L’AFÉAS ET .LES ANNEES ‘80

L’AFÉAS ET .LES ANNEES  ‘80

Au mois d’août dernier l’Aféas tenait un congrès à Rimouski sur le thème : « L’Aféas des années 80 ». Le thème faisait présager que l’association y ferait une mise à jour de ses buts et préciserait ses champs d’action.

Le mouvement est né du regroupement, en 1966 de l’Union catholique des femmes rurales (UCF et du Cercle d’économie domestique (CED), ce dernier provenant d’un milieu plus urbain. Son but est d 1aider ses membres à faire face aux exigences toujours grandissantes de la société envers la femme.

Aprè avoir pris connaissance du communiqué de presse faisant suite au congrès de Rimouski, nous avions envie de savoir ce  qui avait changé dans les objectifs du mouvement.     En effet, nous apprenions « qu’après un long débat et un vote serré les délégués ont enfin adopté que 1’Aféas s’identifie maintenant comme un mouvement social d’inspiration chrétienne ceci afin de permettre à plus de femmes d’adhérer à l’Association ».

Lors de sa constitution, il avait été bien spécifié que l’Aféas s’inspirerait de la doctrine sociale de l’Eglise. Les choses allaient-elles changer ? Non pas radicalement, mais l’Aféas pencherait vers une interprétation plus large de cette doctrine. Celle-ci pourrait se faire dans un esprit un peu différent et serait un reflet de l’évolution des mentalités depuis 1966. Il ne s’agirait pas tant d’en changer le fond que les applications pour être plus proche de l’esprit de notre temps.

La discussion sur ce point a été, semble-t­il, si vive qu’elle n’a pas pu être close et qu’elle n’aura de conclusion qu’au congrès de l’an prochain.

En août, 1’Aféas a réitéré sa position sur « l’obligation d’instaurer des comités d’avortement thérapeutiques élargis dans les hôpitaux ». Ceux-ci devraient pouvoir être accompagnés de tout un encadrement pour la femme enceinte.

Dans le domaine de l’éducation, deux sujets préoccupaient les déléguées. D’abord, l’éducation sexuelle qui devrait être faite de la maternelle jusqu’au Cegep » mais sous certaines réserves ». Ensuite, 1’Aféas prit position pour le maintien des écoles confessionnelles et suggéra que l’enseignement religieux puisse être mieux donné.

Le mouvement est bien décidé aussi à faire pression auprès du gouvernement pour qu’il y ait plus de garderies et qu’elles soient subventionnées. L’Aféas suggère aux commissions scolaires de mettre des locaux à la disposition de ceux qui voudraient organiser des garderies.

la structure confessionnelle du mouvement a connu une légère évolution féministe. En effet, les statuts prévoyaient la fonction d’un agent de pastorale (conseiller moral) qui ne disparaît pas et reste facultative. Cependant, l’agent de pastorale pourrait être une femme, puisque les groupes auront à se doter d’une personne ressource qualifiée, femme ou homme.

Au mois de mars, paraîtra un dossier sur la femme dans l’Eglise, préparé par la réflexion des 35 000 femmes membres de l’Aféas. Parmi elles, certaines veulent aller plus vite que d’autre mais toutes font finalement face aux mêmes problème qu’elles vivent à la campagne ou en ville. Leurs différences est un enrichissement pour le mouvement, nous disait Lise Houle, responsable de l’information. En effet, l’Aféas regroupe un large éventail des situations auxquelles les femmes sont confrontées.

L’Aféas présente chaque année à ses membres un programme d’étude cette année, c’est la révision du code civil. Pour les dossiers, les cercles proposent (les sujets : des sondages sont faits, un comité est chargé de regrouper les suggestions et un autre comité choisira les neuf thèmes retenus annuellement. Six cents cercles : cela fait un bon nombre de femmes qui. se réunissent une fois par mois et qui consacrent une partie de leur. soirée à étudier un dossier. Cette réflexion devra par la suite les amener à poser des gestes concrets dans le sens de leurs résolutions.

Cette année elles se penchent donc sur le dossier de la femme dans l’Eglise. Quelle rôle, les femmes peuvent-elles jouer dans leurs paroisses, jusqu’où sont-elle tolérées ! Pourquoi n’utilisent-elles pas toute leur place ? Tout un questionnement de la plus haute importance.

Les enquêtes aboutissent à des recommandations faites aux congrès régionaux et au congrès provincial. L’Aféas entreprend ensuite des actions auprès du gouvernement et des ministères concernés. Nous attendons avec impatience les résultats de l’enquête sur la femme dans l’Eglise.  Espérons que les pouvoirs concernés reçoivent favorablement les suggestion des femmes de l•Aféas et leur donnent des suites concrètes.

Flore Dupriez