puis cesse. (1,30 minute)

À l’origine était l’amour et l’amour était VIE. De cette énergie créatrice ont jailli ciel et terre.3

Nous entrons dans la dernière partie de notre célébration où la promesse de la résurrection s’accomplit. C’est la vie nouvelle qui éclate et l’espérance de notre propre résurrection. En ces temps nouveaux, on fait un rappel de la création et des grandes étapes de l’élaboration de l’espérance chrétienne. On met particulièrement en valeur les symboles du feu et de l’eau.

 

Le feu et la lumière

 

Lecture d’un extrait adapté du livre de la Genèse 1,1-5

Au commencement, la terre était informe et vide, les ténèbres étaient au-dessus de l’abîme, et l’Esprit planait au-dessus des eaux. Dieue dit : « Que la lumière soit. Et la lumière fut. »

 

On allume le feu et on reprend la lecture.

 

Dieue vit que la lumière était bonne, et sépara la lumière et les ténèbres. Dieue appela la lumière « jour » et les ténèbres  « nuit ». Il y eut un soir et il y eut un matin.

 

** Chant de Marie-Claire Pichot :

II y eut un soir, il y eut un matin

 

Que cette flamme qui brille dans la nuit, que cette lumière que Dieue a donnée aux femmes et aux hommes rejaillisse sur nous afin que nous soyons lumière du monde.

 

Chant : Lumière du Christ !

Réponse : Nous te rendons grâce !

 

Des officiantes viennent allumer leurs cierges au cierge pascal.  Elles se tournent vers l’assistance ; levant les cierges elles chantent :

 

Chant : Lumière du Christ !

Réponse : Nous te rendons grâce !

 

Les officiantes vont allumer les cierges de l’assemblée.

Les officiantes reviennent à l’avant et reprennent le chant :

 

Chant : Lumière du Christ !

Réponse : Nous te rendons grâce !

 

Réjouissons-nous pour ce feu qui apporte lumière et chaleur.

Réjouis-toi, Fille de Sion, le Juste apporte la Paix à tous les peuples.

 

** Extrait du Messie de Haendel –  Rejoice

Exulte de joie

« Exulte, ô fille de Sion, pousse des cris de joie, ô fille de Jérusalem ;  voici que ton roi va venir à toi. Il est le Juste, le Sauveur,  et il proclamera la paix chez les païens. » (Za 9, 9-10)

 

Nous pouvons éteindre nos cierges.

Les lumières s’allument.

 

L’eau et la purification

À l’origine était l’amour, tel un milieu nourricier. L’éclatement de l’harmonie amena déséquilibre, chaos. L’amour appelle à une re-naissance, aux retrouvailles promises autour de la Table du festin4.

 

Lecture d’un extrait adapté du livre d’Isaïe

Vous toutes et vous tous qui avez soif, venez, voici de l’eau ! Même si vous n’avez pas d’argent, venez acheter et consommer sans rien payer. Pourquoi dépenser votre argent pour ce qui ne nourrit pas, vous fatiguer pour ce qui ne rassasie pas ? Prêtez l’oreille ! Venez à moi ! Car mes pensées ne sont pas vos pensées, et mes chemins ne sont pas vos chemins. Autant le ciel est élevé au-dessus  de la terre, autant mes chemins sont élevés au-dessus des vôtres, mes pensées, au-dessus de vos pensées. La pluie et la neige qui  descendent des cieux n’y retournent pas sans avoir abreuvé la terre, sans l’avoir fécondée et l’avoir fait germer, pour donner le pain à celles et ceux qui mangent ; ainsi ma Parole, qui sort de ma bouche, ne reviendra pas sans résultats, sans avoir fait ce que je veux, sans avoir accompli sa mission. (Isaïe 55,1-11)

 

** Aux sources de la Vie

 

Alors que nous célébrons la merveille de notre création et de notre rédemption, bénissons cette eau créée pour féconder la terre et nous donner fraîcheur et vivacité. Que cette eau, maintenant, nous rappelle notre baptême, et nous fasse participer à la joie d’être sœurs et frères qui puisent à la même source intarissable d’énergie.

 

Que cette eau nous rappelle notre baptême.

