No. 134 – Le pardon — Défi pour la vie et pour la pensée. Première partie

LIMINAIRE

Un chemin ardu, une récolte généreuse!

Monique Hamelin

Si à l’été 2011, la proposition d’un colloque sur le thème du pardon avait été adoptée rapidement et même avec intérêt, les premiers commentaires entendus à l’été 2012 par les groupes participants, présentaient une tout autre image du travail préparatoire : « Ce fut ardu! » « C’était extrêmement difficile! » Par ailleurs, ce travail a été fructueux, il y a eu une richesse dans les présentations, et par la suite dans les écrits. La récolte est telle que nous consacrerons deux numéros de la revue à cette thématique.

Dans le premier numéro sur le pardon, Marie Gratton aborde la question à partir de ses expériences du pardon. Elle situe celui-ci comme un « geste réfléchi qui implique une décision ferme et sans appel de la volonté. » C’est aussi « un refus de la rancune, un renoncement à la vengeance. » Par la suite, elle scrute l’enseignement de Jésus sur le pardon. Dans les Évangiles, Jésus agit et fait peu de discours sur cet épineux sujet quoique son Notre Père nous donne un grand défi. Je vous invite à faire le cheminement avec ses mots à elle.

Les groupes Phoebé, Déborah et Tsippora ont mis en scène de façons diversifiées leur quête du pardon. Sont abordés les bienfaits de celui-ci et le sentiment de liberté qui en découle. Chacune et chacun de nous ont à pardonner ou à se faire pardonner. Cela découle de notre condition humaine. Pardonner ne signifie pas oublier! Voilà peut-être un des leitmotivs de nos échanges tout comme le fait que le pardon de Dieue est absolu.

Enfin, même notre chronique Lettres et sons poursuit sur la thématique du pardon avec le dernier roman de Toni Morrison. Cette Afro-Américaine nous fait suivre le cheminement d’un frère et d’une sœur qui auront à se pardonner et pardonner pour vivre et non pas que pour survivre.

Et nous revenons sur la question du Forum social mondial (FSM), toujours sous la plume de Denise Couture qui nous présente cette fois une recension d’un ouvrage majeur de la Canadienne Janet Conway. Il est question d’une analyse féministe, antiraciste et postcoloniale des pratiques du FSM. Ce livre s’adresse à celles et ceux qui luttent pour construire une nouvelle justice ici et ailleurs. Les questions mises de l’avant par Conway nous interpellent au regard des forums sociaux locaux et régionaux.

Vous êtes également conviées à lire la petite et grande histoire des cuisines collectives, une « belle page de l’histoire des femmes du Québec ». À partir du besoin de mieux nourrir leur famille, des femmes se regroupent et cheminent. Du local à l’international, il n’y a qu’un pas qu’elles franchiront. Peut-être y découvrirez-vous, tout comme nous, des femmes que vous avez côtoyées.

Pour clore ce numéro, une recension du roman biographique, Le Curé d’Anjou. Triste histoire qui se passe au Québec et dont Odette Mainville est l’auteure. L’analyse présentée nous montre entre autres que ce n’est pas d’aujourd’hui que l’Église ne s’occupe pas des victimes d’abus sexuels.