Denyse Joubert-Nantel – Vasthi
Au commencement était ta chair
Et ta chair était femme.
Et a habité parmi eux
Et Ils ne l’ont pas reçue.
Et Elle fléchissait sous ta voix des « forts ».
Et Elle ployait sous te joug de leurs tâches.
Et Elle pliait sous te faix d’incessantes maternités,
porteuse de ta semence de l’homme,
afin qu’il se glorifiât de sa virilité,
sourd à la souffrance bafouée.
ET LA SOUMISSION BALAFRA LA MOITIÉ DE L’UNIVERS.
Car la panoplie d’arguments pour l’égalité
attisait ta dérision des mates
issus d’une naissance discriminatoire,
insensibles aux gémissements…
Mais, dans un cri aigu, présage d’une vie nouvelle.
Elle a secoué ta tyrannie mortelle
oui avait incisé en Elle
aliénation, échecs et douleurs,
oppressions et peurs.
Et. pour se désaltérer, cette assoiffée de ta justice
a bu à d’autres sources plus fraîches que citron,
et. par son imaginaire, créées.
Et. oiseau sans ai tes. Elle a pris son envol.
(ô inoubliable métamorphose !)
vers l’irréversible gnose.
QUAND SA CHAIR FUT HABITÉE
PAR L’ESPRIT DE L’AUTRE PAROLE.