RETROUVAILLES ET PARTAGE DE NOS EXPÉRIENCES DE RÉSISTANCE ET DE SOLIDARITÉ

RETROUVAILLES ET PARTAGE DE NOS EXPÉRIENCES DE RÉSISTANCE ET DE SOLIDARITÉ

Denyse Marleau

À l’été 2015, pour son colloque, L’autre Parole a choisi d’explorer et d’approfondir le thème Résistances et solidarités. Le vendredi soir, chaque groupe propose ses réflexions à partir, entre autres, d’expériences vécues au fil du temps soit dans leur groupe, soit avec l’ensemble des membres, soit en solidarité avec d’autres groupes féministes.

Houlda

Le coup d’envoi revient à l’équipe Houlda du bas du fleuve — Rimouski. Les femmes partagent quatre réflexions sur la résistance. Quatre membres nous parlent de leur lieu de résistance soit dans L’autre Parole, dans le couple, face au protocole et en milieu de travail.

40 ans de résistance et de marche solidaire – Monique Dumais

Résister, c’est vouloir le mieux, dénoncer le négatif, faire changer une réalité pour qu’elle atteigne le sommet de son être.

La création de L’autre Parole représente pour moi une expérience très significative de résistance.

Prendre conscience de la minorisation des femmes dans la longue histoire chrétienne et cela en dépit de leur présence active si bienveillante, de leur audace mystique, de leur générosité, réveille les consciences et permet de mettre ensemble des ardeurs pour que naisse une effervescence. Déjà quelques femmes engagées en théologie et en sciences religieuses étaient prêtes, en août 1976, à s’impliquer pour des changements. Rencontres, lectures, analyses de textes bibliques, de textes de la tradition chrétienne ont suivi. C’est ensemble que nous avons décidé de mettre nos énergies. Nous nous rencontrons pour découvrir notre potentiel du côté de nos forces de changements. Rencontres mensuelles de réflexion, colloques annuels, publication d’une revue viennent donner une énergie pour l’émergence de L’autre Parole. Ensemble, nous trouvons beaucoup de moyens pour développer nos courants, pour nous faire connaître au Québec et ailleurs dans la francophonie.

Résistance à deux – Francine Dumais

Que vient faire la résistance dans la vie d’un couple où tout semble aller de soi ?

Dans la phase fusionnelle qui dure un certain temps, la vie à deux se déroule, sans heurt, dans l’harmonie parfaite. C’est la période exaltante de l’aventure.

Dorénavant, on adhère à un nouveau mode de vie, celui du partage : repas, loisirs, espace de vie, parfois achat d’une voiture, paiement du loyer ou de l’hypothèque.

Au fil du temps, les goûts personnels s’affirment ou reviennent. Certains choix prêtent plus à discussion que d’autres.   Certains arrivent à faire des compromis, d’autres ne veulent rien céder. C’est alors que l’un des deux, manquant de force de persuasion, doit abdiquer et devient ensuite insatisfait parce que non respecté ou compris.

C’est là que l’aventure à deux se complexifie.

Le couple peut se voir comme une association de deux personnes dans une entreprise appelée à devenir familiale dès l’apparition de l’enfant. Mais selon l’époque, la culture ou l’éducation chez les deux sexes, ce partenariat n’est pas nécessairement partagé de façon équitable ou démocratique.

Dans beaucoup de pays actuellement, on attribue encore à l’homme le rôle du dominant et à la femme, celui de l’exécutrice obéissante et soumise.

Il faut vraiment beaucoup d’intelligence relationnelle chez l’un ou mieux les deux partenaires pour réussir à garder l’harmonie à l’intérieur d’un couple. C’est souvent la femme qui a dû développer cette intelligence, ayant rarement la force physique ou financière pour convaincre son partenaire d’adhérer à son opinion.

