L’autre Parole, BRÈVES, janvier 2013

Le 20 novembre dernier avait lieu au Synode général de l’Église d’Angleterre, un vote sur la possible ordination de femmes évêques. Résultat du vote : non à la législation déposée. Et ce sont les représentants laïcs des fidèles anglicans qui sont responsables de ce rejet, à six voix près. Cette décision a provoqué stupeur et déception dans les rangs de l’instance essentielle de l’Église, comme l’archevêque de Cantorbéry, Dr Rowan Williams, ainsi que son successeur récemment nommé, le Dr Justin Welty. Au Synode de 2010, les opposants avaient réussi à se faire élire massivement. Ils ne s’opposent pas à l’ordination des femmes évêques comme telle, mais veulent avoir le droit de ne pas reconnaître leur autorité.

Source : Loup Desmond de Senneville et Sébastien Martin, Journal La Croix, 21 novembre 2012

LM

Le thème des 87e Semaines sociales de France, en novembre dernier, à Paris, était : « Hommes et femmes, la nouvelle donne ». L’objectif premier de cette session consistait à prendre la mesure des évolutions qui ont modifié, en quelques décennies, une répartition et une hiérarchisation plus que millénaires entre les sexes. S’il y a eu net progrès dans la participation des femmes dans le monde du travail et celle des hommes dans les tâches familiales, il reste encore beaucoup à faire, non seulement pour lutter contre les discriminations, mais aussi contre les stéréotypes. Les femmes ne sont pas encore assez présentes sur les conseils d’administration, par exemple, et l’égalité professionnelle est encore trop marquée par les représentations sexistes.

Source :  Corinne Simon/Siric, Journal La Croix, 23 novembre 2012

LM

 Le viol est devenu une arme de guerre en République démocratique du Congo. Stephen Lewis, ancien ambassadeur du Canada à l’ONU, avait inventé un mot pour décrire ce fléau : le « fémicide ». Un mot très approprié pour nommer cette réalité dramatique et scandaleuse qui fait des femmes congolaises, qu’elles soient hutues ou tutsies, des butins de guerre dans ce conflit tragique entre le Rwanda et la RDC. Et comme lors du génocide au Rwanda, les militaires de la mission de l’ONU brillent par leur absence… ou leur laisser-faire.

Source : Blogue de Sophie Langlois, correspondante de Radio-Canada, 21 novembre 2012

http://www.radio-canada.ca/nouvelles/international/recherche.aspx?personne=langloissophie&correspondant=1&TypeFilter=blogue

LM

En Birmanie, 70 % des journalistes sont des femmes. Elles sont au premier plan du combat pour l’information, dans un des régimes les plus fermés de la planète. Selon Yadana Htun, la rédactrice en chef adjointe du Myanmar Times, le plus grand journal privé de Birmanie, celles-ci obtiennent plus facilement des entrevues avec le gouvernement et mettent plus souvent la main sur des primeurs. Elles doivent cependant se battre quotidiennement avec les censeurs. Leurs articles sont le plus souvent tronqués ou frappés d’interdits de publication. Celles qui publient clandestinement le font à leurs risques et périls. Hla Hla Win, a payé le prix fort en s’engageant dans la DVB (Democratic Voice of Burma). Cette chaîne, diffusée par satellite et financée à l’étranger (entres autres par le centre Droits et Démocratie au Canada, organisme récemment aboli par le gouvernement conservateur), présente des reportages réalisés clandestinement pour éviter la censure. Hla Hla Win a purgé deux ans et demi de prison avant d’être libérée en janvier 2012. Elle continue ses reportages pour la DVB sans licence malgré ses conditions de libération courant ainsi le risque que l’État lui impose la poursuite de sa peine de 18 ans d’incarcération.

