DIVERSITÉ DE FOI ET ÉGALITÉ DE DROITS

DIVERSITÉ DE FOI ET ÉGALITÉ DE DROITS

Un colloque du conseil du statut de la femme Montréal, les 23 et 24 mars 2006

Monique Dumais, Houlda

L’affirmation religieuse menace-t-elle l’égalité des sexes? Voilà une question audacieuse que le CSF a osé poser. Problématique qui n’a pas manqué de m’attirer de Rimouski.

Y étaient également présentes environ deux cents personnes, surtout des femmes et quelques hommes. Et je n’ai pas été déçue tant les questions posées étaient pertinentes et les réponses des panélistes captivantes. Celles-ci et ceux-ci provenaient de différentes religions avant tout catholique, chrétienne, juive, musulmane.

Il ne s’agit pas ici d’un compte rendu complet mais seulement de quelques notes prises aux aléas de mon intérêt. Les conférences seront sur le site du CSF au fur et à mesure de leur remise par les personnes intervenantes. La table ronde du jeudi soir avec la question: «Les religions et les droits des femmes: une impossible compatibilité?» a tout de suite suscité l’intérêt. J’ai remarqué bien sûr une réponse de Denise Couture: «Il faut agir de sorte que les pratiques religieuses de libération des femmes gagnent en influence.»

Diane Lavallée, présidente du CSF, constate que la diversité religieuse fait désormais partie de la trame québécoise, qu’il apparaît souvent que «l’identité religieuse est plus identitaire que l’identité nationale». Elle a affirmé que l’accommodement raisonnable au cas par cas ne suffit pas à répondre aux demandes.

La toile de fond dressé par des intervenants sociaux, des sociologues et des anthropologues a permis de saisir l’état des lieux sur la diversité religieuse au Québec – le Québec restant très majoritairement chrétien: 81% des enfants. Ce sont surtout les enfants qui sont confrontés dans les écoles à la diversité religieuse.

La table ronde finale sur «un dialogue à construire autour des droits des femmes et de l’égalité des sexes» a montré qu’aucun des droits des femmes ­ce que Marie-Andrée Roy a affirmé avec énergie ­ n’est négociable. L’égalité des sexes ne peut être sacrifiée au nom de la liberté religieuse.

En somme, le CSF a lancé un débat qu’il est urgent de tenir au Québec sur la place à donner aux religions dans notre société. Comment peut-on penser un modèle québécois de laïcité en tenant compte de la dimension religieuse?