No. 5 – LES TEMPÊTES NE NOUS ARRÊTENT PAS

Les tempêtes ne nous arrêtent pas.

Sherbrooke, le 27 novembre: il a neigé, la veille, les
routes sont glissantes, mais nous sommes là, Judith de Montréal,
Monique de Rimouski, Marie de Québec, Louise et Michèle de Sherbrooke,
Le principal objectif de notre rencontre, c’est de
choisir et d’amorcer l’étude d’un « thème » propice à notre entreprise.
De commencer enfin à créer, nous ne pouvons passer notre
temps à dénoncer, à revendiquer…
Une théologie qui se fait en cheminant
Nous prenons un bon moment pour préciser le type de théologie
que nous voulons faire. Une théologie en faveur des femmes,
bien sûr! Une théologie qui ne peut s’inventer qu’à partir de notre
expérience de femmes, notre vécu, notre senti quotidiens. Comment
pourrait-on innover autrement? Le souffle nouveau, pour nous, se
trouve dans une conscience très vive de notre agir, de notre être
en train de se faire. C’est donc une théologie qui n’a jamais fini
d’émerger, parce que liée à un cheminement temporel, bien située
dans les événements, suivant les étapes de l’évolution historique,
scientifique.
Le lien sera donc très fort entre la pratique et la rêflexion,
et nous ne nous refuserons pas de longs moments d’approfondissement
intellectuel. Nous voulons être des « intellectuelles organiques’
des femmes qui veulent réfléchir à partir d’actions riches de ce qui
se vit ici. Nous nous demandons quel est vraiment notre type d’engagement.
Et nous trouvons que modifier le discours théologique, c’est
déjà tout un agir!
Un thème de réflexion
Nous cherchions un « thème » de réflexion. Des propositions
sont faites: pourquoi ne pas aborder la sexualité ou l’avortement ou
encore les ministères dans l’Eglise? Puis l’une suggère: « la femme
et son corps », n’est-ce pas là que réside le problème dans l’Eglise?
N’est-ce pas à cause de son corps, de sa configuration physique que la
femme est bannie de la hiérarchie, qu’elle est tenue à l’écart des
postes de décision, qu’elle est considérée en somme comme « objet de
tentation », qu’elle est considérée comme une chrétienne de « seconde
zone » dans l’Eglise? Nous avons donc choisi le thème suivant:
Le corps de la femme et l’Eglise
Pour nous, le problème est là, il faut « faire sortir le problème pour
s’en sortir et faire quelque chose de nouveau », comme l’a exprimé si
clairement l’une d’entre nous. Il importe d’envisager le problème sous
un angle nouveau. Il faudra démonter l’objet tel qu’il a été présenté
dans la tradition ecclésiastique et sociale, pour resituer la femme
dans sa dimension globale.
Un colloque à l’été
Nous avons décidé spontanément et unanimement que nous aurions
au cours de l’été un colloque ouvert à toutes les femmes intéressées
à communiquer et à échanger sur leur expérience-réflexion. Vous êtes
donc invitées à identifier un aspect du thème que vous aimeriez étudier.
Déjà quelques-uns sont proposés: la virginité, l’avortement, l’aspect
économique, l’éducation, la perception qu’ont les comités de citoyens.
Le colloque se tiendra dans la région du Bas Saint-Laurent,
près de Rimouski, une région bien pittoresque! Quant à la date, que
pensez-vous des 18-19-20 août? Rien n’est encore fixé, faites-nous
connaître vos désirs. La façon de fonctionner pendant ce colloque
n’est pas précisée non plus, avez-vous des suggestions? Ce colloque
veut être une occasion unique de rencontrer le plus grand nombre de
femmes qui sont intéressées à collaborer avec L’autre Parole. Il
veut aussi être un moment intense de création collective. Il sera
ce que nous en ferons, bien sûr.
Pour le prochain numéro
Notre prochain numéro présentera un début de problématique
de chacun des aspects du thème qui vous intéressent. Pour le savoir,
il faut nous les communiquer. Faites-nous connaître votre sujet de
réflexion, en nous faisant parvenir un texte entre dix et vingt
lignes, avec quelques indications bibliographiques, peut-être, pour
le 15 mars.
Vous avez la parole, nous voulons vous la faciliter, alors…

Monique Dumais