Des mots nouveaux

Des mots nouveaux

(célébration : colloque 1994)

 

ACCUEIL

à la porte du lieu de célébration

 

Parole d’ouverture aux affranchies

En guise d’étoles, chaque femme est revêtue d’un foulard blanc, le même qui a servi à initier la réflexion du colloque, le vendredi soir, en évoquant le souvenir de nos mères respectives.

En même temps, la voix de Dieue, empruntant la bouche et la voix de l’une d’entre nous, garantit sa présence au milieu de nous. Chacune accueille la promesse séculaire : « Je suis toujours avec toi ».

PRÉSENTATION

(une fois regroupées a l’intérieur du lieu de célébration)

Notre célébration en est une de femmes affranchies. Elle est essentiellement composée de nos prières de chrétiennes affranchies… Nous les avons choisies et rédigées ensemble aujourd’hui. L’une de ces prières, simple, dépouillée, à l’image de la spiritualité des femmes, nous assurait dès l’accueil une mutualité sororale fidèle.

Les autres prières vont ponctuer les interventions de quatre femmes affranchies bien connues dans la tradition de L’autre

Parole. Les voici…

Myriam

 

(habillée d’une robe à la mode d’Égypte et munie de maracas)

(Ex. 2,1-10)

Mon nom est Myriam. Mon petit frère Moïse m’a causé bien du souci lorsqu’il était jeune. Rappelez-vous… C’est moi qui ai permis de le sauver au temps des persécutions de notre peuple en terre d’Égypte. Quand ma mère n’a plus été capable de cacher mon frère-bébé, elle l’a placé dans un panier d’osier sur le bord du fleuve. Je suis intervenue auprès de la fille du Pharaon quand elle l’a découvert. Je lui ai proposé de trouver une nourrice ; et vite, je suis allée chercher notre mère qui a pu continuer d’allaiter Moïse.

(Nb_. 12, 1-16)

Ma vie n’a pas toujours été de tout repos auprès de mon frère. Une fois, je me suis permise, avec mon frère Aaron, de le critiquer au sujet de sa séparation de sa femme Cippora, une Koushite. Il ne l’a pas pris. Même Dieu s’en est mêlé. Et vous vous en doutez bien, le Dieu de nos pères a parfois des excès patriarcaux ; cette fois-là, il m’a punie en me frappant de la lèpre. Vraiment encore aujourd’hui, j’ai le sentiment que cette punition était injuste à mon endroit.

Mais, vous le savez, mon peuple est fidèle et m’aime bien. Il n’a pas repris la route jusqu’à ce que je fusse complètement guérie et apte à continuer avec lui sur le chemin de la libération. Sa solidarité, je vous l’avoue, m’a profondément touchée.

Comme vous le voyez, j’ai toujours été enjouée et j’ai plutôt le tempérament d’une leader. Après tout, on m’a reconnue comme une prophétesse. Pour célébrer notre sortie d’Egypte, je n’ai pas hésité à prendre en mains les maracas et à chanter et à danser, avec toutes les femmes de ma tribu, la joie de notre libération.

(Musique arabe et danse. Toutes les femmes entrent dans la danse)

Ce soir encore, chantez et dansez avec moi :

Chantez, chantez

Chantez la Seigneure

Elle a fait un coup d’éclat

Dominateurs et oppresseurs

En mer elle les jeta.

La suite de la chanson ? L’histoire l’a oubliée, n’en a pas conservé de traces. Désolée pour vous. Mais peut-être un jour pourriez-vous prendre l’initiative d’ajouter les versets manquants ? Qu’en dites-vous ?

Les chrétiens ne s’en rappellent pas ; mais la tradition rabbinique m’a reconnue, avec mes frères Moïse et Aaron, comme une des trois guides d’Israël. Cette même tradition a conservé la mémoire du puits-rocher qui abreuvait mon peuple dans le désert. Ce puits merveilleux était un don que Dieue nous avait fait à cause de moi.

(Eau du souvenir)

Voulez-vous, vous aussi, vous désaltérer à l’eau de ce puits-rocher ?

