Christa en devenir

Ouverture du colloque, Christa en devenir

Quand nous nous sommes mises à réfléchir sur Christa, nous n’avons pas voulu « Centrer dans la voie de la féminisation du Christ Jésus. Il y a quelques années, des femmes ont représenté une femme en croix, en la nommant Christa. Si cela frappe l’imaginaire et permet de référer à la souffrance des femmes, cela ne remet en question ni la théologie du sacrifice qui sous-tend cette représentation ni l’accent mis sur les situations négatives de la vie des femmes, leur propension à se faire victimes, par exemple.

Nous avons préféré voir les femmes comme d’autres Christ, en tant que disciples de ce Jésus de Nazareth, à l’égalité des hommes. Comme l’a mis en évidence, entre autres, Elisabeth Schùssler Fiorenza (Jésus, Myriam’s Child and Sophia’s Prophet, ch. 5) qui situe Jésus dans la tradition de sagesse (la Sophia), nous voulions attirer l’attention sur le caractère inclusif du Christ Sauveur en même temps que sur le modèle d’égalité qui qualifie « la suite de Jésus ». Comme l’avait aussi noté Rosemary Ruether (Sexism aod God-Talty, les femmes comme les hommes qui ont, dans les premiers siècles du christianisme, subi le martyre, ont fait preuve du même courageux amour. Lors du martyre de Blandine, il est rapporté que les premiers chrétiens voyaient en elle « un autre Christ », dans la forme de leur soeur. Comme l’a repris aussi Elisabeth Johnson : « …en donnant leur vie librement, par leur participation dans l’Esprit, les femmes sont reconnues comme christomorphiques de la manière la plus profonde. » (She Who te, p. 74).