SAVIEZ-VOUS QUE…

SAVIEZ-VOUS QUE…

* L’une de nos collègues, membre de L’autre Parole, Madeleine Laliberté, vient de publier aux Éditions Médiaspaul Jésus le Christ entre l’histoire et la foi : la vision de Paul Tillich. L’Université Laval où Madeleine a poursuivi des études doctorales a reconnu la pertinence et l’intérêt de son travail théologique en lui accordant une subvention — donnée par le fonds Gérard- Dion — pour la publication de son travail. Toutes nos félicitations à Madeleine.

* En cette année qui marque le 100e anniversaire de sa mort, Thérèse de Lisieux, sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, accède au titre de docteur de l’Église. La carmélite française, décédée à l’âge de 24 ans, devient la 33e titulaire de cette distinction réservée à de grands théologiens ou aux personnes dont la spiritualité a fortement influencée la vie ecclésiale. Deux femmes, ayant elle, ont été reconnues docteures de l’Église : sainte Thérèse d’Avila et sainte Catherine de Sienne.

* Le projet de Jean-Paul II de convoquer un Synode des Amériques a donné lieu à un processus de consultation des Conférences épiscopales concernant le thème à traiter dans cette assemblée spéciale pour les Amériques. Le Centre Oecuménique de liaisons internationales (COELI), dans son Périodique, n° 89, de décembre 1996, présente le texte d’un commentaire au document de préparation à la consultation. Écrit par le Brésilien Beozzo, ce texte est critique à plus d’un titre. On attire notamment l’attention sur le fait qu’il n’y a pas de référence, dans le document venu de Rome à l’exercice de la collégialité épiscopale. Ce qui veut dire que les avis des évêques demeurent seulement consultatifs… En ce qui concerne les femmes, le document présente les mêmes défauts d’entorse à la démocratie en ce qu’il ne permet pas que les voix de ces dernières soient entendues…

* Pourquoi faut-il encore un pape ? C’est la question qui est soulevée dans une étude critique d’un livre allemand sur ce sujet, parue dans la Revue de théologie et de philosophie (n° 128, 1996). Un théologien allemand, Walter Kasper, qui est un des auteurs du petit livre, pose cette question essentielle : la primauté de juridiction est-elle devenue un obstacle à la liberté chrétienne et à la réconciliation des Églises ? La réponse qu’il apporte est la suivante : la primauté du pape ne peut être que d’ordre pastoral. Elle ne jouit, ajoute-t-il, que d’une priorité d’honneur. De même, la question de l’infaillibilité personnelle du pape est posée. La réponse pointe dans une direction démocratique étonnante : « Toute proclamation officielle, écrit le théologien allemand, ne peut résulter que d’un dialogue avec les fidèles… L’Église enseignante doit d’abord laisser parler l’Église écoutante, afin que celle-ci puisse vraiment entendre. Sinon, elle donne des réponses à des questions qui ne sont pas posées, tandis qu’elle laisse sans réponse les questions qui se posent… » (Extrait de Droits et libertés dans les Églises, Bulletin, n°34,1er trimestre 97).

* Les femmes tiennent de plus en plus à affirmer leur propre version de la spiritualité. Et qu’arrive-t-il quand elles se donnent pour objectif de le faire ? C’est à cette question que tentent de répondre les différentes collaboratrices associées à la publication d’un ouvrage publié en 1997 par la Corporation canadienne des sciences religieuses aux Presses universitaires Wilfrid Laurier de Waterloo (Ontario, Canada). Le titre de l’ouvrage est : Voices an Echoes.

* Un autre ouvrage traitant de la spiritualité des femmes et de leur démarche spécifique vient d’être traduit et publié chez l’éditeur québécois Le Jour. Il s’agit de La féminité cachée de Dieu , oeuvre des Américaines, Sherry R. Andersen et Patricia Hopkins. Ce livre invite les femmes à définir pour elles mêmes « ce qui est sacré » , à découvrir en elles la présence d’une source de nourriture spirituelle « en communion avec les autres et avec le divin, qu’elles le connaissent sous une forme féminine ou masculine », précise les auteures en avant-propos. Les itinéraires suivis par les nombreuses femmes qui ont été interviewées, et dont le livre rend compte, sont multiples. Ils n’ont rien d’un corps de doctrines, et en cela, déjà, ils suscitent l’ouverture, l’écoute et le respect.

* Le Réseau oecuménique des femmes du Québec/Ecumenical Network célébrera en 1998 son 10e anniversaire d’existence. Cet anniversaire coïncide avec la fin de la Décennie « Les Églises solidaires des femmes » (1988-1998) décrétée par le Conseil oecuménique des Églises.

* Au moment où nous préparions ce numéro, l’actualité a ramené à la surface de nos consciences blessées la question de la définition donnée par le Code criminel canadien à la violence associée aux agressions sexuelles. C’est le jugement rendu par le juge Cloutier, jugement qui a fait l’objet d’un examen de la part du Conseil de la magistrature du Québec en octobre 97, qui est au coeur de cette question. Des réactions sont venues de la part de quelques groupes porte-parole des femmes. On y rappelle notamment que la définition restrictive que font les tribunaux et le législateur du concept de la violence traduit le manque de sensibilité de notre système judiciaire — et de notre société tout entière — à l’égard des femmes victimes de violence. Une autre question se pose : les Églises sauront-elles élever le niveau de conscience de la société à l’endroit de ces réalités ? Sauront-elles se démarquer des normes du patriarcat et voudront-elles entraîner les cours de justice sur les voies d’une prise en compte plus grande de la dignité de l’être humain ?