On voit donc que le rapport de pouvoir s’exerce autant en amour que dans d’autres types de relations humaines. La volonté de pouvoir sur l’autre apparaît insidieusement dans le couple.

Chacun et chacune doit résister à cette tentation de contrôle sur l’autre.

Résistance au protocole – Marcelle Bélanger

Ce jour-là, c’était fête au Monastère. Onze religieuses, dont certaines venues du Japon, du Pérou et des Philippines, ayant œuvré à tous les niveaux de service de notre Communauté étaient heureuses d’être rassemblées pour partager leur vécu et célébrer leurs noces d’or.

Le protocole habituel de la maison plaçait les prêtres au centre de la table d’honneur et les Jubilaires s’accommodaient des places restantes.

Ce jour-là, j’ai demandé à la Supérieure si ce protocole était maintenu. Trop tard, me dit-elle, pour changer ce rituel centenaire. Alors, je l’informe que je ne prendrai place ni à droite ni à gauche de ces messieurs, mais plutôt dans la ligne continue de mes Soeurs.

Cependant il ne faut jamais désespérer, car la graine d’équité germa progressivement depuis cette remise en question.

Aujourd’hui, les Jubilaires concernées ont préséance et gardent la convivialité bien ouverte avec leurs « super-frères ».

Oser et exiger – Léona Deschamps

Depuis plusieurs décennies, je m’implique dans les catéchèses préparatoires des jeunes à la réception du sacrement de confirmation.

Quand arrive la célébration, je dois, à maintes reprises, intervenir audacieusement auprès des ministres du sacrement, car ces derniers se plaisent à faire connaître à l’assemblée les lettres de motivation des jeunes les plus talentueuses.

Chaque fois, je dois exiger du ministre concerné d’éviter de nommer ou d’inviter les jeunes à venir présenter leurs chefs-d’œuvre. Il me faut encore leur avouer que mon expérience de 40 ans de l’entraide en classe me permit d’éviter l’exclusion d’aucun élève à la réussite. Et j’ajoute que lire anonymement les expressions retenues permet aux jeunes de se les attribuer gratuitement et fièrement de tout cœur.

N’est-ce pas en cohérence avec les dons de l’Esprit répandus à profusion chez toutes et tous ?

Chaque fois, j’obtiens gain de cause et comprends qu’en Église, il faut non seulement oser, mais encore exiger une quête constante d’inclusion.

Vasthi

Le groupe Vasthi de Montréal propose quant à lui une lecture en cinq temps d’expériences de résistance et de solidarité vécues au fil des ans. L’analyse, l’écriture, les solidarités sont les armes de leurs résistances.

Le premier jour

Le 18 novembre 1978, un scandale éclate avec la première de la pièce de théâtre Les Fées ont soif de Denise Boucher au Théâtre du Nouveau Monde. Le Conseil des arts de Montréal a refusé de subventionner cette pièce. L’archevêque de Montréal dénonce la pièce, les églises locales emboîtent le pas. Diverses actions sont mises en branle par la droite au Québec (récitation du rosaire durant la pièce et tant dans que hors les murs du théâtre, manifestations, etc.)

Pour L’autre Parole,

Avec Les fées ont soif, le religieux fait son entrée dans le champ des études féministes à réaliser pour parvenir à une réelle libération des femmes. On ne peut se contenter d’être en réaction contre un phénomène. Il faut l’analyser, le décortiquer, le dé-montrer. 1

Des membres de la collective ont pris position publiquement en organisant, entre autres, un atelier au Congrès de l’ACFAS (Association francophone pour le savoir) tenu à Montréal en mai 1979. Ce sont « quatre essais de saisie du phénomène, sous l’angle le plus familier de chacune » qui font éventuellement l’objet d’une publication, le Cahier no1 du collectif, comme on disait à l’époque.

