QUELQUES RECOMMANDATIONS DE GROUPES DE FEMMES à la Commission sur l’avenir politique et constitutionnel du Québec

QUELQUES RECOMMANDATIONS DE GROUPES DE FEMMES

à la Commission sur l’avenir politique et constitutionnel du Québec

Marie-T. Roy-Olivier – Myriam

« II importe que tout projet sur l’avenir du Québec confirme notre engagement à construire une société égalitaire. Ainsi, il est essentiel, quelle que soit l’option politique retenue par le Québec, de garantir l’égalité entre les hommes et les femmes et la non discrimination sur la base du sexe ».

« Quant à la situation des femmes autochtones, nous recommandons qu’elle soit l’issue de leurs recommandations collectives, qu’elles puissent, si telle est leur volonté, jouir des mêmes garanties constitutionnelles en ce qui concerne l’égalité entre les femmes et les hommes ».

Marie Lavigne • Conseil du statut de la femme

« Pour mettre des enfants au monde, il faut un minimum de certitude quant à la qualité de société qu’on leur lègue. Le Regroupement des femmes de la Côte Nord juge donc important que la Commission parlementaire élargie sur l’avenir constitutionnel du Québec se penche sur les besoins et les aspirations des femmes ».

Mme Saint-Jean – Regroupement des femmes de la Côte Nord

« Le Québec de demain devra s’associer étroitement aux initiatives locales et régionales afin d’aider les milieux à se développer. Une modulation des normes et des critères d’application de certains programmes sera aussi nécessaire afin de les adapter plus adéquatement à la réalité socio-économique ».

Evelyne Langtois – Table de concertation des groupes de femmes de l’est du Québec

« Oui, à un Québec souverain, s’il est dirigé par une équipe de femmes et d’hommes qui auront comme philosophie politique l’égalité et le respect des droits des femmes ; s’il favorise un système où la représentation des femmes dans les instances politiques, judiciaires et autres est équivalente à celle des hommes, dans l’accessibilité au travail et au salaire égal ; s’il décriminalise l’avortement ; s’il met en place des mesures « aidantes » et non culpabilisantes pour les femmes qui sont déjà beaucoup trop touchées par la pauvreté ; s’il agit sur les causes de la violence comme transmission de valeurs sexistes, sur la pornographie et la violence dans les médias, pour que les femmes ne soient plus tuées parce qu’elles sont des femmes et que les agresseurs soient aidés parce qu’ils deviennent tueurs ».

Edith Pelletier – Centre des femmes-Saguenay- Lac Saint-Jean – Chibougamou

« Que le gouvernement du Québec se serve de toute marge de manoeuvre pour favoriser, sur un pied d’égalité, les initiatives économiques des femmes et des hommes au moyen d’une politique cohérente de congés parentaux, de services de garde à l’enfance répondant aux besoins, de services complets de planning des naissances, d’un plan stratégique d’équité en emploi évalué annuellement de par ses résultats et, finalement, d’un plan global concerté visant à contrer efficacement la violence faite aux femmes et le sexisme ».

Myriam Bouchard – Regroupement des femmes- Abitibi-Témiscamingue 

« Nous nous associons au mémoire présenté par le Conseil du statut de la femme. Nous croyons qu’il est nécessaire de rapatrier tous les champs de compétence pour l’élaboration de politiques dans les domaines des congés parentaux, de la santé, de la sécurité au travail, de la législation sur le mariage et le divorce, des services de garde, de la sécurité du revenu, de l’autonomie reproductive et de l’intégrité physique de la formation… et quand on parle de formation on veut dire toute la gamme de services, que ce soit la formation linguistique aux immigrantes, l’éducation aux adultes, le recyclage, la planification de carrière et la représentation des femmes dans les institutions ».

Micheline Lemieux – AGIR. Assemblée des femmes d’interventions régionales de l’Outaouais

« Quand on parie de société égalitaire, on parie d’une redéfinition du partage des pouvoirs. Ça veut dire un partage de pouvoirs entre hommes et femmes entre les différentes instances de la société québécoise, parlons par exemple de paliers, entre différents paliers de gouvernement. Et ça nous permet d’amener la question du gouvernement régional qui pourrait être un lieu de plus grande participation des femmes ».

Diane Pintal – AGIR

« Nous voulons que le gouvernement du Québec établisse, pour toutes les Québécoises enceintes ou allaitant et travaillant au Québec, le droit au retrait préventif ». « Quant aux services de garde, nous croyons qu’ils doivent être plus accessibles et que le Québec doit rapatrier et utiliser le mieux possible les sommes d’argent qui, actuellement, sont versées au gouvernement fédéral ».

Marie Malavoy – Groupe de femmes de l’Estrie

« Nous ne pouvons qu’adhérer au principe d’une société ouverte, attentive au respect d’autrui et au dialogue des cultures. Mais cette conception, pour être crédible, doit inspirer des politiques et donner lieu à des programmes centrés sur les besoins concrets des communautés culturelles. Il doit aussi s’insérer dans un processus de société pluraliste, qui dit à chaque groupe d’apporter sa contribution au développement du Québec… ».

Teresa Bassaletti – Centre pour femmes immigrantes de l’Estrie

« Quelle que soit la structure constitutionnelle qu’on retiendra pour le Québec, nous devrons nous donner des outils pour favoriser l’émergence et le développement de petites entreprises où se manifeste particulièrement « l’entrepreneurship féminin. Elles sont présentes dans toutes les régions du Québec et oeuvrent surtout dans le secteur tertiaire, notamment dans les domaines du commerce et des services ». « Que le gouvernement du Québec crée ou désigne une structure gouvernementale qui aura un vrai mandat de support exclusif à la petite entreprise ; que le gouvernement du Québec fournisse des services et des outils de financement en collaboration avec les milieux bancaires… ».

Henriette Lanctôt – Association des femmes d’affaires du Québec

« Le projet de constitution devrait comporter, outre la déclaration d’indépendance ou de souveraineté, l’enchâssement de la Charte québécoise des droits et libertés de la personne avec, entre autres, certains chapitres particuliers consacrés aux droits spécifiques des femmes, de même que la reconnaissance des droits ancestraux des premières nations, tels que définis dans la Charte canadienne des droits ».

Claire Bonenfant – Fédération des femmes du Québec

« Notre mémoire a voulu insister sur la nécessité de mettre en place une politique familiale qui dépasse les visées purement natalistes, capable de valoriser concrètement la famille et son rôle social dans une province aux particularités linguistiques, culturelles compte de la spécificité du double statut de mères et de travailleuses des Québécoises ».

Marte-Claude Martel – Conseil d’intervention pour l’accès des femmes au travail

Ces interventions sont extraites du Journal des débats de l’Assemblée Nationale

– Commission Bélanger-Campeau – en date du 13 novembre au 20 décembre 1990.