No. 124 – Éthique féministe de la consommation

Liminaire

Entre août 2009 au temps du colloque de L’autre Parole et aujourd’hui, il y a deux mondes. Il y a avant le 12 janvier 2010 et après.

L’après c’est maintenant, alors que nous avons vu de près les effets de ce terrible séisme qui a secoué Haïti laissant sur son passage des milliers de morts, de blessés, sans compter la destruction des infrastructures essentielles (eau, électricité, hôpitaux, routes, communications, etc.) et de nombreux quartiers… Nous avons vu une population forte, mais le premier ministre haïtien nous parle de la relance de ce pays. Ce qui est nécessaire c’est non seulement la reconstruction des infrastructures, mais également un effort soutenu dans le temps pour que cette fois, l’aide permette de sortir ce pays de la misère. Les Haïtiennes et Haïtiens ont besoin de toute la solidarité du monde pour les aider; un appel est lancé à la planète, aux pays amis d’Haïti.

Quant à nous de L’autre Parole, je crois que le thème du colloque Consommation et spiritualité – un regard féministe1 nous a permis d’avancer vers une Éthique féministe de la consommation laquelle s’avère d’autant plus pertinente depuis ce drame. Devant autant d’écart entre pays riches et pays pauvres et même pays miséreux, entre les ressources disponibles sur notre planète et notre manière de consommer, il faut se questionner régulièrement et se donner des outils pour aider à changer des choses.

Considérant que par nécessité ou par choix, par plaisir ou en culpabilisant, toutes nous consommons et dans certains cas nous surconsommons, nous souhaitions nous donner une éthique féministe de la consommation. Pour ce faire, dès l’accueil, nous sommes devenues des consommatrices le temps d’une « vente de bric-à-brac ». Puis, par le jeu nous avons examiné quelques principes de base de la consommation et du marketing alors que des groupes présentaient sous forme de sketch leurs réflexions préparatoires au colloque. Dans une deuxième étape, quatre conférencières nous faisaient cheminer vers cette éthique féministe de la consommation. Je vous laisse découvrir les richesses de quatre présentations qu’il serait difficile de résumer dans l’espace qui m’est alloué. En suivi, une première série d’ateliers a permis de dégager des orientations pour une consommation responsable alors que la deuxième série d’ateliers nous ramenait à un processus de réécriture.

Ces réécritures étaient intégrées à la célébration qui avait comme fil conducteur le film Le Festin de Babette, d’après la nouvelle de Karen Blixen. Ce film est une autre parole de vie. Une parole de vie forte où nous retrouvons une communauté qui vit dans une grande ascèse et qui, au fil du temps, a laissé les dissensions internes prendre le dessus sur la rencontre de l’autre et le pardon, quand il le faut. L’accueil de Babette, cette étrangère, et le don de celle-ci pour les membres de cette communauté, leur font redécouvrir le sens de la fête, de la rencontre, du partage avec ce qu’elle peut apporter d’amour, de solidarité.

Bonne lecture !

Monique Hamelin Pour le comité de rédaction

 

  1. Qui a eu lieu en août 2009.