Myriam offre à chacune des participantes de l’eau fraîche pour se désaltérer et se souvenir de ce don fait par Dieue à Myriam.

 

1ère prière des affranchies

Une chrétienne affranchie n’attend plus

 

Je n’ai plus peur de ta colère

Je ne crains plus ton jugement.

Tu n’es plus Maître, tu n’es plus Roi.

Ta vie m’habite, je respire

 

Je suis mouvement, force et lumière

Je me lève et je marche

Je chante, je danse, je jouis

J’enfante

 

Je hurle pour les femmes battues

Je réconforte les femmes abandonnées,

les femmes trompées

J’écoute la voix étouffée des femmes

 

Je partage

J’échange, je donne, je reçois

Je me trompe souvent

Je me sais aimée de toi

Je suis ton amie, ta soeur, ta fille !

 

(Un temps de silence)

 

HOULDA

(vêtue d’une aube rose drapée de l’étole blanche)

(bruit de vagues et quelques mesures de la complainte musicale des exilées extraites de Nabucho)

Avec moi, écoutez le bruit des vagues… le bruit de la houle… Après tout, je m’appelle HOULDA fil Rois 22,8-21)

Ce soir, on va parler d’un texte… d’un texte qui a choqué les femmes et qui nous préoccupe beaucoup… « En tant que secrétaire exécutive, du nonce apostolique, j’ai été priée de vous transmettre le message qui suit :

 

(Pause et changement de ton)

Vous, évêques du Québec, Bernard, Robert, Jean- Paul, Charles, Gilles, et les autres… allez consulter le Seigneur au nom de tout le peuple des croyants… au sujet de la déclaration patriarcale, dite lettre apostolique, que l’on vient d’édicter de l’intérieur du temple de Rome. Grande doit être la colère du Seigneur contre nous parce que notre père de Rome refuse d’entendre la parole du Dieue de notre alliance : Dieue fidèle et juste, devant qui a n’y a ni homme ni femme, mais des fils et des filles égales aux fils. « 

 

(Claquement de vagues et musique en sourdine)

Une délégation d’évêques québécois se rend chez la prophétesse Houlda qui habite dans un quartier romain, loin des cultes et de la fumée des sanctuaires du Vatican.

Lorsque, au nom de tous, Jean-Paul, évêque de Montréal, eut présenté la requête du nonce apostolique, Houlda leur dit :

 

(Ton déclamatoire)

« Voici ce que dit le Seigneur d’Israël, de Rome, du Québec…

« Je vais amener un malheur sur le temple de Rome et sur ses habitants, un malheur à faire tinter les oreilles de quiconque en entendra parler. Puisqu’ils m’ont abandonné pour offrir leur encens aux dieux du patriarcat de manière à m’irriter par toute leur conduite, ma fureur, qui s’est enflammée contre eux, ne s’éteindra plus. Quant à celui qui vous a envoyés consulter le Seigneur auprès de moi, vous lui direz : Ton coeur s’est laissé toucher ; tu as choisi la voie de la justice en envoyant consulter une prophétesse à propos de ce texte de malédiction… Moi aussi, je l’écoute.. Oracle du Seigneur. C’est pourquoi je te garde désormais sous mon aile de femme : tu seras accueilli dans la paix promise à celles et à ceux qui confessent un culte égalitaire pour mes filles et mes fils. Oracle du Seigneur. Rapportez fidèlement ces paroles du Seigneur à celui qui vous a envoyés….et aux assemblées des femmes du Québec. »

 

(Pause et changement de ton)

Et maintenant, moi en tant que prophétesse, je vous invite, femmes de L’autre Parole, à manifester votre indignation et votre refus de la lettre apostolique romaine. Oui, celles qui le veulent, vêtues de votre étole, insigne de notre sacerdoce, venez chercher une copie de ce texte. Déchirez-la et déposez les morceaux à mes pieds.