Cette pièce, rappelle Monique Dumais (p. 8), est « un vibrant plaidoyer pour redonner à Marie un corps, une sexualité. » Le cri pour le changement vient de la statue, l’un des personnages de la pièce : « N’ai-je pas quelque part une fille qui me délivrera ? Qui me déviergera ? 2 »

Les femmes de la collective étaient conscientes que le mouvement féministe est subversif, que tout mouvement subversif dérange l’ordre établi et que, de ce fait, il est sujet à la répression de la part des pouvoirs en place. 3

Nous sommes toujours résistantes et solidaires.

Les femmes de la collective virent que cela était bon.

C’était le premier jour !

Le deuxième jour

« Le groupe (no 1) de Montréal de L’autre Parole [aujourd’hui Vasthi], lorsqu’il s’est trouvé en face du texte de l’Assemblée des évêques du Québec (AEQ), Un appel à la vie, s’est posé un certain nombre de questions de cet ordre [c.-à-d. d’ordre éthique, stratégique et politique]. Notre décision : nous joindre à d’autres groupes de femmes pour faire connaître notre désaccord avec la perspective d’Un appel à la vie et réaffirmer notre solidarité avec les femmes aux prises avec une grossesse non désirée.

Il nous a semblé essentiel de bien distinguer le problème stratégique et politique, du débat éthique. En effet, que les évêques refusent de reconnaître qu’il y a conflit de droits et que la notion de ‘droit à la vie’ n’épuise pas la recherche, n’est qu’un aspect de la discussion qui dépasse déjà, d’ailleurs, les cadres de la réflexion chrétienne (voir l’éditorial du dernier numéro de La vie en rose). Que des femmes divergeant ne serait-ce que sensiblement de la ligne de pensée officielle n’aient eu aucune part dans la préparation de ce document n’est (hélas !) pas très neuf non plus. Mais dans la conjoncture actuelle [sic], que les évêques fournissent de si beaux arguments à la droite dans la société et dans l’Église, voilà qui débordait largement le cadre des ‘chicanes’ ecclésiales. À l’occasion de la censure de la pièce de théâtre Les Fées ont soif, déjà, nous avions été partie prenante du mouvement des femmes. Cette fois encore, nous ne pouvons que nous réjouir de cette expérience. » 4

Nous sommes toujours résistantes et solidaires.

Les femmes de la collective virent que cela était bon.

C’était le deuxième jour !

Le troisième jour

La venue du pape Jean-Paul II fut l’occasion pour des féministes chrétiennes de se solidariser avec des milliers de femmes qui ont dénoncé les propos très rétrogrades de l’Église catholique sur les femmes lors de la visite du pape Jean-Paul II au Canada et au Québec en juin 1984.

De nombreuses activités de protestations furent organisées parmi lesquelles une relecture-spectacle de la pièce Les fées ont soif qui fait salle comble à toutes les représentations, un numéro spécial de la Vie en rose donnant la parole aux féministes chrétiennes, une corde-à-linge anti-papale érigée au parc Lahaie et le lancement de deux pétitions par le Collectif pour la liberté des femmes.

La première, “Hors de l’Église tout le salut”, est signée par 1 200 femmes qui annoncent publiquement qu’elles se retirent de l’Église catholique romaine.

[…] depuis des années, nous avons choisi dans notre quotidien de vivre en dehors de ces lois anti-femmes et de lutter contre elles, individuellement et collectivement. Nous sommes en effet convaincues que le progrès de l’humanité tout entière est lié à la liberté des femmes de décider elles-mêmes de leur vie, de leur corps et de leur sexualité.

Deux d’entre nous ont signé cette pétition. Judith Dufour, alors membre du groupe Vasthi, explique ainsi la radicalité de son geste (Une histoire d’apostasie, L’autre Parole, no 25, Dossier pape)

J’ai donc posé mon geste à moi pour faire savoir à nos alliées des divers groupes de femmes et à l’Église que nos fidélités ne sont pas chimériques. En signant la pétition du retrait de l’Église, je ne veux plus cautionner par mon appartenance, une Église qui véhicule une vision sexiste du monde et de son organisation, avec prestige, poids politique et moyens matériels appropriés.