Source : La Presse, 9 mai 2012

ACT

 L’organisme féministe Femen, qui se définit comme une forme de « sextrémisme » et de « terrorisme pacifique » susceptible de dynamiser le mouvement féministe, est né en Ukraine en 2008. Les membres de Femen utilisent leurs corps « comme une arme, comme une affiche » pour se faire entendre, attirer l’attention et engager le dialogue. Les militantes manifestent les seins nus et peignent sur elles, divers slogans. Les réactions sont différentes d’une ville à l’autre. À Paris où elles dénonçaient la charia, tout s’est déroulé sans heurts. À Londres où elles manifestaient contre la décision du Comité olympique de permettre à une athlète saoudienne de concourir avec son voile, elles ont été arrêtées et traitée comme des criminelles. En Biélorussie où elles dénonçaient le régime autoritaire d’Alexandre Lukachenko, trois membres ont été enlevées, torturées puis abandonnées nues dans un petit village près de l’Ukraine. Certaines féministes montrent cependant des réserves face au mode d’action qui exacerbe le voyeurisme via l’exhibition du corps des femmes. Femen vient d’inaugurer un centre d’entrainement à Paris. Les membres y apprennent entre autres, les techniques à suivre pour manifester pacifiquement face à des autorités répressives. Des groupes viennent d’être lancés au Maroc et en Tunisie et l’implantation de camps d’entrainement au Brésil et au Canada est présentement en discussion.

Source : La Presse, 22 septembre 2012

ACT

 Au Québec, l’écart salarial entre les hommes et les femmes s’amenuise tranquillement, mais sûrement. En 2001, l’écart entre le salaire horaire moyen de l’un et l’autre atteignait 2,99 $ alors qu’en 2011, il était de 2,70 $. L’écart s’est donc réduit de 10 %. La rémunération hebdomadaire ne montre cependant pas autant d’amélioration. En 2001, l’écart atteignait 188,96 $ contre 185,47 $ en 2011. Les obligations familiales en seraient responsables. En moyenne, les femmes s’absentent pour cette raison un total de 71 heures contre 19 heures pour les hommes.

Source : Le Devoir, 7 mai 2012

ACT

 L’auteure, militante et candidate péquiste défaite, Djemila Benhabib reçoit le Prix international de la laïcité. Le Prix national récompense une personnalité française et le Prix international, une seconde à l’extérieur de l’Hexagone qui défend la liberté de conscience et l’égalité des citoyens. Djemila Benhabib se bat plus que jamais pour que le Québec se déclare un état complètement laïc. Selon elle, les accommodements religieux sont dangereux, car ceux qui réclament ces privilèges sont presque toujours les intégristes et rarement les modérés. Elle soutient que ce n’est pas à l’État de faire preuve de flexibilité, mais au dogme. À ce titre, ce qui se passe présentement au Québec a de l’impact au plan international, pour la gagnante du Prix, « […] le débat au Québec est important dans le monde. Peut-être qu’il y a quelque chose de singulier, d’intelligent, de créatif qui est en train d’éclore ici. »

Source : Le Devoir, 5 octobre 2012

ACT

 Frima, une compagnie de jeu vidéo de Québec, a reçu une commande spéciale de l’organisme états-unien Games for change qui utilise les jeux vidéos pour soutenir des causes sociales et humanitaires. Le jeu sera disponible sur le réseau Facebook. Il traitera de viol, de trafic humain et de prostitution forcée. On proposera aux joueurs et joueuses de suivre l’évolution d’une petite fille dans un village de l’Inde ou d’Afrique. Le jeu ne contiendra pas de scènes de violence. Il montrera comment l’aide apportée aux femmes peut changer leur vie. Le contenu s’inspirera du livre Half the sky de Sherryl Wudunn et Nicholas D. Kristof qui raconte les histoires vécues de jeunes filles, entres autres vendues pour faire de la prostitution. Le titre du livre fait référence à une citation de Mao Zedong qui dit que : « la moitié du ciel appartient aux femmes ». Le jeu devait être lancé en novembre 2012.

Source : Le Devoir, 19 juillet 2012

ACT

Au Canada, seulement 14,5 % de femmes se retrouvent sur les conseils d’administrations (CA) des sociétés de la FP500, soit, la liste des 500 plus grandes sociétés canadiennes du Financial Post et moins de 18 % occupent des postes de chef de direction. On donne souvent comme explication que les femmes cherchent plus souvent à nuire à leurs collègues féminines qu’à les aider. Une nouvelle étude de Catalyst déboulonne ce mythe sans fondement. En fait, 65 % des femmes qui ont reçu de l’aide au cours de leur carrière rendent la pareille à d’autres par l’entremise du marrainage ou du mentorat comparativement à 56 % des hommes. Qui plus est, 73 % de ces femmes le font auprès d’autres femmes, contre seulement 30 % des hommes.

Source : La Presse, 8 aout 2012

                        ACT

Responsables des Brèves : Louise Melançon et Marie-Josée Riendeau

Rédaction : Louise Melançon (ML) et Annie-Claudine Tremblay (ACT)