Saviez-vous que…

Saviez-vous que…

Les Jésuites aiment les femmes ! Deo gratasl Les Jésuites se penchent sur les injustices faites aux femmes. Dans un document sur les femmes produit à l’issue de leur dernier Congrès, les membres de la Compagnie de Jésus dénoncent l’exploitation des femmes et l’injustice dont elles ont été victimes à travers l’histoire. Leur prise de position serait motivée par un engagement, réaffirmé de leur part, en faveur de la justice sociale et de la promotion des droits de la personne. Le document, dit-on, ne se prononce pas en faveur de l’ordination des femmes, mais il affirme l’intention des Jésuites d’être à l’écoute de l’expérience des femmes et d’agir en solidarité avec elles. ( The Gazette, 23 mars 95 (Section B, p.1)

Le Cardinal et les communications. L’Église de Montréal compte prendre « sa place » dans les médias. Le quotidien La Presse du 27 mars (Section A, p.9) rapporte que le cardinal Turcotte envisage en effet de se doter des moyens de communications modernes et de se brancher sur Internet. De retour d’un séjour à Rome où il assistait aux travaux de la Commission pontificale des communications sociales, le prélat affirme la nécessité d’utiliser les médias pour diffuser le message chrétien.

Ainsi, une radio spécialisée, Radio Ville- Marie entreprendrait de diffuser à partir de l’automne 95. La publication d’un journal est aussi en vue. Est-il permis d’espérer que cette implication des autorités diocésaines puisse servir le dialogue plutôt que la diffusion d’un message à sens unique ? Quelle sera la participation des femmes ?

Le pape ne s’opposerait pas aux mutilations sexuelles… des femmes, évidemment ! Un Sommet mondial sur le développement social s’est tenu en mars 95 à Copenhague. La Conférence a réuni des représentants de 180 pays et pas moins de 118 chefs d’État et de gouvernement. Dans !a Déclaration finale, les signataires se sont engagés « à tenter d’atteindre » certains objectifs, notamment celui de l’égalité et de l’équité entre les femmes et les hommes (Le Devoir, 16 mars 1995). Un passage de cette déclaration a suscité l’inquiétude du Saint- Siège, semble-t-il. Il touche l’accès universel aux programmes de santé, y compris la procréation. Le Saint-Siège s’y est opposé, comme il s’est opposé également à la condamnation des mutilations sexuelles féminines et à celle des mariages précoces. Faut-il en déduire que le Pape se fait l’allié des intégristes musulmans en cette matière ?

L’excision au Québec ? La question de l’excision se pose aussi dans notre société québécoise. En effet, différentes instances ont été amenées à se pencher sur le problème : le Conseil du Statut de la femme et la Commission des droits de la personne. Cette dernière a fait savoir qu’elle n’hésitera pas à poursuivre les responsables des mutilations génitales qui se pratiqueraient au Québec. Elle se base sur l’idée que le droit à la liberté de religion ne saurait être invoqué afin de justifier l’excision d’une fillette (Le Devoir, Section A, p1). Le Regroupement des centres de santé des femmes fait valoir, pour sa part, qu’un travailde prévention reste à faire auprès des communautés touchées par les réalités de l’excision et qu’il serait souhaitable que les femmes africaines notamment soient impliquées dans ce travail préventif.

Centre de recherche de la faculté de Lyon en France. Le Centre de recherches et de documentation Femmes et christianisme qui est rattaché à la Faculté de Lyon en France publie une Bibliographie signalétique en langue française sur le thème L’Église et les femmes. Le volume1993 répertorie, sous la rubrique ROY, Marie-Andrée, le résumé de l’article « Les femmes et le pouvoir dans l’Église. Le cas de l’Église catholique au Québec de 1979 à nos jours », publié dans le no 57, de L’autre Parole, pp. 4-18. Voici un extrait du résumé : « En bref, il apparaît que l’Église bénéficie de la participation active et engagée des femmes à tous les paliers comme à l’extérieur de ses structures proprement dites. Ce vaste réseau non concerté de femmes permet l’actualisation constante des discours de l’Église sans contraindre pour autant celle-ci à un ajustement de ses pratiques. La présence de plus en plus active des femmes dans l’Église n’a donc pas modifié la nature profonde de cette institution et de son pouvoir qui demeure résolument de type patriarcal. »

Femmes de Croatie et de Bosnie. Un projet a été mis sur pied pour venir en aide aux femmes victimes des atrocités de la guerre en Croatie et en Bosnie- Herzégovine. Ce projet « Zora » a pour emblème un oiseau blessé. Un des buts visés par la mise sur pied de cette organisation est, d’après le texte de leur brochure, « d’encourager l’établissement d’une culture de la paix. » On peut rejoindre Zora au (514) 485-2819.

La question de l’ordination d’hommes et de femmes mariés en Allemagne. À la suite d’une journée d’étude tenue en Allemagne en septembre 1994, la Conférence des professeurs de théologie pastorale de langue allemande a publié un document en faveur de l’ordination d’hommes mariés et de femmes de même qu’en faveur d’une plus grande « démocratie dans l’Église » et d’une « identification plus forte avec les pauvres et les opprimés » (Terre des femmes, no 5, 1994, p.29).

L’excision et les évêques d’Afrique. Une dignité sans droit ? Une requête visant à engager les évêques africains à condamner la pratique de l’excision a été envoyée par l’Alliance internationale Jeanne d’Arc aux évêques d’Afrique réunis en synode à l’hiver 1994. Le texte de la requête dit notamment ce qui suit : « Une déclaration nette et largement diffusée de l’Église catholique africaine sur ce sujet pourra influencer aussi les populations non-chrétiennes, hésitantes aujourd’hui. Elles constateront que même la hiérarchie catholique, connue pour « être très stricte en matière de moralité sexuelle, considère que ces opérations sont tout à fait contraires à une conception digne et religieuse de l’union conjugale. Que dit la Bible : Dieu a créé la femme et « II vit que c’était bon ». Qui se permet de censurer ce que Dieu a fait et bien fait ?  » (Publié dans Terre des femmes, no 5, 1994, p.8.).

Agathe Lafortune