Brèves, janvier 2019

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Une théologienne nous a quitté

La théologienne Marie-Thérèse Nadeau s’est éteinte le 1er novembre 2018 à l’âge de 74 ans, à la suite d’une maladie fulgurante. Membre de la Congrégation de Notre-Dame, elle a été professeure, puis doyenne de la Faculté de théologie au Collège universitaire dominicain d’Ottawa durant trois décennies. Docteure en théologie de l’Institut catholique de Paris et de la Sorbonne, Marie-Thérèse aimait profondément l’enseignement et avait un souci constant et généreux pour ses étudiants.es. Ses principaux cours examinaient surtout l’histoire et la théologie des sacrements du mariage et de la pénitence, l’identité croyante, le corps humain, la fidélité.

La professeure Nadeau était une auteure dynamique qui a fait paraître au fil des ans chez Médiaspaul une vingtaine de titres dont : Pardonner l’impardonnable (1998), L’art de vivre pleinement (2012), Voir la souffrance autrement (2013), Un besoin fou d’espérance (2015), La conscience, une formidable boussole (2016), Silence, la plus belle des paroles (2017). Quelques mois avant son décès, elle a publié son tout dernier livre, Condamnés à l’amour.
Le décès de Marie-Thérèse Nadeau suit celui de 3 autres grandes théologiennes de la première heure : Élisabeth J. Lacelle (octobre 2016), Monique Dumais (septembre 2017) et Marie Gratton (mai 2018). C’est avec beaucoup de respect et de reconnaissance que nous rendons hommage à ces quatre pionnières de la théologie au Québec et en Ontario francophone. (P.D)

Sources
http://presence-info.ca/article/livres/deces-de-la-theologienne-marie-therese-nadeau

Décès de Marie-Thérèse Nadeau, CND

Le pape et les tueurs à gages

Le 10 octobre dernier, dans son homélie prononcée lors de son audience hebdomadaire Place St-Pierre, le pape François a déclaré : « Interrompre une grossesse c’est comme éliminer quelqu’un. Est-il juste d’éliminer une vie humaine pour résoudre un problème ? C’est comme engager un tueur à gages pour résoudre un problème ».

Cette déclaration en a fait bondir plusieurs dont le groupe Vasthi de L’autre Parole qui a demandé au pape de se taire. Environ une cinquantaine de prestataires de services d’avortement et d’organisations qui défendent le droit de choisir des femmes de partout dans le monde (dont Afrique du Sud, Pérou, Allemagne, Kenya, Pays-Bas, Roumanie, Philippines, etc.) ont adressé une lettre ouverte au pape. Ils lui reprochent son manque de compassion, d’attention et de compréhension pour la réalité vécue par les femmes, son refus de reconnaître l’impact de l’avortement non médicalisé sur les femmes les plus pauvres du monde alors que près de 50 000 femmes meurent chaque année d’avortements pratiqués dans des conditions non sécuritaires.

Les signataires soulignent également que l’interdiction du Vatican en matière de contrôle des naissances enlève toute possibilité de choix aux femmes et les place sans protection contre la propagation du VIH et du sida. Ces organisations, dont Catholics for Choice, demandent au pape d’écouter ces gens qui, partout dans le monde, ont affirmé haut et fort, que l’avortement est une question de santé. (L.D)

Sources
www.lemonde.fr/religions/article/2018/10/10/le-pape-francois-compare-l-avortement-au-recours-a-un-tueur-a-gages_5367268_1653130.html
https://www.ledevoir.com/monde/europe/538718/le-pape-francois-compare-l-avortement-au-recours-a-un-tueur-a-gages

Avorter c’est comme avoir recours à un tueur à gages

An Open Letter to Pope Francis

Une bible des femmes : un succès !

