Saviez-vous que…

Saviez-vous que…

* Roman d’initiation mettant en scène une femme.

Quand on m’a parlé du thème de ce numéro, « Des femmes de désir en quête de liberté », j’ai tout de suite pensé à une personne. Il s’agit de Marcelle Brisson, écrivaine montréalaise et femme avide de liberté s’il en est, dont le destin s’est accompli à la manière d’un roman d’initiation par conquêtes successives et en rapport avec la réalité d’un Québec alors en ébullition. Sous le titre : Le roman vrai. Autobiographie, la maison d’édition Québec-Amérique publie ces jours-ci le dernier ouvrage de Marcelle Brisson dont le propos est de dévoiler l’ouverture progressive de l’auteure à la liberté à travers une trajectoire de vie qui se mêle étroitement à l’évolution du milieu socioculturel québécois entre les années 1949 et 1970. Une fois achevé, Le roman vrai se présente, selon les mots mêmes de Marcelle Brisson, comme un ouvrage qui met l’accent sur les moments de naissance et de renaissance qui ont marqué sa vie, son évolution spirituelle et ses engagements sociaux et politiques.

Le roman se déploie en quatre temps : l’entrée au monastère, puis la vie monastique — déjà évoquée dans un ouvrage précédent, Par delà la clôture (Parti Pris, 1975) —, le retour à la vie civile en 1962 et la conquête progressive du marché du travail, puis la rencontre avec le philosophe français, Mikel Dufrenne, avec lequel l’auteure noue des liens étroits et significatifs pour la suite de sa vie. Cette dernière partie fera d’ailleurs l’objet d’un autre écrit qu’elle souhaite publier pour parfaire son entreprise de réflexion sur elle-même et la société québécoise de la seconde moitié du XXe siècle.

* Une femme libre et une grande militante nous a quittés.

Léa Roback (1903-2000) est tombée le 28 août dernier et, pour la première fois de sa vie, elle n’a pu se relever. Toute la vie de cette militante, dont le leitmotiv aura été : « II faut agir ! », a été marquée par un engagement indéfectible en faveur de la paix, du syndicalisme, de la démocratie et somme toute de la justice et de la liberté. Née à Montréal au sein d’une famille d’immigrants juifs polonais arrivés au Québec à la fin du XIXème siècle, Léa Roback a manifesté très tôt son désir d’échapper au destin tout tracé que la société imposait aux filles d’alors. Dire tout haut qu’elle voulait faire des études et puis, pourquoi pas, changer le monde, c’était révolutionnaire à l’époque.

* Roman d’initiation mettant en scène une femme.

Très jeune, elle se retrouve sur le marché du travail, dans l’industrie du vêtement,  où elle mène ses premières luttes syndicales. En 1937, elle joue un rôle majeur dans la campagne de syndicalisation des 5 000 ouvrières de la robe à Montréal. Ensuite, sans jamais s’arrêter, Léa Roback fut de toutes les batailles féministes. Le droit de vote des femmes, le droit à l’avortement, l’accès à l’équité salariale, l’obtention de garderies et la lutte contre la guerre du Viêt-nam comptent au nombre des engagements auxquels son nom est associé. Également assoiffée de savoir, Léa Roback consacra quelque temps de sa vie à l’étude de la littérature à l’Université de Grenoble. Lors de son séjour en Europe, elle ne manqua pas de se mêler aux mouvements politiques et sociaux de l’heure dont le communisme en qui elle voyait un outil de transformation de la réalité des plus démunis. Léa Roback était une femme d’action au parler énergique et d’un humour décapant. Elle va nous manquer.

La réalisatrice Sophie Bissonnette lui a consacré, heureusement, un film documentaire produit par l’Office national du film du Canada qui la fera revivre pour redonner courage et espoir aux futures générations de femmes : celles d’ici et d’ailleurs, car Léa Roback, figure inspirante et presque mythique, appartient au patrimoine de toute l’humanité.

  • La sécurité économique des femmes, une illusion ?

Katherine Scott et Clarence Lochhead du

Conseil canadien de développement social sont les auteures d’une étude sur la dynamique de la pauvreté chez les femmes au Canada, étude qui cerne l’interaction des forces pouvant expliquer comment les femmes deviennent pauvres et comment elles en sortent. Pour lutter contre la pauvreté des femmes, conclut le rapport, il faut mettre au point des initiatives précises qui ciblent des groupes vulnérables tels que les mères de familles monoparentales et les femmes âgées. L’étude est disponible à Condition féminine Canada. Pour renseignement : (514) 283-3150.

*La « mondialisation » : répercussion sur la condition des femmes

Une étude réalisée sous la direction de Marie-Andrée Roy et d’Anick Druelle de l’Université du Québec à Montréal cerne et analyse les répercussions multiples de la mondialisation de l’économie sur les conditions de vie des femmes. Elle met également en évidence les stratégies adoptées par elles dans un tel contexte :

Lectures féministes de la mondialisation : contributions multidisciplinaires, Cahiers de l’Institut de recherches et d’études féministes (IREF), no 5, UQAM, 2000.

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