Célébration du 30e anniversaire de l’autre Parole

Célébration du 30e anniversaire de L’autre Parole

 

Description des lieux :

Les femmes sont assises en cercle, laissant au centre un grand espace libre. Au cours de la célébration, les intervenantes s’avanceront au centre du cercle pour leur prise de parole.  À une extrémité de ce cercle, nous avons dressé une table, sur laquelle reposent deux chandeliers à 3 branches, dont chaque bougie représente une tranche de 5 années dans la vie de notre groupe. Le pain et des petites coupes de vin complètent l’ensemble.

Quand les participantes entrent dans la salle, des petites bougies blanches leur sont remises.

 

Mot de bienvenue

Bienvenue à cette célébration qui souligne le trentième anniversaire de notre collective de femmes chrétiennes et féministes, L’autre Parole!

La célébration s’organise autour des valeurs fondamentales qui ont fait l’objet de nos réflexions et discussions tout au cours du colloque. Il s’agit des cinq valeurs proclamées dans la charte de la Marche mondiale des femmes et qui animent notre utopie féministe : l’égalité, la liberté, la solidarité, la justice et la paix.  Nous en avons ajouté une sixième, la multiplicité, qui traduit bien une autre de nos quêtes significatives.

Bonne célébration!

Remise des étoles

Une co-animatrice s’avance vers une première participante. Elle lui tend une étole et lui demande en l’appelant par son nom, « Veux-tu porter cette étole en signe de ton sacerdoce? » La participante ainsi interpellée, lui répond, puis elle se tourne vers sa voisine, lui tendant à son tour, une étole. Ainsi, nous faisons le tour de la salle, nous transmettant l’une à l’autre le symbole du sacerdoce.

 

L’animatrice s’avance au centre du cercle :

Premier temps : Multiplicité.

J’invite une femme du groupe Bonne Nouv’ailes à venir allumer une première bougie.

Une membre du groupe s’avance vers la table et allume une bougie. L’animatrice poursuit 

Parole du groupe Bonne Nouv’ailes : « L’autre Parole est pour moi une cellule de rencontre où l’expérience et la réflexion trouvent une place de qualité. Dans ce contexte, la multiplicité est une dimension de notre existence qui nous permet de découvrir des valeurs nouvelles comme la compréhension et l’acceptation de l’autre.  La multiplicité se vit; elle comporte les facettes de la vie qui sont infinies et diverses. La multiplicité est la capacité de s’adapter à ces différentes facettes de la vie. La capacité de vivre avec d’autres, d’accepter que d’autres vivent différemment  que soi. La multiplicité montre qu’il n’y a pas qu’une seule façon de vivre sa vie. »

 

L’animatrice poursuit :

Deuxième temps : Justice

J’invite une femme du groupe Phoebé à venir allumer une deuxième bougie.

 

La représentante du groupe s’avance vers la table et allume une deuxième bougie, pendant que l’animatrice quitte le cercle.

 

Une co-animatrice s’avance au centre du cercle :

Parole de L’autre Parole :

« Les femmes doivent avoir accès à tous les ministères, ordonnés et non ordonnés. Nous refusons toute exclusion fondée sur le sexe des personnes. Le temps de la réflexion, des commissions spéciales, des études approfondies est révolu. L’heure de l’action a sonné. Les femmes doivent entrer dans le champ du sacré. » (Monique Hamelin et Marie-Andrée Roy, L’autre Parole, no 43, septembre 1989)

 

L’animatrice s’avance à nouveau :

J’invite le groupe responsable de la réécriture de Matthieu 20, 1-16, à venir présenter leur texte.

 

Le groupe interpellé s’avance au milieu du cercle. Lecture commune.