Publié sous la direction de Pierrette Daviau, Élisabeth Parmentier et Lauriane Savoy et co-écrit par 20 théologiennes catholiques et protestantes de plusieurs pays, l’ouvrage a reçu un accueil très positif. Témoignent de ce succès, de très nombreux articles de journaux, d’entrevues radiophoniques, de présentations à divers groupes, surtout en Europe. Le 3 décembre dernier, à Dijon, Élisabeth Parmentier a reçu avec bonheur au nom des auteures le Prix du livre religieux de France. Soulignons ce commentaire élogieux de La Croix dans son édition du 8 septembre 2018 :
« Refusant de forcer les textes bibliques pour les sauver à tout prix, ces chrétiennes n’entendent pas non plus abandonner la Bible au nom de leurs valeurs féministes. Entre ces extrêmes, elles ont choisi une autre voie : l’analyse, rigoureuse et engagée, de diverses thématiques liées aux femmes dans l’ensemble du canon biblique. Un livre impertinent, érudit et foisonnant. »
Au Québec, un article paru dans Pauligraphies souligne la parution de l’ouvrage auquel s’ajoute des entrevues à Radio Ville-Marie (VM) par Anne Létourneau et Pierrette Daviau (2 et 9 novembre), par Pierrette Daviau à Radio-Canada, à l’émission L’heure du monde (27 novembre), et à Radio-Canada Outaouais (24 décembre 2018). La 2e réimpression, faite en janvier 2019 chez Labor & Fides devrait rendre disponible des exemplaires d’Une bible des femmes dans les librairies francophones. Sinon, communiquez avec Pierrette Daviau. (P.D)

Sources
http://www.fsp.paulines.qc.ca/images/stories/docs/Pauligraphies_63_NOV18.pdf
https://medias-pmd.radio-canada.ca/diffusion/2018/11/balado/src/CBF/2018-11-27_18_00_00_lheuredumondebalado_0000.mp3?__token__=st=1543364335~exp=1701044335~acl=/diffusion/2018/11/balado/src/CBF/2018-11-27_18_00_00_lheuredumondebalado_0000.mp3*~hmac=0699bd8513d4b33cc4d2da5f7a764dc3bee404786e344b9360109e61c5fdd391

Évêques convoqués à Rome en février 2019

Le pape François vient de convoquer à Rome les Présidents des Conférences épiscopales de tous les pays afin de discuter avec eux de l’épineuse question de la pédophilie qui afflige les chrétiennes et chrétiens du monde entier. En prévision de cette rencontre, le Parvis de Québec adresse une lettre au Président de la Conférence des évêques catholiques du Canada (CÉCC), Mgr Lionel Gendron. Dans cette lettre, le Parvis qui « ne peut demeurer silencieux devant pareil désastre », estime que la pédophilie doit quitter l’Église à tout jamais et que tous les chrétiennes et chrétiens attendent des décisions fortes et pas seulement symboliques.

Comme sources de la pédophilie, le Parvis identifie le cléricalisme comme « manière déviante de concevoir l’autorité dans l’Église » ainsi que « l’absence de la présence des femmes dans les différentes structures et postes de pouvoir dans l’Église. Les membres du Parvis vous soutiendront dans cette affirmation courageuse d’une présence forte des femmes à tous les paliers du pouvoir ecclésial ». Finalement, le Parvis considère qu’il faut remettre en question certaines disciplines imposées aux prêtres en d’autres temps et qui n’ont pas nécessairement leur place aujourd’hui et préconise, en conséquence, la fin du célibat obligatoire des prêtres.

Les personnes en accord avec le Parvis sont invitées à envoyer un courriel au Secrétariat de la CÉCC. (L.D)

Sources
http://www.parvisquebec.com/index_htm_files/LettrePedophilie.pdf
https://www.cccb.ca/site/frc/contactez-nous/secretariat-general/36-secretariat-general/3-mgr-frank-leo-jr-css

Prix Nobel de la paix 2018

En 2018, le prix Nobel de la paix a été attribué à la yézidie Nadia Murad et au médecin congolais Denis Mukwege. Ils sont récompensés « pour leurs efforts pour mettre fin à l’emploi des violences sexuelles en tant qu’arme de guerre » a déclaré la présidente du Comité Nobel, Berit Reiss Andersen.

Le docteur Denis Mukwege, surnommé « l’homme qui répare les femmes », a soigné quelques 50 000 femmes, enfants et même bébés de quelques mois, victimes de viol, à l’hôpital de Panzi (RDC) qu’il a fondé en 1999. Sa colauréate, Nadia Murad, comme des milliers de femmes de sa communauté, a été réduite en esclave sexuel par l’État islamique (EI) avant de parvenir à s’évader. Ambassadrice de l’ONU depuis 2016 pour la dignité des victimes du trafic d’êtres humains, elle milite désormais pour que les persécutions commises contre les yézidis soient considérés comme un génocide.

Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté en 2008 la résolution 1820 qui stipule que les violences sexuelles en temps de conflit « peuvent constituer un crime de guerre, un crime contre l’humanité ou un élément constitutif du crime de génocide ». (L.D)

Sources
www.la-croix.com/Monde/Denis-Mukwege-Nadia-Murad-prix-Nobel-Paix-2018-10-05-1200973952
https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1128070/prix-nobel-paix-2018-denis-mukwege-nadia-murad
https://www.ledevoir.com/monde/538472/le-nobel-de-la-paix-a-deux-heros-de-la-lutte-contre-les-violences-sexuelles

Micheline Dumont honorée

La gouverneure générale du Canada a rendu publique, le 27 décembre 2018, la liste des 103 personnes qui recevront le titre de compagnons, d’officiers et de membres de l’Ordre du Canada. L’historienne Micheline Dumont recevra l’une des plus prestigieuses distinctions honorifiques civiles au pays pour saluer son apport à l’enseignement de l’histoire des femmes et de l’éducation au pays ainsi qu’à la recherche dans le domaine.

Au cours de sa longue et fructueuse carrière, Micheline Dumont s’est plus particulièrement intéressée à l’histoire des femmes et à l’étude des pratiques de l’histoire. Professeure d’histoire à l’Université de Sherbrooke de 1970 à 1999, Micheline Dumont a publié une dizaine de livres, près de 200 articles et une soixantaine de recensions de volumes, en plus de participer à la rédaction d’une quarantaine d’ouvrages.

Dans son dernier ouvrage Pas d’histoire les femmes (2013), elle y constate que, si les recherches en histoire des femmes ont contribué à faire émerger un nouveau champ de connaissance, celui-ci n’a toujours pas été intégré dans l’histoire officielle. Les femmes continuent d’y être confinées à la marge, pour ne pas dire absente et invisible. Sous-titré Réflexions d’une historienne indignée, Micheline Dumont avoue sans hésitation « être enragée » et n’a pas peur de reconnaître devenir plus radicale en vieillissant. (L.D)

Sources
https://www.usherbrooke.ca/srf/accueil/babillard/babillard-details/article/39212/
https://www.latribune.ca/actualites/micheline-dumont-recevra-lordre-du-canada-42d50f5356f65badc89e567fb9f1a55e
http://www.editions-rm.ca/livre/pas-dhistoire-les-femmes/

Femmes autochtones et démocratie

Le 10 novembre dernier, 32 religieuses de l’Association des religieuses pour les droits des femmes (région de Montréal) ont accueilli Françoise Ruperthouse d’Amos, venue partager son vécu sous le thème Femmes autochtones et démocratie.

Après une enfance difficile et un bref séjour dans un pensionnat autochtone, elle est devenue travailleuse sociale afin d’aider les femmes autochtones à lutter contre la violence dont elles sont victimes. À la question : Comment être aidantes à notre tour ?, elle répond : « en établissant des liens de confiance dans la douceur, en assurant une présence d’écoute auprès de personnes souffrantes, en apprenant de leur culture. C’est la qualité des relations qui importe ».

Comment les femmes autochtones vivent-elles la démocratie? Selon elle, la démocratie chez les autochtones est difficile à appliquer, ce mot fait peur. Il est évident que les hommes veulent garder le contrôle. Le plus grand pouvoir des femmes passe par les regroupements tels Femmes autochtones du Québec, Idle no more. Pour collaborer aux différentes luttes des femmes autochtones, il importe de varier nos sources d’informations et de favoriser des rencontres avec des personnes autochtones afin de connaître davantage leurs réalités, leur vérité et leur culture, d’apprendre d’elles et ainsi faire tomber nos préjugés. (P.D. d’après un compte rendu de Nicole Bernier, CND)

Planification des naissances et pauvreté

Marie-Claude Bibeau, ministre fédérale du Développement international, participait, en novembre dernier, à la Conférence Internationale sur la Planification Familiale, à Kigali (Rwanda). Alors que la plupart des pays se concentrent sur la santé maternelle et infantile, le Canada souhaite qu’un plus grand nombre de pays finance toute la gamme des services en planification des naissances, incluant l’avortement. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 214 millions de femmes qui veulent retarder la venue d’un prochain enfant ou qui ne souhaitent plus en avoir n’utilisent aucun moyen de contraception. Dès son arrivée au pouvoir en 2017, Donald Trump a interdit le financement d’organismes internationaux qui soutiennent l’avortement. Afin de palier aux conséquences de cette décision sur leur financement, les Pays-Bas ont lancé l’initiative She Decides afin de mobiliser les pays pour qu’ils augmentent leur financement et ainsi permettre aux femmes et aux filles de pouvoir contrôler leur vie sexuelle et reproductive. Plusieurs pays dont le Canada ont appuyé cette initiative.

