Marc 7, 24-30

Marc 7, 24-30

Jésus au pays de la Cananéenne

 

De retour de vacances, un fonctionnaire préposé aux demandes de prestation d’aide sociale vient de s’installer à son bureau nourrissant l’espoir de n’être pas dérangé. Hélas, sitôt arrivé, se présente une femme voilée en état de crise. Sa petite fille est gravement malade et elle n’a pas assez d’argent pour acheter les médicaments dont elle a besoin. Suppliante, elle réclame de l’aide.

 

Un peu contrarié, le fonctionnaire lui demande :

– Avez-vous un dossier ici Madame ?

– Je ne sais pas, Monsieur. J’ai un permis de séjour. Je suis arrivée du Liban il y a un mois, pour échapper à la guerre.

– Votre cas ne relève pas de ma compétence Madame.

– Mais, Monsieur, rendez-vous compte, ma fille peut mourir si on ne fait rien !

– Madame, je ne peux répondre à votre demande.

– Mais, Monsieur, je n’ai pas le choix, lui répond-elle des sanglots dans la voix. Je suis venue ici en espérant être bien accueillie. On dit tant de bonnes choses du Canada à l’étranger.

– Quel âge a votre petite fille, Madame ?

– Trois ans, Monsieur.

 

Alors le fonctionnaire, oubliant un instant son statut professionnel, revoit en pensée son propre enfant, choyé, s’amusant au bord de la plage.

 

– Madame, regardez la pile de dossiers qui m’attend …

– Mais mon enfant va mourir, répond-elle en éclatant en sanglots.

 

Troublé devant son désespoir, il vient de se rappeler qu’il existe des cas spéciaux dont il convient de tenir compte. Il appelle sa secrétaire et lui remet une formule à transmettre au fonds de dépannage. La femme réconfortée et reconnaissante s’en retourne chez elle auprès de son enfant guérie.