LE 30e ANNIVERSAIRE DE L’ARDF

LE 30eANNIVERSAIRE DE L’ARDF

M.-Paule Lebel sa

L’année 2016 marque le trentième anniversaire de l’Association des religieuses pour les droits des femmes (ARDF) connue jusqu’en 2010 comme l’Association des religieuses pour la promotion des femmes (ARPF). Ce changement de nom indique le chemin parcouru depuis le début de l’Association.

Origines et statut juridique de l’Association

À l’occasion de l’Année internationale de la femme, en 1975, l’Union Internationale des Supérieures générales (UISG) reconnaît comme un signe des temps la nécessité de s’inscrire dans ce grand mouvement international et de s’engager avec d’autres pour la cause des femmes dans la société et dans l’Église. Au Canada francophone, la création d’un Groupe de travail sur la condition de la femme a permis de sensibiliser et de mobiliser les communautés religieuses. Mais voilà qu’à la fin de la Décennie des femmes (1985), l’UISG avise les Congrégations qu’elle ne marraine plus cet engagement.

Qu’à cela ne tienne ! En 1986, ces communautés décident de continuer à travailler ensemble et de créer une association incorporée civilement. L’équipe fondatrice relève le défi de lui donner une mission, une organisation et des assises juridiques. Ainsi naît L’Association des religieuses pour la promotion des femmes, dénomination la plus rassembleuse à l’époque.

Visées et défis

Parvenue à maturité au milieu de la décennie 1990, l’Association précise ses visées : « En alliance avec d’autres réseaux, poursuivre le processus de conscientisation au vécu d’oppression des femmes ; participer à la transformation des rapports inégalitaires entre les femmes et les hommes ; contribuer à bâtir une société et une Église où la dignité, l’égalité et l’autonomie des femmes seront reconnues et respectées ».

Cette orientation nous situe nettement dans la perspective féministe québécoise en quête d’égalité et d’autonomie pour les femmes. Dans un commun effort, nous cherchons à éliminer toute forme de pauvreté, de violence et de discrimination subies par des femmes d’ici et d’ailleurs. Ceci nous amène à contester les systèmes d’oppression aux effets conjugués que sont le patriarcat, le capitalisme néolibéral et le colonialisme.

Au cœur de cette pratique, nous prenons conscience que notre engagement n’est plus dans l’ordre de la promotion des femmes, mais bien dans la défense de leurs droits. D’où le changement de nom en 2010 : L’Association des religieuses pour les droits des femmes.

À des moments-clés de certains débats de société, l’Association développe son propre argumentaire et prend position en tenant compte de qui nous sommes : des femmes religieuses citoyennes. C’est ainsi que nous avons justifié notre appui à la Marche mondiale des femmes alors que, dans des milieux d’Église, cette initiative posait problèmes supposément éthiques tels l’homosexualité et l’avortement. Oui, « Comme sœurs de toutes les femmes du monde, nous marchons pour la libération de tout ostracisme et de toute discrimination » !

Des perspectives d’avenir ?

Un des défis majeurs est celui du Vivre Ensemble dans un Québec pluraliste. Nous sentons l’urgence d’agir ENSEMBLE avec les femmes de tous horizons pour faire advenir une société juste et égalitaire.

Pour nous de l’ARDF, malgré les limites de toutes sortes, la constance dans l’engagement continue de faire du PRÉSENT des chemins pour l’AVENIR !