LA LIBERATION DE CONCERT AVEC L’U.I.S.G.

LA LIBERATION DE CONCERT AVEC L’U.I.S.G.

En 1975, l’Union internationale des supérieures générales mettait sur pied, à Rome, un groupe de travail ayant pour sujet la promotion de la femme. Dès 1976, chez nous, une première agente de liaison amorce une sensibilisation auprès des religieuses francophones canadiennes. En 1979, nos supérieures majeures appuient les démarches de soeur Juliette Létourneau, r.n.d.p.s. Dès lors un réseau de 35 répondantes des diverses congrégations entre en action.

Les rencontres, les colloques regroupent la population cible du « Task Force » de l’Union internationale des supérieures générales. Chaque année, depuis, une participation importante de près de 400 religieuses démontre un intérêt qui ne semble pas nouveau, mais qui a besoin de grandir. Parmi les thèmes proposés pour ces rencontres diocésaines ou locales, on retrouve :

« Pour1 un ordre humain d’alliance évangélique, devenir une ferme » (Elizabeth Lacelle)

« L’avancement de la femme et valeurs chrétiennes » (Dorothée Pertuiset)

« Les religieuses et la condition féminine, des femmes pour accompagner les femmes » (Dorothée Pertuiset)

« Femme en projet de vie familiale – différents modèles, point de vue théologique » (Marie Gratton-Boucher)

« Les femmes en transition » (Fernande Richard, c.n.d.)

Cette participation des religieuses francophones à une remise en question montre qu’au Canada français elles ont pris la chose au sérieux. Par contre, l’Union internationale des supérieures générales, devant le peu d’implication des autres pays, songeait à mettre fin à ce projet. Notre groupe fait des démarches pour que se continue cet appel en faveur de la promotion de la femme. Déjà des réponses rassurantes nous promettent d’autres appuis pour la continuation de notre démarche.

Enfin, toutes ces rencontres nous ont permis de vérifier que les congrégations francophones sont présentes concrètement aux besoins des femmes de leur milieu (éducation, justice, femmes en difficultés financières, vivant la violence) mais qu’une dimension de l’intervention nous semble toujours mise en veilleuse. C’est celle de la transmission des idées, du droit à l’expression. Agir c’est permis, mais parler, dire toute pensée, se tenir debout, avoir un esprit critique quant aux interventions possibles ou nécessaires, voila ce qui ne semble pas autorisé et qu’on n’ose pas. Les religieuses vivent une dualité dans la réalisation de leur vocation : être femmes à part entière et religieuses rattachées à l’Église où leur rôle reconnu très important doit pourtant se vivre caché.

Faut-il rappeler que les démarches du Christ ont redonné aux femmes une place à côté de ‘l ‘homme, où elles se tiennent, debout pour exprimer ce qu’elles sont ? La femme a besoin d’une libération soutenue et les congrégations, pour l’avoir vécue pour les autres femmes, ne semblaient pas croire qu’elles avaient, elles aussi, ce besoin. Cette solidarité est maintenant exprimée et grand bien nous fasse pour continuer ensemble à vivre cette dimension incarnée pour laquelle l’Évangile nous interpelle avec vigueur !

Selon Christiane Horticq, « les communautés religieuses sont un des secteurs les plus vigoureux de la vie de l’Église aujourd’hui. Elles ont beaucoup d’initiative et des initiatives courageuses pour faire face à un réel difficile. Quand l’Église devra compter ses forces, elle verra que c’est un secteur particulièrement vivant ».

Pauline MAHEUX, s.c.i.m. Québec