 

Geste de bénédiction : Les officiantes trempent des bran-ches dans l’eau et aspergent l’assistance. Pendant ce temps, on lit le texte suivant :

 

Lecture du livre d’Ézékiel

Je ferai sur vous une aspersion d’eau pure et vous serez purs ; je vous purifierai de toutes vos impuretés et de toutes vos idoles. Je vous donnerai un cœur neuf et je mettrai en vous un esprit neuf ; j’enlèverai de votre corps le cœur de pierre et je vous donnerai un cœur de chair. Je mettrai en vous mon propre esprit. (Ézéchiel 36, 25-27)

 

Puissance de la parole

Avec des cœurs nouveaux, avec l’esprit de la Sagesse qui nous a été donné, accueillons les paroles suivantes :

 

Lecture adaptée de l’Épître aux Romains 6, 3 et 5, 8-9

Nous toutes, baptisées en Jésus Christ, c’est dans sa mort que nous avons été baptisées. Par le baptême, en sa mort, nous avons donc été ensevelies avec lui, afin que, comme Christ est ressuscité des morts, nous menions nous aussi une vie nouvelle. Car si nous avons été totalement unies, assimilées à sa mort, nous le serons aussi à sa résurrection. Si nous sommes mortes avec Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec lui. Nous le savons en effet : ressuscité des morts, le Christ ne meurt plus ; la mort sur lui n’a plus d’emprise. En effet, nous savons que notre Rédempteur vit, que Christ  est ressuscité.

 

** Extrait du Messie de Haendel – I know that my redeemer liveth

« Je sais que mon Rédempteur vit. Je sais que mon Rédempteur vit  et qu’il se tiendra au dernier jour sur la terre ;  le ver peut détruire ce corps,  mais dans ma chair je verrai Dieu(Job 19, 25-26). »

 

Lecture de la Bonne Nouvelle selon Matthieu

Après le sabbat, au commencement du premier jour de la semaine, Marie-Madeleine et l’autre Marie vinrent faire une visite au tombeau de Jésus. Et voilà qu’il y eut un grand tremblement de terre ; l’Ange du Seigneur descendit du ciel et vint rouler la pierre et s’assit dessus. Il avait l’aspect de l’éclair et sa robe était blanche comme la neige. Les gardes, dans la crainte qu’ils éprouvèrent, furent bouleversés et devinrent comme morts. Or l’Ange, s’adressant aux femmes, leur dit : « Vous, soyez sans crainte ! Je sais que vous cherchez Jésus le Crucifié. Il n’est pas ici, car il est ressuscité, comme il l’avait dit. Venez voir l’endroit où il reposait. Puis vite, allez dire à ses disciples : « II est ressuscité d’entre les morts ; » il vous précède en Galilée : là, vous le verrez ! » Voilà ce que j’avais à vous dire. » Vite, elles quittèrent le tombeau, tremblantes et toutes joyeuses, et elles coururent porter la nouvelle aux disciples. Et voici que Jésus vint à leur rencontre et leur dit : « Je vous salue. » Elles s’approchèrent et l’embrassèrent. Alors Jésus leur dit : « Soyez sans crainte, allez annoncer à mes sœurs et à mes frères qu’ils doivent se rendre en Galilée ; c’est là qu’ils me verront » (Mt 28, 1-10).

 

** Au moment où les trois femmes du Vendredi saint arrivent du fond du chœur, l’orgue commence à jouer l’air du Panis Angelicus. Quand les trois femmes sont arrivées en face de la foule, la chanteuse entonne le Panis Angelicus.

 

Dramatique – Les trois femmes ont chacune un pain dans les mains. Elles s’avancent lentement vers la foule, en silence. Elles semblent remplies de joie, elles apparaissent resplendissantes. Arrivées face à la foule, lentement, elles fractionnent le pain. Puis, elles partent avec des paniers bien remplis distribuer des petits pains à l’assistance.

 

Pourquoi ces petits pains ? Ils représentent une réserve de pain de vie que chacune apporte pour l’année à venir. Ils symbolisent l’énergie dont nous aurons besoin pour annoncer la bonne nouvelle de la libération toujours à faire, pour reconnaître Jésus vivant parmi nous. Ils constituent la nourriture de notre Ekklésia qui entend poursuivre encore et toujours son audacieuse marche de libération.