URGENTS FEMMES DEMANDEES

URGENTS FEMMES DEMANDEES …

par Louise-Marie Provencher

pour le groupe no 3 de Montréal

Par nos luttes à l’intérieur de notre société, nous contribuons à promouvoir des valeurs qui touchent l’humain et qui sans nous continueraient toujours à être négligées : le respect de tous les aspects de l’expérience de vie d’une personne, le respect des valeurs auxquelles elle adhère, le respect des liens qui tissent son vécu personnel et social, la satisfaction de ses besoins essentiels mais aussi des autres besoins qui sont importants dans sa vie.

Il est donc primordial que dans chaque situation et dans tous les dossiers nous fassions valoir notre point de vue et nos valeurs particulières en tant que femmes et que nous intervenions pour qu’on tienne compte de celles-ci.

Pour en arriver là, il nous faut identifier nos besoins, trouver la meilleure manière de les exprimer pour les faire respecter. Il nous faut parvenir à faire connaître aux autres nos limites et revendiquer notre place. En un mot, nous affirmer en tant que femmes malgré les oppositions, même de la part du milieu familial.

Dans cette démarche d’affirmation, il peut être intéressant de nous donner des outils par une formation dans différents domaines.

Cette lutte sociale s’inscrit déjà dans nos relations interpersonnelles avec les hommes. Il y a tout un travail à faire pour inciter les hommes qui nous entourent à exprimer eux aussi davantage leurs sentiments pour enrichir l’échange.

Au niveau de la famille où on veut la femme toujours disponible, nous devons travailler à obtenir un plus grand respect de notre temps par une meilleure répartition des tâches et l’accroissement du nombre et de la qualité des garderies. Nous devons encore lutter pour que dans le couple, les prises de décisions importantes ne soient pas nécessairement laissées en priorité à l’homme.

Dans le milieu du travail, l’égalité des salaires, l’accessibilité aux postes de commande et la participation aux décisions plutôt que seulement l’exécution ne sont pas acquises partout. Dans la crise actuelle, une meilleure répartition du travail devient une priorité. Elle devrait être précédée par une redéfinition des relations de travail et l’élargissement de la syndicalisation.

Nous avons aussi une lutte essentielle à mener au niveau de la solidification de notre situation financière. Selon les statistiques, un grand pourcentage des personnes qui vivent sous le seuil de la pauvreté sont des femmes : chefs de famille monoparentale, veuves, célibataires à la retraite, jeunes en chômage, travailleuses sous-payées, Il serait primordial pour nous d’acquérir des outils pour mieux nous organiser financièrement.

Dans le domaine de la santé, des femmes luttent déjà pour obtenir des soins plus appropriés : une moins grande médicalisation de la vie des femmes et une moins grande consommation de médicaments.

A travers ces luttes que nous menons dans divers domaines et dans les différents lieux où nous sommes engagées, il est essentiel pour nous d’unifier notre vie en tenant compte des courants parfois opposés qu’il y a autour de nous et en étant conscientes que le changement crée des résistances et des peurs.

Il est important de mener nos luttes dans une perspective de foi et de confiance.