 

Interprétation de la parabole des ouvriers de la onzième heure:

Un propriétaire de vigne sort à différentes heures du jour pour embaucher des ouvriers. Aux premiers rencontrés il offre une pièce d’argent pour la journée. Aux autres il dit simplement : « Je vous donnerai ce qui est juste ». Le soir venu, tous les ouvriers sans distinction reçoivent le même salaire : une pièce d’argent. Les ouvriers de la première heure sont mécontents. Le propriétaire maintient sa position. Est-ce juste?

Dans notre condition terrestre, la logique voudrait que la rémunération soit proportionnelle au temps consacré au travail. Mais il n’en est pas ainsi dans le royaume des cieux où le temps n’existe pas. La justice de Dieu ne peut se manifester que dans l’instant présent. Alors,  quiconque est capable d’une disponibilité totale et immédiate à répondre à l’appel entendu  – et tel fut le cas pour chaque ouvrier-  mérite un salaire égal. Les appelés de la première heure n’ont pas à s’en scandaliser. L’enseignement de la parabole ne cherche pas à illustrer la générosité de Dieu mais à faire comprendre une justice nouvelle qui bouscule les conceptions habituelles fondées sur le mérite.

En considérant la personne plus importante que le fruit de son travail, le maître de la vigne pose un geste qui va plus loin que la justice sans léser celle-ci. C’est à un renversement complet dans la manière de considérer les choses et qui suscite une interrogation que Jésus tente d’amener ses auditeurs à la recherche d’une signification plus profonde.

 

Animation: Pardon pour qu’advienne la justice

Une co-animatrice donne la parole à toutes.

 

Prenons quelques minutes pour énoncer à haute voix les injustices que nous vivons dans notre Église et la société, pour reconnaître celles que nous faisons subir à nos proches et pour interpeller la communauté ici rassemblée à vivre de nouveaux engagements pour la justice.

 

Les femmes prennent la parole.

Chant :

Écoutons ce récitatif et air de sainte Marie Madeleine, tiré de l’Oratorio pour la Résurrection de Notre-Seigneur-Jésus-Christ de George Frideric Handel, interprété par la mezzo-soprano Cecilia Bartoli. (Opera proibitam Decca, 475 6924)

Dans cet air, Marie-Madeleine exprime sa douleur et répand ses larmes à la suite de la mort de Jésus-Christ, son Dieu qui est venu sur terre pour la sauver.

 

À la fin du chant, l’animatrice s’avance au centre du cercle :

Troisième temps : Égalité et Solidarité

J’invite une femme du groupe Déborah et une autre du groupe Houlda à venir allumer les 3e et 4e bougies.

 

Ces femmes s’avancent vers la table, tandis que l’animatrice se retire.

 

Une co-animatrice s’avance :

Parole de Déborah :

« Mes chères amies, si vous désirez des liens égalitaires, il existe une méthode éprouvée et infaillible. Elle ne tient qu’à quatre mots bien compris : observation, sentiment, besoin et demande. »

 

L’animatrice revient :

J’invite le groupe responsable de la réécriture de Éphésiens, 5. 21-27, à venir présenter leur texte.

Le groupe s’avance; l’animatrice se retire. Le texte est lu par une femme, mais toutes reprennent les derniers mots.

 

« Lettre aux Éphésiennes : Les relations nouvelles.

Vous qui aimez Christa, reconnaissez-vous les unes les autres. Vous qui vous aimez, soyez unies les unes aux autres, comme le cœur de la mère/mer.

Comme nous sommes toutes égales, Christa nous rassemble dans une Ekklèsia, permettant l’égalité et la multiplicité, faisant jaillir une autre Parole.

Femmes, aimez toute vie, comme Christa aime l’Ekklèsia. Ailes (elle) l’aime sans condition, sans splendeur, avec ses taches, avec ses rides et avec ses défauts.

Sans sacrifice, l’Ekklèsia se meut dans l’Égalité.