Pour le gouvernement Trudeau, enrayer la pauvreté dans les pays en développement, exige de travailler sur toutes les barrières qui font en sorte que les filles et les femmes n’ont pas la possibilité de développer leur plein potentiel. Cela commence par le contrôle de leur corps et par conséquent l’accès à de la contraception et à des avortements légaux et sécuritaires.  Ce qu’on veut, c’est que chaque grossesse et chaque enfant soient désirés, et que les mamans aient les moyens, qu’elles soient prêtes à accueillir cet enfant-là, a expliqué Mme Bibeau. (M.D)

Sources
ww.ledevoir.com/politique/canada/541130/planification-familiale-le-canada-incite-les-autres-pays-a-s-impliquer-davantage
https://www.canwach.ca/fr/evenement/cinquieme-conference-internationale-sur-la-planification-familiale

The Movement

À voir…

La mémoire citoyenne s’expose

L’Écomusée du fier monde présente depuis le 6 septembre 2018 une fabuleuse exposition InterReconnaissance – Une mémoire citoyenne se raconte. Solidarité, dignité, violence, marginalisation, visibilité, créativité, alternative… structurent le parcours de l’exposition qui permet d’explorer un demi-siècle de luttes pour la reconnaissance des droits de divers groupes minorisés. Faites la rencontre de celles et ceux qui ont mené ce combat et découvrez les nombreuses organisations qui revendiquent des droits égaux pour tous et toutes. Témoignages, affiches, photos et œuvres d’art engagées illustrent cette marche vers l’inter reconnaissance pour les femmes, les personnes handicapées, les personnes vivant avec un problème de santé mentale, celles issues de l’immigration, ainsi que la communauté LGBTQ+.

L’exposition est issue d’un vaste projet réunissant, depuis 2012, des chercheur.es de trois universités québécoises. Leur objectif est de rassembler les voix et les traces des mobilisations autour de la question des droits des groupes minorisés au Québec lors des 50 dernières années. Un livre publié aux Presses de l’université Laval témoigne des résultats de cette recherche. Pour connaître les diverses activités en marge de l’exposition, consultez le site Internet de l’Écomusée. Hâtez-vous, l’exposition se termine le 3 février 2019. (L.D)

Sources
Francine Saillant et Eve Lamoureux (dir.), InterReconnaissance. La mémoire des droits dans le milieu communautaire au Québec, PUL, 2018.

InterReconnaissance: Au carrefour des luttes sociales

En tournée : InterReconnaissance

InterReconnaissance – Une mémoire citoyenne se raconte

Le film Roma

Roma est le titre du film et le nom d’une ville au Mexique. Filmé en noir et blanc, cette œuvre personnelle inspirée de l’enfance du réalisateur Alfonso Cuaron, possède une très belle esthétique visuelle. L’eau est présente dans sa beauté… l’eau qui nettoie et qui fait vivre, qui régénère le corps et l’âme.

L’action se déroule dans les années 1970, une période mouvementée au Mexique. Nous suivons le quotidien d’une jeune Mexicaine, Cleo, aide-domestique, dans une famille de la classe moyenne. Le monde des femmes, qu’elles soient « maîtresses de » ou « mariées à », est méprisé par les mâles de cette société. Célibataire ou femme mariée, elles subissent le rejet quand elles vieillissent ou lorsque le fardeau des responsabilités familiales se fait trop présent pour ces messieurs. La solidarité des femmes dans la domesticité, entre employeure et employée, sauve la donne.

À Montréal, le film est présenté à deux endroits : au tout petit cinéma Moderne, de 60 places (il faut réserver sur Internet et c’est complet jusqu’à la fin janvier 2019 – surveillez si la représentation est sous-titrée en français ou en anglais) et au cinéma Dollar, situé au Décarie Square (salle de 500 places avec sous-titres anglais seulement). Il est également possible de le voir sur Netflix. (M.H)

Voir la bande-annonce à l’adresse suivante : https://www.youtube.com/watch?v=fp_i7cnOgbQ

À lire …

Dans le silence du vent

Louise Erdrich est d’origine germano-américaine et amérindienne. Elle est l’une des grandes voix de la littérature amérindienne. J’ai aimé l’écriture qui donne à voir la vie sur une réserve dans le monde d’aujourd’hui ou presque puisque l’action se déroule en 1988 aux États-Unis. L’auteure met en scène un jeune garçon de 13 ans qui voit sa vie basculer quand sa mère est violée et brutalisée. Son père est juge sur une réserve, mais dans ce cas précis, la justice se traine les pieds. Que fera-t-il ?

