Ma chère Judith

Le 5 octobre 1984

 

Ma chère Judith,

 

Lorsque je te rencontrai, quelques jours après que tu eus signé ton apostasie, tu me paraissais très heureuse. Tu m’invitas à passer un moment avec toi pour pouvoir me dire combien tu sentais avoir posé un geste juste. Après un été où ta vie spirituelle avait été très intense, tu avais senti que tu ne pouvais plus faire partie d’une Église qui faisait tant d’injustices aux femmes. C’est la souffrance qui t’y avait conduite.

 

Je voudrais que tu saches toute ma solidarité pour ce geste. Je t’ai dit, ce jour-là, que je n’étais pas prête à t’imiter, car je craignais – et à juste titre – que mes filles, et mes petites -filles récemment baptisées, ne soient pas capables de comprendre.

Je reste avec toi dans la lutte contre toute forme d’injustice faite CLVJS femmes et particulièrement dans l’Église du Christ qui a condamné les inégalités.

 Je t’embrasse en toute sororité,

Flore Dupriez