NEUF JEUNES FEMMES RENCONTRENT LE GROUPE HOULDA

NEUF JEUNES FEMMES RENCONTRENT LE GROUPE HOULDA

À travers vents et marées, les membres du groupe Houlda -histoire de materner ou de léguer un héritage féministe – s’interrogeaient sur la nouvelle vague de la génération des jeunes femmes. Selon leurs intuitions, une « autre Parole » serait en gestation, chercherait son souffle ou quémanderait furtivement une sage-femme pour accoucher.

D’une brise à l’autre, quatre jeunes Témiscouataises et cinq Rimouskoises furent contactées et interpellées sur leurs insatisfactions, leur espérance, leurs engagements, leur foi et leur préoccupation de la condition des femmes. Leurs âges – qui figurent entre parenthèses – accompagnent le roulis de leurs opinions.

La variété de leurs insatisfactions gonfla la première vague de leur expression.

« Les médias mettent l’accent sur la beauté » (20)

« La femme est non reconnue dans plusieurs domaines » (20)

« On la considère fragile et on exige d’elle l’excellence » (21)

« Dans l’Église, (Inégalité est toujours maintenue » (22)

« Au niveau salarial, il y a souvent de l’injustice » (23)

« Le manque d’emplois et la précarité pénalisent les femmes » (27, 22, 23, 24, 28)

Une large lame de leurs rêves comportait les objectifs suivants :

« Je rêve d’une famille unie avec des enfants » (21, 25)

« Je désire élever des enfants respectueux » (23)

« Je souhaite rencontrer un homme voulant s’engager » (23)

« Je veux créer une famille selon les valeurs d’autrefois » (24)

« Je regrette de ne pouvoir fonder ma famille dans la vingtaine » (23)

Dans l’onde de leurs engagements se font doucement entendre des projets comme ceux-ci :

« Secourir les personnes dans le besoin » (20)

« M’impliquer dans ma famille » (21)

« Aider les enfants et les personnes délaissées » (23)

« Me donner à la cause des enfants » (24)

« M’impliquer dans des comités sociaux » (28)

Et une brise du large rend compte de ta spiritualité de ces jeunes femmes…

« Je crois en Dieu, en Jésus, au Royaume des cieux qui accueillent nos parents défunts » (20 à 25, 28)

« II y a quelqu’un au ciel, je ne sais pas son nom mais c’est mon meilleur ami » (23)

« Je suis catholique et croyante » (20, 28)

« Je puise ma force en Dieu et dans les « nôtres » en lui » (21)

« Je crois dans la vie après la mort » (23)

« Le plus beau message de Dieu, c’est de s’aimer les uns les autres » (23)

« J’ai foi en l’être humain, en sa vie » (23, 25)

« J’ai vécu des expériences de spiritisme et je reconnais qu’il faut croire en soi » (24)

Quant à leur préoccupation de la condition des femmes, une vaguelette

démontre une absence de militance féministe :

« L’engagement féministe doit être libre » (20)

« La féminisation des textes, ça alourdit » (20)

« Je n’aime pas les actions excessives des féministes » (21)

« Les féministes sont souvent des victimes » (21 )

« Je ne suis pas engagée à la cause des femmes » (24)

« Les questions des femmes ne m’intéressent pas » (25)

Mais

« Je reconnais la nécessaire requête de la place des femmes » (24)

« Les hommes sont encore aveugles devant les travaux ménagers » (23)

« L’inégalité professionnelle s’avère excessive » (22)

« Cette lutte constante est très épuisante » (23)

Sur la grève, les membres du groupe Houlda applaudissent la complicité vécue par les jeunes femmes rencontrées et croient en l’avenir d’une « autre Parole » féministe que l’on partagera contre vents et marrées.

Léona Deschamps, Houlda