Témoignage sur la simplicité volontaire

Témoignage sur la simplicité volontaire

 

Diane Gariépy, Réseau québécois pour la simplicité volontaire

Je m’adresse à vous, la collective L’autre Parole. Vous êtes un groupe que j’admire beaucoup. Un groupe fort. Bien organisé. Des femmes scolarisées et bien informées. Je vous ai souvent présentées comme un groupe « à l’artillerie légère » : pas de gros budget, pas de local coûteux, pas de salaires à aller chercher par des subventions, pas de bureaucratie. Et le pouvoir est à la base. Et ça dure dans le temps. Beaucoup de chandelles sur le gâteau.

Quand un groupe aussi robuste nous demande de venir parler de simplicité volontaire (SV) pendant seulement 20 minutes, on n’a pas le goût d’y aller d’un petit témoignage, mais d’un échange vif et fécond pour vous et pour moi aussi. Vous êtes capables d’en prendre ! Alors, allons-y.

Niveau 101 de la simplicité volontaire

D’ordinaire, pour des gens qui en sont au niveau 101 de la simplicité volontaire, je développe les points suivants :

  1. Ce qu’est la simplicité volontaire (SV) et surtout ce que ce n’est pas.
  2. D’où vient cette appellation connue depuis si longtemps sous d’autres noms : partage, modération, juste milieu…
  3. Quelles sont les motivations (le pourquoi ?) des simplicitaires :
    1. Besoin d’équilibrer le budget.
    2. Se sortir de l’obligation d’aller travailler trop d’heures pour gagner sa vie, ou en y perdant le côté éthique.
    3. Vouloir revenir à son idéal de vie et ne plus avoir l’impression de vivre « en dehors de ses souliers ».
    4. Partager avec d’autres qui sont moins chanceux que nous.
    5. Savoir que l’environnement ne peut plus absorber toute cette consommation.
  4. Par quoi commencer ?

Niveau 201 : Se préparer à la simplicité in-volontaire

La simplicité volontaire ne se limite plus aujourd’hui à recycler un tas de trucs et à désencombrer sa garde-robe. Au Réseau québécois pour la simplicité volontaire, nous changeons d’orientation. Désormais, notre apport sera de préparer les gens à survivre aux crises majeures qui s’en viennent.

Quelles crises ?

Bouleversements climatiques, diminution de la diversité de la faune et de la flore, dépendance au pétrole, pénurie de richesses naturelles sur lesquelles notre civilisation repose, concentration du pouvoir financier et économique entre quelques mains, fragilité de l’économie de plus en plus spéculative.

Et ces crises risquent fort de s’abattre les unes sur les autres comme dans le jeu de dominos. Une hécatombe suivrait. Beaucoup de romans décrivent de telles réactions en chaîne et la barbarie qui s’installerait un peu partout, très rapidement. Mais, les romans restent de la fiction. Par contre, ce que nous disent les scientifiques et beaucoup de sages, c’est que nous assisterons bientôt à rien de moins que l’effondrement de ce qu’on appelle la civilisation. Quand cela va-t-il arriver ? Aucun spécialiste ne peut le dire, mais tous affirment : « Ça va arriver ! » Entre maintenant et la fin du siècle. Peut-être même demain… ou le mois prochain, ou l’année prochaine.

SV = Avec d’autres, se préparer à la résilience pour un monde nouveau

Il ne s’agit plus de s’asseoir devant sa garde-robe pour voir s’il y a trop de robes pour prétendre à la SV. Nous suggérons vivement (surtout aux jeunes couples) de faire d’abord le deuil du rêve américain : maison individuelle, deux autos, un spa, une salle d’exercice au sous-sol, une cuisine extérieure, une véranda couverte, et tutti quanti.

Et ensuite, de se mettre avec d’autres pour répondre à ses besoins essentiels : logement, nourriture, déplacement, etc. Viser la création de petites communautés pour vivre autrement. À plusieurs, il est plus facile de rester résilient quand arrivent des crises. Se savoir protégé et apprécié par sa petite communauté, est-ce que ce n’est pas là la quintessence de la pyramide de Maslow ?

« Moins de biens et plus de liens »

–          Sortir du piège de métro, boulot, dodo, de la compétition, du chacun pour soi.

–          Arrêter de courir ; compter sur du temps qui a de la valeur : aimer et être aimé.

–          Vivre au rythme de la nature et entouré des siens.

–          Retrouver les savoirs anciens (jardinage), mais conjugués avec certains bons coups de la modernité (permaculture).

–          Retrouver les technologies plus simples et devenir capable de réparer soi-même ses outils.

–          Toujours avec d’autres, et en liens d’échanges avec d’autres communautés au niveau local.

–          Réduction, résilience et communauté : des mots importants en SV.

–          La communauté LGBT invite à sortir de la garde-robe. Dans la SV, nous ne voulons plus en rester à examiner notre garde-robe !