« L’UNE CHANTE, L’AUTRE PAS »et moi je déchante ?

« L’UNE CHANTE, L’AUTRE PAS »

et moi je déchante ?

     Le film d’Agnes Varda fait plus que surprendre. Il nous présente l’amitié de deux femmes échelonnée sur une quinzaine d’an-nées.

« Pomme », qui chante la femme – et non la femme qui chante la pomme – nous offre une personnalité dynamique dont le sens artistique touche parfois le ridicule. Son personnage, trop particulier pour donner le goût de l’imiter, passe quand même un message très fort en ce qui concerne le droit à l’avortement. Se séparer de son mari iranien et de son enfant et se considérer satisfaite si son mari lui fait un second bébé qu’elle gardera, c’est là le chambardement des valeurs qui se veut un peu trop mathématique pour rejoindre la notion habituelle de l’amour.

« Suzanne », qui parvient à sortir de sa misère atroce et en arrive à élever ses deux « bâtards » – comme sa mère les appelle – puis,finit par trouver un bonheur bien mérité en épousant un médecin »fraîchement » divorcé, dénote une force morale à laquelle on aurait sûrement autrefois accolé l’épithète « mâle ». Son amour pour les femmes la mène à travailler dans un « planning » de quartier et elle n’arrive pas à comprendre que certaines femmes peuvent à la fois désirer l’avortement et être incapables en conscience de prendre les médicaments voulus pour le provoquer.

Bref, un film à voir qui soulève le voile de la possible société de demain dont les racines sont déjà bien implantées aujourd’hui. Que deviendront d’ici peu les valeurs les plus pro-fondes ? Et là, il n’est même plus question de parler morale chrétienne, il faut d’abord être humain.

Un film à voir et dont il faut discuter !

Monique Desrochers