Égalité, égalité, égalité. »

 

Chant :

Méditons sur cet air célèbre composé par Jean Sébastien Bach, Jésus que ma joie demeure, interprété ici par la soprano Renée Fleming. (Sacred songs, Decca, B000519302)

 

Jésus que ma joie demeure

A ton nom, à tout jamais

Il guérit toutes les blessures

Et ma force vient de sa grandeur

Dans l’espoir puis la lumière

Il éclaire

Mon cœur et mon âme

Jour et nuit, il m’accompagne

Doux Jésus, Oh Doux Seigneur

 

Retour de l’animatrice :

Parole de L’autre Parole :

« Il n’est pas bon de demeurer seule… avec ses questions, ses idées, ses peurs, ses aspirations, ses besoins de revendications et ses goûts d’engagement. Il est plus fécond et plein d’avenir de les partager. » (L’autre Parole, no 9, juin 1979, p. 1)

 

L’animatrice poursuit :

J’invite le groupe responsable de la réécriture de Luc 1, 39-56

 

Le groupe s’avance au milieu du cercle. La présentation se fait sous forme de scénette.

 

« À l’occasion du colloque du 30e anniversaire de L’autre Parole, Marie se rend à Québec visiter sa cousine Elisabeth.

Elisabeth : Quelle surprise! Quel bon vent t’amène? As-tu des nouvelles toutes fraîches à m’annoncer?

Marie : Je suis tellement contente, je suis devenue membre de L’autre Parole. C’est une collective de féministes chrétiennes.

Élisabeth : Hein! Ça existe vraiment des féministes chrétiennes?

Marie : Ah oui! C’est un groupe où les femmes prennent la parole, vivent leur foi chrétienne en toute liberté et avec audace. Elles font vraiment Église, sont solidaires entre elles et avec les autres femmes.

Élisabeth : Ce que tu dis, ça me touche tellement. Ça fait longtemps que je cherchais un groupe de ce genre. Penses-tu que je pourrais t’accompagner?

Marie : Bien sûr! Tu vas rencontrer beaucoup de femmes à ce colloque. Viens donc avec moi, tu es la bienvenue!

Ensemble : Bienheureuses sommes-nous d’avoir cru en l’accomplissement de L’autre Parole et de sa grande fécondité.

 

Homélie partagée

 

Une co-animatrice anime l’échange :

En guise d’homélie partagée, je vous invite à prendre la parole pour nous dire comment vous actualisez, dans le quotidien de votre existence,  ces valeurs  de multiplicité, d’égalité, de liberté, de solidarité, de justice et de paix. Comment les vivez-vous, comment faites-vous pour les faire exister concrètement ? Durant le colloque, laquelle vous a le plus interpellées ou laquelle avez-vous découverte sous un jour nouveau?

 

Les femmes prennent la parole.

Chant :Si on tissait ensemble (Marie, Denise et Diane Marleau)

 

Si on tissait ensemble

Coude à coude,

Si on tissait ensemble

Un tissu nouveau.

 

Tissu d’une société

Vivante et accueillante

Plus juste et pacifiante

Comme il ferait bon!

 

Si on tissait ensemble

Coude à coude,

Si on tissait ensemble

Des liens nouveaux.

Liens vrais et authentiques

Empreints de tolérance

D’amour et de respect

Comme il ferait bon!

 

Si on tissait ensemble

Coude à coude.

Si on tissait ensemble

Un motif nouveau.

Motif qui émerveille

Séduit et qui rassemble

La beauté de chacun

Comme il ferait bon!

 

Credo de nos trente ans 1:

 

O toi ! Dieue Semblable et Toute Autre.
Nous croyons que tu nous proposes d’aller à la rencontre deTon mystère à partir de nos expériences de femmes.

O toi ! Qui es Espérance et Passion qui nous dynamisent.
Nous croyons que tu nous appelles
À nous faire bâtisseuses de passerelles
Pour qu’émerge l’ÉGALITÉ entre les femmes et les hommes.