La seconde pétition “Les femmes ne sont pas nées pour se soumettre” recueille 1 600 signatures. Ces femmes déclarent :

Depuis deux mille ans, l’Église catholique romaine contribue à perpétuer l’oppression des femmes de tous les pays, en niant notre droit à la sexualité, au plaisir, à l’autonomie et en nous condamnant à mettre au monde des enfants non désirés.

Nous sommes toujours résistantes et solidaires.

Les femmes de la collective virent que cela était bon.

C’était le troisième jour !

Le quatrième jour

« Depuis la fondation de L’autre Parole en 1976, nous, les femmes du Collectif, avons toujours porté la question du droit d’accès à l’ordination des femmes. [En 1989, suite à un débat public, nous avons écrit un éditorial. 5] Les femmes doivent avoir accès à tous les ministères, ordonnés et non ordonnés. Nous refusons toute exclusion fondée sur le sexe des personnes. Le temps de la réflexion, des commissions spéciales, des études approfondies est révolu. L’heure de l’action a sonné. Les femmes doivent entrer dans le champ du sacré. […]

[Nous reprenions les paroles du Manifeste des Chrétiens pour une église populaire de Québec:]

Nous croyons qu’il est temps que l’Église revoie sa vision actuelle du sacerdoce (le célibat obligatoire, le type de formation, les lieux d’engagement du clergé, ainsi que la nécessité d’être prêtre pour participer au pouvoir dans l’Église) afin qu’il soit un ministère accessible aux femmes et aux hommes et qu’il corresponde davantage aux réalités de notre époque et de notre Église.

[…]

Le refus de reconnaître publiquement le rôle et l’apport des femmes dans l’Église consacre leur invisibilité et continue de faire apparaître cette situation comme découlant d’un ordre naturel des choses.

[…]

Notre revendication s’appuie sur l’attitude libre, interpellante, dérangeante de Jésus. Dans son Évangile, Il nous a enseigné que si notre justice ne surpassait celle des faiseurs de lois, nous n’entrerions pas dans le Royaume des Cieux. Les femmes demandent justice. Seront-elles entendues ? » 6

Nous sommes toujours résistantes et solidaires.

Les femmes de la collective virent que cela était bon.

C’était le quatrième jour !

Le cinquième jour

Il y a une trentaine d’années, nous avons vécu un évènement qui serait inimaginable aujourd’hui. « Les 1er et 2 mars 1986, dans le cadre de sa réunion plénière, l’Assemblée des évêques du Québec consacrait deux jours à l’étude du thème « le mouvement des femmes et l’Église ». […] Gisèle Turcot  était la coordonnatrice [de l’évènement]. Fait nouveau dans les annales de l’épiscopat québécois : les évêques se sont retrouvés minoritaires dans leur propre assemblée, les femmes représentant les 2/3 des participants ! ! En tout, 80 participantes dont 19 répondantes diocésaines à la condition des femmes, 16 femmes invitées par leur évêque et des représentantes de divers milieux, dont 2 de L’autre Parole (Monique Hamelin et Marie-Andrée Roy). Du côté masculin, on comptait 13 hommes et 29 des 35 évêques du Québec. »7

Cette rencontre avait pour objectifs d’ « identifier et analyser les transformations opérées par le mouvement des femmes dans les domaines social et ecclésial en vue de dégager des pistes d’action pour l’Église du Québec »8. Différentes thématiques ont été abordées : le langage, le travail, la violence, la famille, la sexualité, le pouvoir.

