DES AMIES NOUS SALUENT

DES AMIES NOUS SALUENT.

La revue L’autre Parole fait écho à des interrogations que je porte en ce qui concerne les femmes en lien avec leur foi chrétienne et, aussi, à d’autres qui ont trait à l’Église face à la justice sociale. Cette foi chrétienne d’ailleurs est présente dans tout ce qu’écrit la revue, même quand il s’agit de critiques sévères. Dans ma jeunesse on ne critiquait pas l’Église ! Si aujourd’hui je lis et m’associe souvent par la pensée à des critiques que je trouve dans L’autre Parole, c’est que je me sens en quelque sorte supportée dans ce grand besoin de vérité que je ressens, comme membre de l’Église catholique, devant les questions posées par les revendications des femmes. D’autre part, c’est aussi parce que je me sens en confiance : je sais que les femmes de L’autre Parole sont des femmes intelligentes, qui réfléchissent et analysent les choses sans superficialité.

Elles tiennent toujours compte de la question sociale dans les articulations élaborées entre le féminisme et le christianisme, le féminisme et la question sociale ou le féminisme et la question nationale, par exemple. Les femmes pauvres, les démunies ne sont jamais absentes, même quand on ne parle pas spécifiquement d’elles. On les sait présentes, quand ce n’est pas partie prenante, à toutes les questions dont les membres de L’autre Parole se préoccupent. L’engagement social est comme un ciment qui soutient leur utopie. Utopie d’une société terrestre à construire qui tiendrait compte d’une meilleure distribution des richesses matérielles, des conditions d’épanouissement des humains responsables, de la place du travail dans l’organisation sociale, de la tâche des mères de famille, etc. Rien n’y échappe. Je suis aussi très sensible au respect du passé dont font preuve celles qui écrivent dans L’autre Parole, tout en ayant une vision d’avenir incarnée dans le monde de maintenant.

Parce que j’ai passé une très grande partie de ma vie au service de l’éducation des femmes, l’instruction poussée des femmes de L’autre Parole me réchauffe le coeur, surtout quand je vois à quel point ce savoir, elles ne le renient pas. Elles ont su, en tirant profit de cette éducation, le mettre au service des autres. Restées à l’écoute de celles qui n’ont pas eu ce privilège, elles le dispensent avec générosité, l’intégrant quotidiennement à toutes les dimensions de leur vie. En somme, elles ne placent pas ce bagage de connaissances dans un ailleurs à part, destiné à autre Schose…

De tout et de cela aussi, je les remercie !

Soeur Margot Power, Communauté du Sacré-Coeur