O toi ! Qui es Figure de Solidarité.
Nous croyons que tu nous invites
À créer des liens de SORORITÉ
Pour transformer le monde.

O toi ! Qui es promesse de PAIX.
Nous croyons que tu nous appelles
À être des pacificatrices des conflits
Qui attisent ta création.

O toi! Qui es Multiplicité
Nous croyons que tu nous convies
À partager avec les femmes d’autres traditions
La foi en la vie qui nous habite
Comme femmes de L’autre Parole.

O toi ! Qui es Source créatrice
Nous croyons que tu nous appelles à la LIBERTÉ.
Pour vivre ici et maintenant l’Ekklèsia nouvelle.

O toi! Qui es Agapè.
Nous croyons que tu nous convoques, à la suite de Jésus,
À élever nos voix pour que la JUSTICE
Nous rassemble et fasse régner le partage dans nos communautés.

O toi! Qui es Sagesse.
Nous croyons que tu nous guides depuis 30 ans
Pour que se concrétise notre credo
D’ÉGALITÉ, de JUSTICE, de LIBERTÉ, de MULTIPLICITÉ, de PAIX et de SOLIDARITÉ

Chant :

Méditons sur l’air de Vox divina, interprété par la soprano Nathalie Choquette. Il s’agit d’une composition contemporaine que la diva a créée avec le Montréalais Michel Cassar. (Æterna, Nathalie Choquette,ISB CD 5109)

 

À la fin du chant, l’animatrice s’avance :

Quatrième temps : Paix

 

J’invite une femme du groupe Myriam à venir allumer une 5e bougie.

 

Parole du groupe  Myriam :

« Le mouvement féministe qui réclame, sur le plan social, la justice pour les femmes, qui promeut le respect de leurs droits et dignité et vise à des changements dans les rapports personnels entre femmes et hommes, est un lieu spécifique pour contribuer à la paix entre les humains. »

 

L’animatrice poursuit :

J’invite le groupe responsable de la réécriture de Matthieu 14 à venir présenter leur texte.

 

Les femmes du groupe s’avancent. Le texte est lu par l’une d’entre elles.

 

« Salama ou Shaloma en pèlerinage.

Qui est Salama ou Shaloma? Salama ou Shaloma est une femme de paix. Elle part en pèlerinage, le cœur grand ouvert, en priant et en chantant sur la terre foulée par les prophètes, sur cette terre que l’on considère comme Sainte. Elle prie à la Mosquée de Saladin, au mur des lamentations, sur le mont des Béatitudes.

Au bout de quelques jours, elle arrive devant un mur qui encercle un peuple. Sur ce mur est écrit en trois langues, l’arabe, l’hébreu et l’anglais : « Allez en Paix ».

À la vue de ce mur, symbole de violence, de domination d’un peuple par un autre, Salama Shaloma a ressenti de la colère, de l’indignation, de la violence.

Elle a perdu sa paix intérieure. Elle se demande alors : que signifie la PAIX, cette paix que l’on a piétinée? Elle ne veut plus entendre parler de paix.

Sa visite à Ramallah, à Hébron, sa conversation avec ses sœurs palestiniennes, n’a fait qu’ancrer davantage sa colère face à l’injustice quotidienne subie par ce peuple.

Au retour, Samala ou Shaloma devait choisir : rester en colère ou prendre le temps de repenser la paix, de la reconstruire en elle-même.

Salama Shaloma choisit de prendre le temps dont son cœur a besoin pour redevenir la femme de paix qu’elle était. Et elle prit les moyens pour y parvenir.

Grâce à l’intervention d’une amie, femme de paix, elle a trouvé la force de rencontrer d’autres femmes juives. De plus, elle a participé aux manifestations pour la paix à Montréal.

Plus que jamais, Salama Shaloma croit qu’elle a un rôle, une responsabilité : avec d’autres, s’impliquer pour qu’advienne la Paix. »

 suite voir no 112 Hiver 2006