Choisir la confiance, Monique Dumais

Choisir la confiance,

Monique Dumais,

Éditions Médiaspaul, 2001

Le dernier ouvrage de Monique Dumais se présente comme « un bouquet de confiance » offert aux lectrices et aux lecteurs qui voudraient réfléchir sur la notion de foi : foi en soi, en l’autre, en la vie et dans sa relation à Dieu. Ce bouquet est composé de fleurs cueillies à même l’expérience personnelle et la fréquentation de nombreux auteurs. Mentionnons que Monique Dumais est professeure de théologie et d’éthique à l’Université du Québec à Rimouski.

L’ouvrage de 112 pages comporte onze chapitres. Les trois premiers, Au commencement était la confiance, Confiance en soi et Confiance en les autres puisent dans les écrits de philosophes tels qu’Aristote, Annah Arenht, Charles Taylor, André Comte-Sponville, ou de sociologues comme Fernand Dumond et Alain Touraine, mais également dans le vécu et le senti de Marie Uguay, poète ou Marguerite Lescop. Les écrits de ces dernières sont également mis à profit dans le chapitre 6 : Selon les saisons de la vie. Les chapitres 4 et 5, davantage axés sur l’exercice de la citoyenneté, le travail et l’action comme lieux où se déploie la confiance paraissent être largement inspirés de la philosophe allemande, Hannah Arenht. Selon cette dernière, les êtres humains, conditionnés historiquement et marqués par la réalité du monde qui les entoure, sont amenés à saisir « le poids de la nécessité et la chance de la liberté » comme étant au coeur même de leur condition. Agir pour s’accomplir et réaliser des choses. Que se passe-t-il quand je dis que je travaille, se demande l’auteure. « Ce n’est pas uniquement de l’occupation mais l’idée consciente que je peux faire advenir quelque chose qui porte la vie » (p. 50). Le travail est par excellence un domaine qui sollicite une bonne dose de confiance.

Les chapitres suivants, non moins denses mais plus courts, sont faits de réflexions sur le domaine de l’enseignement, « un lieu où la confiance peut faire des merveilles » (Ch. 7 ) ; sur le dynamisme de l’engagement (Ch. 8) ; sur Dieu (Ch. 9) comme l’être en qui peut s’établir de façon absolue la confiance ; sur la confiance en la vie (Ch. 10) comme élan essentiel pouvant conduire à sa célébration, tandis que le dernier chapitre, Quatuor sur la confiance, est un florilège de professions de foi en l’audace créatrice, l’espérance, la solidarité et l’engagement. Pour Monique Dumais, l’engagement collectif dont la marche mondiale des femmes en l’an 2000 offre un exemple est d’emblée la forme visible de la mise en commun d’une confiance, (p. 75)

Est-il possible de parcourir le chemin de la vie sans la confiance se dit Madame Dumais ? La question est posée dans l’intention surtout d’explorer les valeurs qui supportent toute démarche d’ouverture à la confiance, entre autres, l’estime de soi, la simplicité, la sagesse, la responsabilité, la foi et l’espérance. L’exercice, une fois réussi, laisse en fin de lecture, une impression de douceur et de sérénité.

Soulignons enfin la qualité du travail d’édition fait par Médiaspaul. La présentation du livre est soignée et agrémentée ici et là d’encarts qui mettent bien en évidence des citations fortes ou, plus rarement, des envolées poétiques que nous fait partager l’auteure.

AGATHE LAFORTUNE