SAVIEZ-VOUS QUE…

Une fidèle abonnée de l’Autre parole. Madeleine Laliberté, vient d’obtenir un doctorat en théologie de l’Université Laval. Sa thèse est intitulée : « Le problème du Jésus historique dans l’oeuvre de Paul Tillich ». Félicitations à l’heureuse docteurs !

 

Le Québec vit dans une société laïque. Le ministre de l’éducation du Québec, Jean Garon, l’a rappelé à l’occasion d’une interview télédiffusée le dimanche, 9 octobre 1994 sur les ondes de Radio Canada. Il peut être rassurant de ne pas perdre de vue cet acquis par ailleurs fragile, alors que différentes formes d’intégrisme se manifestent un peu partout, chez nous comme chez nos voisins du reste du monde. A quand la Tolérance ? Ici, on peut penser au livre de Lise Noël : La tolérance, publié chez Boréal en 1990. L’ouvrage retrace le parcours de différentes tentations, celle d’exclure et de classer, et la difficulté faite aux groupes jugés différents d’entrer en dialogue.

 

Les éditions du remue-ménage ont mis à la portée des lecteurs et lectrices intéressés à l’histoire de Montréal un ouvrage intitulé Ces femmes qui ont bâti Montréal. 640 pages bien serrées faites de 350 chroniques et illustrations et répertoriant des centaines de noms. Le parti-pris des auteures a été de colliger des informations sur des femmes et des réalisations féminines que la grande Histoire risquerait d’oublier. La très belle collection Découvertes de la maison Gallimard consacre à la question des femmes et des religions un numéro chargé de textes et d’images absolument magnifiques. Déesses ou servantes de Dieu ? tel en est le titre. Plusieurs traditions religieuses d’Orient et d’Occident y figurent. À la table des matières on peut lire, entre autres : Les avatars de la déesse-mère ; Le lignage de la Vierge ; Les servantes de Dieu ; Pauvreté, chasteté, obéissance ; L’actualité des femmes ; Témoignages et documents. L’ouvrage a 160 pages.

 

Une nouvelle biographie d e Bernadette Soubirous a vu le jour. Publiée par Anne Bernet chez Perrin à Paris en 1994 et comportant 384 pages, l’ouvrage a fait l’objet d’un compte rendu à La Presse, le 15 mai 1994. « Je vous invite à lire cet ouvrage, ne serait-ce que pour la description délirante de ses souffrances et de ses prières lors de sa dernière nuit parmi les hommes… » d’écrire la rédactrice du compte rendu. Bernadette Soubirous était pauvre, malade et analphabète. À l’âge de 35 ans, elle meurt dans les atroces souffrances d’une tuberculose non diagnostiquée. Elle sera béatifiée en 1925 puis canonisée en 1933 par Pie IX. « Je ne vous promets pas de vous rendre heureuse en ce monde, mais dans l’autre », lui aurait dit Notre-Dame de Lourdes. Les hommes du Vatican préféreraient-ils les femmes mortes aux femmes vivantes pour glorifier à ce point la souffrance absurde, la souffrance inutile ? Ils utilisent même la voix de la Vierge pour réserver aux femmes d’ici- bas les pires misères et faire croire que c’est là un sort enviable, un sort méritoire…. et méritant en tout cas, du point de vue des hommes, un décret de sainteté.

 

Le pape va-t-il transformer le Vatican en garderie ? C’est ce qu’on pourrait penser à la suite de la position prise par Jean-Paul II lors de la Conférence mondiale sur la population tenue en septembre dernier au Caire. On se rappellera que le saint père a dit devoir s’opposer à la limitation des naissances même si la population du globe est pour doubler d’ici trente ans.

 

On s’interroge sur « l’introuvable identité féminine ». Pour avoir u n aperçu de la réflexion récente sur le sujet, il faut lire : Femmes, moitié de la terre, moitié du pouvoir. Plaidoyer pour une démocratie paritaire de Gisèle Halimi, Gallimard, 1994, 288 pages. Cet ouvrage fait écho aux travaux du Colloque La démocratie pour les femmes : un pouvoir à partager, organisé par PUNESCO en juin 93 par le mouvement Choisir. (Réf. Le monde diplomatique, 30 avril 1994)

 

Une monographie récente dont l’auteure est historienne et professeure à l’Université de Nice traite, elle aussi, de la question de l’identité féminine. Il s’agit d’Un corps, un destin. La femme dans la médecine de la Renaissance (Paris, Honore-Champion éditeur, 1993, 261 pages) d’Evelyne Berriot-Salvadore. Les auteurs de manuels d’obstétrique et d’anatomie du XVIe siècle, dit l’historienne, ne font pas qu’aborder l’étude du corps féminin et de ses pathologies. Ils se livrent corps et âme à un exercice de philosophie sur la nature des sexes. Qu’en résulte-t-il ? La femme y est vue comme étant anatomiquement différente de l’homme- notez que ce n’était pas encore évident à l’époque,- mais la « différence » découverte par les savants sert à enfermer femmes et filles dans leur rôle d’épouse et de mère ! Ce serait là leur destin.

 

Il faut lire un ouvrage de sociologie publié aux Presses de l’Université de Montréal en 1994 par Marc Préjean : Sexes et pouvoir. L a construction sociale des corps et des émotions pour voir comment les rapports entre les sexes sont tordus et porteurs de configurations sociopolitiques ou de stratégies vectrices d’opposition et d’hiérarchisation qui profitent au groupe des dominants. Dans ce jeu de construction sociale, un plus petit nombre de femmes sont déclarées gagnantes par rapport au nombre d’hommes en présence.

 

Agathe Lafortune