Liminaire 141

Liminaire

La méthode de travail, un lent cheminement

Le colloque de l’automne 2014 avait pour titre : Le temps des femmes. Le thème avait été adopté en assemblée générale l’année précédente. Le comité de coordination de la collective, qui regroupe des représentantes de tous les groupes, est entre autres responsable de creuser la thématique et de préparer le colloque. Au cœur de l’hiver arrivent dans chacun des groupes des lignes directrices afin que commencent les réflexions et que se préparent les interventions des groupes du vendredi soir à partir des pistes qui ont été lancées. Des conférencières pour nous aider à cheminer sont identifiées, un groupe est responsable de la préparation de la célébration qui ne peut se finaliser que sur place après le travail de réécriture collective. À la fin du week-end, chaque groupe repart ayant en tête de mettre une touche finale à un article pour publication sur sa présentation du vendredi soir. Les textes des allocutions des conférencières et celui de la célébration s’ajoutent à ce portrait.

Les résultats

Vous découvrirez au fil de ces pages, les résultats de ce long cheminement. Nous donnons au temps le temps de faire les choses. Nous optons pour une écologie du temps. Les mots pour dire le temps, pour observer le temps, pour dire Le temps des femmes sont multiples, ils sont à l’image des groupes, à l’image des conférencières, à l’image du groupe responsable de la célébration.

Le temps – regards féministes et spirituels est divisé selon le rythme de notre colloque. Le vendredi soir présente le travail des groupes. Vous trouverez un article résumant les présentations ; j’ajouterais simplement qu’une des lignes a été d’observer le temps des femmes, de faire mémoire des femmes connues et anonymes, des femmes d’hier et d’aujourd’hui, tant celles qui font l’Histoire que celles dont on dit qu’elles ne font pas l’Histoire avec un grand H, mais qui habitent le quotidien de la vie, de nos vies et qui font la différence dans nos vies. Observer, s’interroger, écrire ou réécrire le temps des femmes.

Le samedi matin, les conférencières ouvrent la voie au travail de réflexion et d’approfondissement sur la thématique choisie. Dans un premier temps, un regard sur l’un des enjeux majeurs pour les femmes d’aujourd’hui : revoir la dichotomie vie professionnelle et vie privée. Le temps écosystème tel que présenté est pour moi une riche image. Tout comme dans la nature, toute la vie se répond, le temps des maternités n’est pas hors du temps de la vie professionnelle. À cet égard, j’ai déjà lu que la maternité de certaines de nos grandes cantatrices a permis que leurs voix prennent une ampleur et une rondeur qui n’étaient pas là avant. Les effets ne sont pas que physiques. Il faut également sortir de la logique de l’exploitation, reprendre le contrôle sur le temps d’un point de vue féministe. Peut-être pas pour toutes les catégories d’emploi, mais comme le montre la réécriture des ouvrières de la onzième heure, pourquoi ne pas sortir des sentiers battus ? Dans un deuxième temps, l’analyse féministe amène un regard nouveau sur l’œuvre de Karl Rahner et plus particulièrement le temps chez Rahner. La rencontre de Dieue se fait dans le présent et l’ouverture à l’avenir. L’avenir n’étant pas le produit de la planification d’aujourd’hui, l’avenir doit demeurer ouvert. La critique féministe et anticolonialiste permet de remettre en question la prétention à l’universalisme de la pensée européenne ou américaine. L’inclusion, l’expérience spécifique des femmes et la critique des hiérarchies sont les trois piliers retenus pour le questionnement féministe.

Le samedi soir est un temps de célébration, c’est un moment pour faire mémoire en présentant les réécritures du samedi après-midi dans le cadre d’une création. La célébration en 2014 a voulu rendre hommage au temps des femmes défini par les femmes. Les réécritures du samedi après-midi d’un point de vue féministe et chrétien s’insèrent dans un cadre déjà établi. Je vous laisse découvrir ces réécritures.

Nous vous souhaitons un bon temps de lecture et, pourquoi pas, un temps de célébration !

Monique Hamelin

Pour le comité de rédaction