(Pendant le défilé, les 4 célébrantes récitent la complainte-adaptation du psaume 41-42 par Monique Massé)

 

Complainte d’une exilée

Comme soupire une esclave

après la liberté

ainsi mon âme espère en Toi

Dieu-e de ma vie.

 

Mon âme a soif de Toi

Dieu-e vivant-e

Quand dévoileras-Tu

Ton visage tout entier

à l’humanité ?

 

Mon indignation

c’est ma nourriture quotidienne

moi qui tout le jour entends dire :

« Méfiez-vous, c’est une féministe ! »

 

Devrais-je regretter le passé ?

Ce temps où je filais des jours heureux,

 

inconsciente de l’injustice patriarcale

faite aux femmes ?

Je m’avançais vers Dieu

dans la joie et l’allégresse

parmi les chants de fête

sans m’apercevoir de l’exclusion

dont j’étais frappée

dans les textes mêmes de ma prière.

 

Pourquoi te laisser accabler

et te replier sur toi, mon âme ?

Espère en Dieu-e

Ta Force et Ton Salut !

 

Quand mon coeur se trouble,

je songe aux nombreuses théologiennes

en train de lever le voile

sur Ton Identité Féminine

jusqu’ici, cachée par la Tradition.

 

Depuis des millénaires,

on m’impose Ton Nom.

Edits, décrets et Droit Canon

font de moi une étrangère

dans ma propre maison.

 

Souvent le jour

et même pendant la nuit,

le chant que m’inspire ta Grâce

démolit complètement l’ordre établi.

 

Je suis blessée au plus profond de mon être :

Des membres du clergé et même des femmes

me culpabilisent à cause de mon attrait

pour la Théologie féministe

en me redisant tout le jour :

« Ce n’est pas conforme à l’enseignement de l’Église »

 

Pourquoi te laisser accabler

Et te replier sur toi, mon âme ?

Espère en Dieu-e

Ta Force et Ton Salut !

 

Je remets ma cause entre Tes Mains.

Délivre-moi des gens au coeur froid

et à l’esprit fermé.

 

Envoie Ta Lumière et Ta Vérité

elles guideront mes pas,

me mèneront à Ta Montagne Sainte

jusque dans Tes Demeures.

Et j’irai, radieuse, vers Ton autel

Dieu-e de ma joie

J’exulterai, je Te rendrai grâce,

Toi, ma Force et mon Salut !

 

(Cri d’espoir)

Frère Karol

que fais-tu de toutes les femmes

vigies de l’Évangile à travers le monde ?

 

Frère Karol,

L’autre Parole vaincra ton mépris…

par la force de son Esprit…

 

(Musique)

VASTHI

(portant diadème et robe de reine)

(Est-, 1,1-21)

Bonsoir… Je suis la reine Vasthi. Je devrais plutôt dire la reine déchue Vasthi. Si vous voulez bien, je vais vous raconter brièvement mon histoire. Je suis la femme de Xerxès qui régnait depuis l’Inde jusqu’à l’Ethiopie. Les nobles et les ministres de ces provinces sont venus lui rendre visite et, pendant 180 jours, il leur a montré la gloire de son royaume. Après cette période, il les a invités à une fête qui a duré 7 jours, et la règle prescrivait de boire à satiété. Tandis que moi, de mon côté, j’avais invité les femmes à un banquet. Le septième jour, le roi était ivre. Il a demandé alors à ses eunuques de me faire venir parée de tous mes atours pour me présenter aux ministres et aux gouverneurs des provinces.

J’ai refusé. Je ne suis pas un objet. Lui, si doux auparavant, s’est senti humilié par mon refus ; il a voulu me punir. Il a demandé à ses astrologues quelle attitude il devrait avoir. Il lui a été répondu que ce n’est pas seulement le roi qui se sent bafoué par mon refus, mais que mon exemple serait suivi par toutes les femmes du royaume. Et ils ont sorti une ordonnance pour que le roi me répudie. Il m’a répudiée. Il a émis aussi un décret qu’il expédia à toutes les provinces pour que tout homme soit maître dans son foyer et que toute femme lui obéisse.

