Identité, diversité religieuse

Célébration de clôture

Groupes Houlda et Myriam

 

Matériels requis: passeports portant l’inscription: Pays de L’autre Parole

Affiches: photos de visages de femmes, coupes, Eau-de-vie, biscuits de riz

Musique: pièces musicales de femmes de différentes cultures diffusées tout au long de la célébration

 

Les chaises sont disposées en cercle autour de la table sur laquelle sont placés les objets nécessaires à la célébration qui se déroulera dans la soirée. Au  cours de l’après-midi, les participantes, réunies en petits groupes, se sont prêtées  à la réécriture de textes bibliques qui  seront présentés durant la célébration, comme porteurs d’une parole nouvelle  interpellant pour le monde d’aujour-d’hui.

 

Cérémonie d’ouverture :

Au son de Pour aller retrouver ma source, pièce musicale d’Anne Sylvestre,  les femmes entrent dans la salle et, avant de prendre place, se dirigent vers la table pour faire le choix d’une illustration d’un visage de  femme.

 

Alors s’avancent quatre femmes portant chacune sur leurs épaules un large foulard.

 

L’une d’entre elles présente ses compagnes en disant : « Ce soir, ce n’est pas une seule Samaritaine que vous voyez devant vous mais quatre qui viennent tour à tour vous annoncer la Bonne Nouvelle tirée de l’écriture de Jean au chapitre 5, verset 5 à 24 ».

 

Première messagère :

Il y eut au temps de Jésus une Samaritaine dont nous parle l’évangéliste Jean. Nous ne savons pas son nom. Nous savons seulement qu’elle est de Samarie et que les habitants de cette contrée sont considérés par les Juifs de la Judée comme des hérétiques. Cette femme est à la recherche de l’eau. Elle arrive près d’une source, la source de Jacob. Un homme est déjà là, fatigué de sa marche, assis au bord du puits. Il est environ midi, l’heure la plus torride de la journée. Et voici que cet homme juif lui demande à boire à elle, une femme samaritaine.

 

Deuxième messagère :

C’est très étonnant qu’un Juif ose demander à boire à une femme de Samarie. Aussi cette femme manifeste-t-elle son étonnement: « Quoi, toi, un Juif qui demande à boire à moi, une femme de Samarie ? Tu ne sais donc pas que les Juifs ne partagent rien avec les Samaritains ? »

 

À ce moment-là,  les disciples, partis à la ville pour acheter de la nourriture, s’étonnent à leur retour, de voir leur maître parler à une femme et de Samarie en plus. Mais Jésus n’a que faire de leurs questions et de leurs pensées. Sa conversation avec cette femme de Samarie avait  été si intense que cette dernière était repartie en oubliant sa jarre.

 

Troisième messagère:

Mais que lui a-t-il dit cet homme ?

–  Si tu connaissais ce que Dieu donne, et celui qui te demande à boire, c’est toi qui demanderais et il te donnerait de l’eau vive.

 

– Je n’y comprends rien. Dis-moi, d’où la tires-tu ton eau vive ? Tu n’as rien pour puiser et le puits est profond. Serais-tu plus grand que notre père Jacob qui nous a donné ce puits d’où il a tiré l’eau pour lui, ses enfants et ses bêtes ?

 

Et l’homme de lui répondre : « Qui boit de cette eau aura encore soif, mais qui boit de la mienne n’aura plus soif jamais, car l’eau que je verse vient d’une source d’où jaillit la vie sans fin. »

 

 

 

Quatrième messagère :

Et la femme n’a pu résister à une offre aussi alléchante : « Donne-moi donc de ton eau, Seigneur, afin que je n’aie plus soif ni plus besoin de revenir puiser ici ».

 

Jésus lui propose alors une mission qui va la décontenancer.

– Va d’abord chercher ton homme et reviens.

– Je n’ai pas d’homme.

– Tu as raison de dire que tu n’as pas d’homme, tu en a eu cinq.

 

Je n’en reviens pas. Cet homme est un prophète, il voit tout. Il me permet d’aller au-delà de mes frontières personnelles, de puiser au plus profond de moi-même pour me découvrir et pour trouver les autres dans leurs sources de base. Cela me donne le goût de chanter.

