LA CONCEPTION DE LA FEMM DANS LA TRADITION SAPIENTIELLE

LA CONCEPTION DE LA  FEMM DANS LA TRADITION SAPIENTIELLE

Par Monique Archambault

Tout au long de l’histoire d’Israël, les Sages ont alimenté la littérature de conseils, de mises en garde pour le bien des individus. La littérature sapientielle d’Israël s’inspire de vieilles traditions du Proche Orient Ancien issues du milieu familial, où le père parle à son fils.’

La femme par rapport à la famille. patriarcale

Le mariage israélite est une transaction privée entre deux familles, i.e. entre le père de la fille et le père du garçon.                Ils fixent ensemble le prix d’achat de la jeune fille : le Môhar. C’est le père de la jeune  fille Qui choisit son mari. Le Môhar payer la femme appartient à son mari : .il est son ba’al (le propriétaire} ; elle devient balat ba’al, celle qui est possédée par le propriétaire. Le tout s’effectue sans le consentement de la femme.

Lorsque la femme entre dans la maison de l’époux, elle est sous l’autorité de l*homme. Elle est au rang inférieur par rapport à l’homme, le décalogue la plaçant à côté du boeuf et de l’âne (Ex 20,17). Elle appartient au mari comme un de ses biens.

Le rôle secondaire que tient la femme parai être minimisé lorsqu’elle a des enfants. Son rôle de mère est son espoir de « rédemption ». parce qu’elle perpétue la race. Elle est traitée avec égard lorsqu’elle devient mère d’un fils et ses enfants lui doivent obéissance et respect (Si 3,2-16). Cependant, le père a droit de vie ou de mort sur tous les membres de sa famille.

La fécondité est une bénédiction de Dieu. C’est dire que lastérilité (ou l’incapacité d’avoir des enfants pour toute autre raison) est pour la femme un grand malheur .parce qu’elle perd de sa valeur marchande. La polygamie existe selon toute vraisemblance pourpallier à cette éventualité.

Le portrt.ait de la femme dans la littérature sapientielle est fait par des hommes. C’est donc le point de vue de l’homme, du père, du mari par rapport à la femme. L’on parle peu de la femme (pour elle-même) et c’est de façon sévère et peu flatteuse. A d’autres reprises il trace l’idéal de la femme qu’il désire. Le lecteur est donc censé être un homme qui se prépare dès sa jeunesse à la vie conjugale.

Le  choix d’une bonne épouse

Il est important d’épouser une femme de bon sens, qui fait preuve de bonté et de douceur dans  les paroles (Si 36,23). Elle doit savoir garder le silence, être réservée, de bonne éducation et pudique, car la chasteté est une valeur inestimable. Avoir une femme de bonne éducation, c’est se faire respecter aux yeux d’autrui. Une femme parfaite est principe d’intégration sociale pour son époux. Car un homme marié est digne de respect et de confiance.

L’homme marié à une femme méchante est triste et abattu. Il fuit le foyer et va gémir chez les voisins. Il semble qua ce soit le pire des malheurs qu’il puisse arriver à un homme, car « vaut mieux habiter avec un lion et un dragon qu’habiter avec une femme méchante » (Si 25,16).

Les Sages doivent mettre en garde l’homme contre lui-même. Il faut qu’il évite de fréquenter des filles vierges, des jolies femmes qui appartiennent A un autre homme. Il doit sa garder contre la femme étrangère et même de la servante. L’étrangère c’est le modèle-type de la femme dévergondée et son correspondant masculin serait le fou.

Quoique très sévère envers la prostitue, la chanteuse, les Sages la tolèrent ; pour l’’équilibre » de l’homme, il n’est pas conseillé de la fréquenter. L’homme est faible devant les charmes des femmes mais il doit s’en tenir à la femme de sa jeunesse et ne pas chercher en une autre le bonheur et le plaisir (Pr 5 ’18-20).

L’Éducation des filles

La jeune fille est l’objet de soucis pour le père. Il doit la préparée la surveiller afin de la garder vierge pour le mariage. Les jeunes filles sont donc recluses dans les pièces intérieures qui n’ont pas de fenêtres donnant sur la rue (Si 42,11-14).

Une fille de bonne éducation trouvera à se marier, mais si elle se montre indigne elle déshonore son père. Mariée, elle cause encore du souci au pire de peur  qu’elle en vienne à être détestée par son époux. Il faut bien la surveiller et dès l’enfance l’éduquer sévèrement (Si ?,23-24).

Les Sages se situent à l’intérieur d’une civilisation précise

Les auteurs de la littérature sapientielle se situent à l’intérieur d’une civilisation précise où l’homme est le maître de ses propriétés. La femme fait partie de ses biens. L’homme peut disposer de la femme comme bon lui semble ••• en accord avec la Loi.

Cependant il est à noter que les Sages accordent une valeur à la femme. C’est avant tout un regard d’hommes sur les femmes qui, malgré sa saveur patriarcale, cherche le bon sens et l’id éal pour l’homme.

Dans la littérature sapientielle, la femme ne parviendra jamais à l’égalité de l’homme. Les Sages méprisent-ils la femme ? sont-ils mysogines ?            Si l’on considère le discours des Sages comme mysogine il ne faut pas perdre de vue que ne pouvant se détacher de leur contexte historique, ils n’en sont que le reflet.

Il n’est pas étonnant que l’on parle ainsi de la femme parce que la chose sociale (politique, aménagement structurel, culte) relevait de l’homme. Voila pourquoi les Sages ont axé leurs propos en conséquence, compte tenu de la masculinité de leur auditoire. Le rôle de la femme se limitant à la famille, l’on comprend pourquoi lorsque les Sages s’adressent à elle, leur contenu ne se réfère qu’à la famille…