Mais moi, je connaissais mon honneur, j’ai refusé d’obéir à un ordre royal narguant ainsi tous les hommes de la terre. Je crois aux femmes « sujettes » de leur histoire lorsqu’elles ont réussi à exorciser l’image « chosifiante » ou « objectivante » qu’un autre leur avait imaginée. Voilà pour mon histoire personnelle.

Je reviens aujourd’hui… et qu’est-ce que je vois ? La résistance des femmes soulève toujours et encore la colère des hommes. Des femmes violentées, des femmes acculées au silence, niées dans leur identité, qui remplissent toujours nos églises ou qui encore en sont exclues. Les édits, les décrets des grandes religions continuent de vouloir assujettir les femmes à la suprématie du discours patriarcal.

Malgré cela, les femmes bafouées relèvent la tête. Ainsi se réalise la promesse faite à Isaïe : « Ne crains pas, tu ne seras pas confondue. N’aie pas honte, tu n’auras plus à rougir ». Elles s’obstinent à découvrir la loi universelle qui rend tous les humains égaux devant la vie et la mort, la loi qui, ne confondant pas justice d’en haut et justice d’en bas, constitue sans doute la condition de la citoyenneté effective de tous les humains, hommes et femmes.

 

2e prière des affranchies

Cantique des porteuses de l’avenir du monde

Levons-nous, soeurs bien-aimées,

II est fini le temps de l’obéissance et de la servitude.

Trop longtemps l’hiver patriarcal nous a enfermées

dans son carcan de froidure raide et stérile.

Alors que nous sommes faites pour les joyeuses

éclosions du printemps de l’autonomie, de la fécondité,

de la créativité et de la liberté.

Pour les chants de L’autre Parole.

 

Nous avons rencontré les sentinelles

qui se dressent partout sur notre route

et qui nous crient à chaque détour, devant chaque porte :

« Vous ne passerez pas !

 

Silence, taisez-vous, nous en avons assez de tous vos

commérages, de vos prétentions et de vos

revendications.

 

Soumettez-vous, nous sommes les maîtres de la

citadelle où se décident comment il faut croire, ce qu’il faut

penser, ce que vous devez faire, ce qu’on vous confère

le droit d’espérer. »

 

Nous sommes pleines d’énergie

Sur notre terre la saison féministe se déploie.

Nous donnons la vie, nous transmettons la culture, la

langue, nous bâtissons la cité.

Nous sommes les porteuses de l’avenir du monde.

Envers et contre tout, nous vous ferons don de nos

amours ! »

 

(Musique)

Marie de Magdala (vêtue à la mode juive de l’époque)

 

(Me. 14. 3-9) (ML28, 1-8) (Luc. 23, 49-56) (J_n,20, 11-18)

Je suis Bonne Nouv’Ailes. Je suis Marie de Magdala, celle qui fut choisie pour la première annonce de la Bonne Nouvelle : « Jésus est ressuscité ». Depuis le jour où il a posé sur moi un regard « indéfinissable », j’ai été séduite… J’avais eu bien des amants et je restais toujours désespérée, dégoûtée de recevoir un amour qui n’est pas l’Amour, avec un grand A. Lui, il ne m’a jamais déçue. Je l’ai suivi de la Galilée jusqu’à Jérusalem. Sa parole m’emballait ; sa bonté pour les misérables, son respect pour la femme, sa compassion pour celles et ceux que la société méprise, tout cela m’émerveillait.

