GAI, GAI, NE NOUS MARIONS PAS !

GAI, GAI, NE NOUS MARIONS PAS !

(variantes sur un air connu)

1.        « Je n’énumèrerai donc pas les tracas du mariage, le sein qui se gonfle, l’enfant vagit, la domesticité agace, le souci du ménage importune .•. »

s. Jérôme, De virginitate servanda XII, 2

2.                   « La mère n’est donc sauvée qu’à la condition d’engendrer des enfants qui demeurent vierges ; elle doit retrouver en eux ce qu’elle a perdu en elle-même, le dommage et la carie de la racine sont compensés par les fleurs et les fruits. » s. Jérôme Contre Jovinien, 12.

3.                   « Que se rassemblent les fruits des mariages réitérés, tout à fait adoptés aux derniers temps, des seins gonflés de lait, des ventres secoués de vomissements et des gosses qui piaillent. Préparez à l’antéchrist de quoi fournir largement à sa cruauté. Il vous amène comme accoucheuse des fournisseurs de charniers. » Tertullien, de Monogamia, X, 7.

4.                   « La part de tribulations que comporte le mariage, tu l’as apprise dans le mariage lui-même ; tels les Hébreux de la chair des cailles, tu en as été saturée jusqu’à la nausée. C’est une bile très amère qui a éprouvé ta gorge ; tu as expulsé les nourritures gâtées et malsaines, tu as soulagé ton estomac enflammé, pourquoi voudrais-tu ingérer de nouveau ce qui t’a été nuisible ? Le chien revient-il à ce qu’il a vomi, et le porc à la boue où il se roule ? Quoique privés de raison ni les animaux, ni les oiseaux migrateurs ne retombent dans les mêmes pièges ou filets. Tu crains peut-être que la descendance des Furia ne s’éteigne et que ton père n’ait pas de bébé qui puisse ramper sur sa poitrine ou badigeonner son crâne d’excréments ••• » s. Jérôme, Lettres, 54,    4

5.                   « Et voici que les bébés se mettent à crier, que les domestiques font du vacarme, que les enfants se suspendent à son cou pour se faire embrasser. Il faut faire le compte des dépenses et préparer de nouveaux frais. Pendant ce temps les cuisiniers préparent les viandes, les tisseuses de toile bavardent et voici qu’on annonce l’arrivée du maitre de maison, accompagné de ses amis : le lit est-il bien dressé ? Le carrelage est-il balayé ? Les coupes sont-elles ornées ? Le repas est-il prêt ? Réponds-moi, je te prie, dans tout ce tracas, où est la pensée de Dieu ? Et crois-tu que cette maison est heureuse ? Et où est donc la crainte de Dieu alors que les tambourins ••• les cymbales ••• les victimes offertes à la volupté ••• Malheureuse épouse : si elle se réjouit, elle donne la mort à son âme ; si elle s’indigne, c’est le mari qui s’emporte et voilà la discorde et le germe de la séparation. Peut-être trouvera-t-on une maison, mais ce serait une merveille, où l’on ne se livre pas à ces excès. Et pourtant l’administration même de la maison, l’éducation des enfants, les obligations envers les serviteurs, combien tout cela éloigne de la pensée de Dieu. » s. Jérôme, ad Helv., XX.

Extraits de l’ouvrage de Flore Dupriez Les Pères de l’église latine et la condition féminine