PROCLAMATION SELON MONIQUE no 148

Et je vis l’Église nouvelle
qui était parmi nous ;
elle irradiait des mille énergies
de sa force sororale et fraternelle,
au milieu des labeurs quotidiens
et de la quête de justice dans les conflits
aux niveaux régional, national et international.

Elle avait enfin réussi
la traversée
des eaux tumultueuses
de la domination patriarcale.
Un passage s’était ouvert
où les femmes avaient pu s’engager
pour vivre librement et pleinement
leur dignité d’enfants de Dieu.

La créativité est devenue la manne habituelle
qui permet l’accomplissement
de nouveaux rites, de symboles revitalisés.
Les femmes comme les hommes
partagent les mêmes responsabilités,
trouvent leur joie et une grande motivation
à travailler ensemble,
sans rivalité et avec enthousiasme.

Sont disparues la peur des timides,
les craintes inconsidérées des misogynes,
les larmes de déception des femmes.
« L’ancien monde s’en est allé »,
la Révélation s’affirme dans toute sa vigueur,
manifeste la grandeur
des femmes et des hommes
créés à l’image de Dieu.

C’est un temps nouveau qui surgit,
comme un printemps bourgeonnant, fleurissant,
plein d’odeurs de verdure fraîche,
et des rires des enfants.
Ces paroles doivent s’écrire,
car elles sont porteuses de vérité et de vie ;
elles montrent à l’univers
que l’incarnation a été accomplie.

Monique Dumais1

  1. Je me suis laissée porter par le texte de l’Apocalypse de Jean, ch. 21 : La Jérusalem céleste / Source : L’autre Parole, no 57, printemps 1993, p. 22.