Une fois qu’il était à dîner chez un pharisien, j’ai osé m’introduire dans la salle du festin au risque d’y laisser ma peau. J’allai droit à Jésus et pour lui signifier mon attachement, j’ai répandu un flacon de parfum sur sa chevelure et je n’ai pas cessé de le baiser. Devant le blâme des convives, Jésus prit ma défense : « Dans tout l’univers, dit-il avec solennité, ce qu’elle a fait sera proclamé à sa gloire. »

Je me suis sentie aimée et comprise. Je l’ai suivi de plus près. Quand il est mort sur le Calvaire, j’étais là au pied de la Croix. Joseph et Nicodème ont enseveli Jésus rapidement avant le début du Sabbat. Avec des compagnes je me suis organisée pour compléter l’embaumement. De grand matin, le lendemain du Sabbat, je me hâte vers le tombeau, attirée comme par un aimant mystérieux. La pierre a été roulée, le tombeau est vide. Un homme dans le voisinage me dit : « Femme, pourquoi pleures-tu ? qui cherches-tu ? » Mon cœur éclate : « Si c’est toi qui l’as enlevé, dis-moi où tu l’as mis et j’irai le prendre. » C’était lui, Jésus. Je l’ai reconnu à sa voix quand il m’a appelée par mon nom : Marie ! D’un bond, je l’atteignis les bras tendus pour l’embrasser. Mais lui, d’un geste me fit l’apôtre des apôtres.

Comme vous le devinez, ils n’ont pas cru au témoignage d’une femme. Ils n’ont pu s’imaginer que Jésus puisse apparaître à une femme avant de leur apparaître à eux. Combien je suis heureuse de cette délicatesse de Jésus ! Je le remercie encore de ce geste qui est tout un enseignement pour son Église. Oui, Seigneur Jésus, donne à ton Église de communier à tes désirs et de suivre ton exemple pour que toutes les femmes soient des Bonnes Nouvelles en notre monde.

 

(Onction avec une crème parfumée)

Je veux vous faire une onction odorante en souvenir de la tendresse qu’avait Jésus pour les femmes que je représentais alors.

 

3e prière des affranchies

(inspirée du psaume 36)

 

Car éternel est son amour

 

Alléluia !

Rendons grâce à la Sagesse qui nous inspire

Celle qui nous fit femme, mère et fille

Car éternel est son amour

 

Elle nous fit fécondes et créatrices

Aimant la vie et ses plaisirs

 

Car éternel est son amour

Tu es celle qui nous invite

à déconstruire le discours de nos pères

à refuser le rapport aliénant entre mères et filles

Car éternel est ton amour

 

Tu nous fis sortir du langage patriarcal

pour nous faire rentrer

dans un univers rempli d’émotions

Celui du corps à corps avec la mère

Car éternel est ton amour

 

Tu nous réconcilias avec notre histoire

et tu nous libéras dans la reconnaissance et le pardon

Car éternel est ton amour

 

Tu nous délivras des définitions bêtifiantes des dictionnaires

Et tu nous fis imaginer de nouvelles façons

de vivre les rapports entre mères et filles

Car éternel est ton amourl

 

Source de vie, tu nous as créées

don et accueil

Tu nous as fait célébrer autrement

notre humanité corporelle sociale de femme

Car éternel est ton amour !

 

Tu nous as donné ce goût de la réciprocité

Tu inspires nos sororités nouvelles

Car éternel est ton amour !

 

Partage du pain et du vin

Pour clôturer notre célébration de chrétiennes affranchies, partageons ensemble le pain et le vin en mémoire d’elles, de toutes ces affranchies qui, au cours de l’histoire, ont osé résister aux multiples manifestations du pouvoir patriarcal.

 

Mémoire de femmes

En mémoire de Denyse Nantel, décédée l’automne dernier… elle aurait tant aimé partager notre célébration.

En mémoire des femmes de L’autre Parole qui ont déjà fait partie du Collectif… Judith, Rore, Ginette, Kate, Lucie …

En mémoire des femmes du Collectif qui sont absentes, Louise, Isabelle, Monique, Sylvie, Nusia, Catherine, Yvette, Marie-Thérèse…

En mémoire des petites filles et des femmes violentées dans leur corps et dans tout leur être de femme…

En mémoire de nos mères…

En mémoire de Jésus qui savait que nous avions besoin de boire et de manger pour être solidaires, pour espérer et poursuivre notre route vers la libération…

Le pain est rompu et partagé…

Le vin réchauffe notre inlassable espérance…

Puis avec Nana Mouskouri, nous chantons la Liberté !

Le groupe Vasthi