 

Chant :  Reprise de « Pour aller retrouver ma source » d’Anne Sylvestre.

 

Les messagères ont repris leur place dans l’assemblée. Les participantes présentent alors à tour de rôle l’image qu’elles ont choisie à l’entrée et expriment  ce qui a motivé leur choix.

Lecture des réécritures

La lecture des réécritures est un moment

 

important dans la célébration. Elle permet de prendre mutuellement connaissance de notre créativité et témoigne à la fois de notre enracinement dans la tradition chrétienne et de notre insertion dans la réalité contemporaine.

 

L’animatrice :

Nous avons nous aussi puisé dans nos puits. Qu’y avons-nous découvert ?

 

Un premier groupe s’avance et l’une des femmes annonce :

Lecture de la réécriture de Marc 7, 24-30

Jésus au pays de la Cananéenne

 

De retour de vacances, un fonctionnaire préposé aux demandes de prestation d’aide sociale vient de s’installer à son bureau nourrissant l’espoir de n’être pas dérangé. Hélas, sitôt arrivé, se présente une femme voilée en état de crise. Sa petite fille est gravement malade et elle n’a pas assez d’argent pour acheter les médicaments dont elle a besoin. Suppliante, elle réclame de l’aide.

 

Un peu contrarié, le fonctionnaire lui demande :

– Avez-vous un dossier ici Madame ?

– Je ne sais pas, Monsieur. J’ai un permis de séjour. Je suis arrivée du Liban il y a un mois, pour échapper à la guerre.

– Votre cas ne relève pas de ma compétence Madame.

– Mais, Monsieur, rendez-vous compte, ma fille peut mourir si on ne fait rien!

– Madame, je ne peux répondre à votre demande.

– Mais, Monsieur, je n’ai pas le choix, lui répond-elle des sanglots dans la voix. Je suis venue ici en espérant être bien accueillie. On dit tant de bonnes choses du Canada à l’étranger.

– Quel âge a votre petite fille, Madame ?

– Trois ans, Monsieur.

 

Alors le fonctionnaire, oubliant un instant son statut professionnel, revoit en pensée son propre enfant, choyé, s’amusant au bord de la plage.

 

– Madame, regardez la pile de dossiers qui m’attend …

– Mais mon enfant va mourir, répond-elle en éclatant en sanglots.

 

Troublé devant son désespoir, il vient de se rappeler qu’il existe des cas spéciaux dont il convient de tenir compte. Il appelle sa secrétaire et lui remet une formule à transmettre au fonds de dépannage. La femme réconfortée et reconnaissante s’en retourne chez elle auprès de son enfant guérie.

 

Un deuxième groupe s’avance:

Lecture de la réécriture de Ruth 1, 16-18

 

Dialogue entre Ruth la Moabite et sa belle-mère Noémi originaire de Beth-léem — Après dix ans d’exil, Noémi ayant perdu son mari et ses deux fils décide de retourner à Bethléem

 

Ruth, sa bru veut la suivre et dit:

– Ne me presse pas de t’abandonner, de retourner loin de toi, car où tu iras, j’irai et je te serai soumise. Où tu passeras la nuit, je la passerai, je ferai tout pour m’intégrer à ton peuple. Ton identité sera mon identité, et ton dieu sera mon dieu. Où tu mourras, je mourrai et je me laisserai enterrer dans la terre de tes ancêtres. Je m’abandonne à ton Seigneur, à moins que la vie nous sépare…

 

Noémi lui répondit :

– Puisque tel est ton désir,

viens et suis moi.

 

Pendant la nuit, la déesse de la terre apparaît à Ruth et lui dit :

– Que se passe-t-il ?

Sais-tu ce que tu fais ?

Veux-tu devenir esclave ?

Tu veux vraiment t’aliéner,

continuer de vivre en symbiose,

ce qui te mène à ta perte ?

 

Puis la déesse s’incline vers Ruth et poursuit:

suite… voir no 120 Hiver 2009