Les récents articles à propos de D&P publiés dans Présence-info suscitent stupéfaction, incompréhension et colère. Grâce à cette couverture journalistique, on apprend enfin l’aboutissement de l’examen des partenaires de D&P par la CECC. Plus qu’un examen, cette enquête a mené à la production d’un rapport final que la CECC refuse toujours de rendre public. Ni les membres de D&P, ni son personnel syndiqué, ni ses nombreux partenaires du Canada et d’outre-mer, ni ses donateurs/donatrices n’ont eu accès à son contenu et à l’identification des 63 partenaires examinés dont 40 % rejetés. Ce processus vécu dans la plus grande opacité, sans dialogue entre enquêteurs et artisan.e.s des programmes internationaux a de quoi inquiéter.
Dans toute cette opération menée en catimini, la mission originelle de D&P, son solide partenariat avec des organisations du Sud, son expertise en matière de solidarité internationale et de développement des peuples ont carrément pris le bord à la faveur du renforcement d’une Église centralisatrice, autoritaire, patriarcale, davantage préoccupée de morale sexuelle que de justice sociale.
Nous voilà bien loin du souffle de Vatican 2 à l’origine de la création de D&P par l’épiscopat canadien. L’enquête sur les partenaires de l’organisme, la suspension de leur financement pendant cette enquête et le moratoire les visant ont révélé au grand jour le fonctionnement inacceptable de quelques responsables ecclésiaux de connivence avec certains membres de la direction de D&P. Cette véritable mise en tutelle, en plus de discréditer la CECC, dépossède D&P de sa mission et de sa pertinence.
Ni les évêques, ni D&P ne sortent indemnes de cette opération inquisitrice. Il faut surtout espérer que l’engagement de chrétien-ne-s en solidarité internationale survive à cet odieux processus d’enquête par des voies sans doute inédites. À celles et ceux qui croient encore dans la solidarité entre les peuples de les tracer…
Chapeau à Présence-info pour son courageux travail de vigilance !
Suzanne Loiselle, auxiliatrice