J’ai eu mal pour cet adolescent qui vieillit si vite à la suite de l’agression subie par sa mère. J’ai eu mal pour la femme agressée. J’ai eu mal des impacts de la violence sexuelle sur l’agressée et les siens. Erdrich sait en peu de mots camper une scène. Des scènes fortes vous attendent tant dans le monde des adolescents, amis du fils, que dans la famille, ou dans la rencontre avec les Blancs.

Si la traduction de certains mots peut irriter lors de la lecture, je recommande sans réserve de plonger dans l’univers que Louise Erdrich met en scène. C’est un petit pas dans la rencontre des Premières Nations. (M.H)

Sources :
Louise Erdrich, The Round House, Harper & Collins Canada, 2012 (Traduction Dans le silence du vent. Albin Michel, 2013)

L’ultime secret du Christ

Le dernier roman policier de José Rodrigues Dos Santos, auteur de La Formule de Dieu, se déroule autour de l’enquête sur le meurtre d’une paléographe tuée alors qu’elle étudiait le Codex vaticanus, l’un des plus anciens exemplaires de la Bible. Basée sur le résultat des recherches historiques de l’auteur, jugées rigoureuses par plusieurs, l’intrigue sert de prétexte à une analyse critique de la Bible et à l’interprétation qu’il fait de différents passages des Testaments. À travers les rebondissements de l’enquête, plusieurs questions surgissent.

Marie est-elle vierge? Si le statut de virginité accordé à Marie découlait d’une erreur de traduction entre les écrits en hébreux de l’Ancien Testament et les textes écrits en grec du Nouveau Testament ? Si la parabole de la femme adultère avait été ajoutée au Nouveau Testament par un moine selon une tradition orale ? Encore plus, si les disciples de Jésus étaient allés chercher leur maître à la croix, mais que ce dernier avait continué sa vie avec Marie-Madeleine et avait eu un enfant du nom de Juda. L’auteur dénombre environ 400 000 incohérences dans le Nouveau Testament qui tenterait, par une généalogie douteuse, de faire de Jésus un descendant de David.

L’ultime secret de Christ remet en cause l’histoire « fabriquée de Jésus » et bouscule au passage plusieurs certitudes. À lire absolument ! (JA.L)

Sources
José Rodrigues Dos Santos. L’ultime secret du Christ, Pocket, 2014.

Une chanson douce

Ne vous fiez pas au titre de ce roman ni au col Claudine d’enfant sage de la page couverture. Si vous succombez à l’appel de Leïla Slimani, ou au fait que le roman a gagné de nombreux prix, vous allez plonger dans le roman à sensations du type film d’horreur. L’écriture est vive, et vous serez prise par le quotidien de la nounou dans cette famille. Elle fait surgir l’angoisse… et pour qui a fait garder ses enfants, la question est là : est-ce que cela aurait pu nous arriver à moi, à nous ?

Mais le style fait oublier quelques failles dans la structure des personnages. Celui de la mère est peu crédible selon moi surtout quand arrivent des scènes qui vont conduire au drame. Le personnage de la nounou ne tient pas la route quand on commence à poser des questions sur certains éléments tels l’état de ses finances. Ou alors, il nous manque des informations. J’ai des réserves pour ce roman, tout comme j’en ai eu pour la bande dessinée Paroles d’honneur par la même auteure. (M.H)

Sources
Leïla Slimani, Chanson douce, Éditions Gallimard, Folio, 2016.

Les Brèves est une publication de la collective L’autre Parole.

Comité de rédaction : Louise Desmarais, Jo Ann Lévesque, Mireille D’Astous
Rédactrices : Mireille D’Astous, Pierrette Daviau, Louise Desmarais, Monique Hamelin, Jo Ann Lévesque
Révision linguistique : Jo Ann Lévesque, Mireille D’Astous
Édimestre : Nancy Labonté

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