Cette rencontre historique qui n’a pas connu d’autres éditions a constitué une amorce de dialogue hommes-femmes et clercs-laïcs dans l’Église du Québec. Elle est aussi une témoin éloquente de l’espoir qui animait alors les femmes dans l’Église. Les membres de L’autre Parole se sont senties mal à l’aise face au vent d’enthousiasme qui régnait dans cette assemblée qui, à leurs yeux, était trop prompte à croire à la réconciliation et pas assez alerte pour préciser les conditions d’un dialogue égalitaire entre tous les participants. Aujourd’hui, si on doit faire le constat d’un net recul de la situation des femmes dans l’Église, on peut reconnaître haut et fort que notre lutte est toujours pertinente et nécessaire !

Nous sommes toujours résistantes et solidaires.

Les femmes de la collective virent que cela était bon.

C’était le cinquième jour !

Conclusion

Les outils de résistances sont multiples : le corps pour les Femen, les pancartes, le silence, l’insubordination, l’écriture, la réécriture et la désobéissance.

Ce qui caractérise la résistance de L’autre Parole, c’est la parole, le verbe.

La résistance est aussi dans l’action : par ses célébrations, L’autre Parole résiste au « non » du sacerdoce des femmes.

Déborah

L’équipe de l’Outaouais, du nom de Déborah, adopte un style plus fantaisiste en nous présentant des femmes inspirantes d’hier et d’aujourd’hui. Certaines nous ont précédées dans un esprit de résistance et de solidarité. Chaque membre participe à un slam collectif en présentant à tour de rôle une affiche illustrant un personnage féminin de leur choix (voir p. 14). Entre chaque présentation, un refrain est repris en chœur :

Sur le pas de nos ainées

Nos doyennes tant aimées.

Elles ont impressionné

Par leur radicalité,

Indignées par l’injustice

Rebelles avec des ailes

Visionnaires, les pieds sur terre

Elles marchent vers la lumière

Elles marchent vers la lumière.

Refrain  1

Sur le pas de nos ainées

Nos doyennes tant aimées.

Elles ont impressionné

Par leur radicalité,

Indignées par l’injustice

Rebelles avec des ailes

Visionnaires, les pieds sur terre

Elles marchent vers la lumière

Elles marchent vers la lumière.

Marie Lacoste Gérin Lajoie

Sur les pas de Déborah

Marie Lacoste Gérin Lajoie

Trace la voie.

Toutes deux femmes de vision

Conquérantes de liberté

Prophétesses de leur temps.

Femme d’action, de révolution

Militante acharnée

Militante acclamée

Grâce à toi Marie,

Une voix nous est donnée

Une voix nous est donnée.

Pauline Marois

Si tenace et coriace

Dans le sillon du beau risque

Tu as osé marcher

Ouvrant de nouveaux sentiers

Tu es à jamais, Oh ! Pauline

Madame la Première Ministre

Madame la Première Ministre.

Refrain  1

Clara Schumann

Rare femme de carrière

Éminente concertiste

Fière de tes 8 enfants.

Femme de cœur, grande amoureuse

Femme pianiste et avant-gardiste

Clara, tu es restée debout

Malgré les contraintes de ton temps

Malgré les contraintes de ton temps.

Irma LeVasseur

Exilée pour étudier et

Pratiquer la médecine

Tu as cofondé Ste-Justine.

Femme d’action déterminée,

Tu n’as rien négligé

Pour les enfants à soulager.

Ta passion enflammée,

Irma, tu l’as payée chèrement

Si ta fin de vie fut éclipsée

Aujourd’hui on vient te célébrer

Aujourd’hui on vient te célébrer.

Refrain  1

Hildegarde de Bingen

Sous le signe de la créativité

Tu poursuis ta destinée,

Herboriste, écologiste,

Compositrice et linguiste.

Hildegarde de Bingen

Dans l’adversité tu as fondé

Ton abbaye,

Soutenue et inspirée

Par l’Amour infini

Hildegarde, tes visions nourrissent

Ta spiritualité et ta sainteté

Ta spiritualité et ta sainteté.

Ivone Gebara

Du Brésil Ivone

Étonne et questionne.

Philosophe articulée

Théologienne contestée,

Tu ouvres des chemins de nouveauté.

Tu vis dans un milieu de pauvreté

Tu es figure de solidarité

Pour les moins nantis, les mal-aimés.

Dénonciatrice d’injustices

Tu bouscules les bien-pensants

Des Églises et des États,

Tes écrits percutants

Traversent les continents

Ivone, rien ne t’arrête

Même ta mise au silence,

Exalte ta résilience

Exalte ta résilience.

Refrain  1

Gisèle Lalonde

Chère Gisèle Lalonde de l’Ontario

Femme de foi et rassembleuse

Politicienne victorieuse

Tu as défendu avec brio

Les intérêts des Francos

L’hôpital Montfort est resté français

Pour les patients et les intervenants

Gisèle, tu es notre modèle

Notre citadelle

Notre citadelle.

Malala Yousafzai

Une balle te transperça

Mais tu es toujours Malala

Star malgré toi

Tu portes ton message

Jusqu’à l’ONU.

Parle, parle tu as maintenant une voix

Tu as à cœur l’instruction des filles

Le monde te célèbre

Avec toi Malala, redisons

« Cahiers et crayons,

Sont désormais des armes d’action »

« Cahiers et crayons,

Sont désormais des armes d’action ».

Refrain 1

Sur le pas de nos aînées

Nos doyennes tant aimées.

Elles ont impressionné

Par leur radicalité,

Indignées par l’injustice

Rebelles avec des ailes

Visionnaires, les pieds sur terre

Elles marchent vers la lumière.

Elles marchent vers la lumière.

Refrain 2

Leurs lectures renouvelées

Évangile dynamisé

Comme un souffle lancé

Dans la modernité

Elles ont marché devant

Et nous tirent vers l’avant.

Elles se sont engagées

Pour ne rien laisser passer

Toutes ces femmes inspirées

Invitent à continuer

Invitent à continuer.

Phoebé

L’équipe Phoebé, responsable du déroulement de la célébration, met à la disposition des femmes présentes, du matériel pour élaborer deux tableaux. L’un est intitulé « Je me solidarise avec… » et l’autre « Je résiste à… ». On invite les femmes à compléter ces phrases individuellement. Les tableaux serviront lors de la célébration du samedi soir. (Voir le texte de la célébration dans ce numéro).

Bonne Nouv’ailes

Enfin, deux représentantes du groupe Bonne Nouv’ailes nous ont raconté leur année de pratique de la solidarité, dans les moments plus intimes et exigeants qu’ont vécus plusieurs de ses membres.

1. ROY, Marie-Andrée. « Pour une relecture des Fées ont soif », Cahier  no 1, Paroles sur Les fées ont soif, p. 1.
2 Voir BOUCHER, Denise. Les fées ont soif. Montréal, Les Éditions Intermède. 1979, p. 92.
3. D’après DUFOUR, Judith. « Deux hypothèses de travail pour une analyse politique et féministe du phénomène » Cahier no1, Paroles sur Les fées ont soif, p. 1. [À noter que la pagination recommence à 1 pour chacun des articles de ce cahier!]
4. L’autre Parole, no 17, avril 1982. « La vie des femmes n’est pas un principe » voir : BOYER, Ginette, « Dossier avortement : à la mesure de notre espérance  », p. 12-13. Numéro disponible en ligne : http://www.lautreparole.org/revues/17
5. L’autre Parole, no 43, « OUI à l’ordination des femmes ». Septembre 1989, p. 3-8. Numéro disponible en ligne : http://www.lautreparole.org/revues/43
6. Idem
7. Hamelin, Monique et Marie-Andrée Roy, « Un prince, des seigneurs et les roturières », L’autre Parole, no 30, 1986, p. 21-26. Numéro disponible en ligne : http://www.lautreparole.org/revues/30
8. Idem