Funérailles de, Marie-Thérèse Roy-olivier

Funérailles de, Marie-Thérèse Roy-olivier

12 juillet 2000

Marie-Thérèse, notre soeur, notre amie s’est éteinte, sans plainte, discrètement, avec sérénité, telle une fleur qui s’étiole dans le vase asséché. Dorénavant, il nous faudra accepter cette cruelle et inexorable absence des yeux qui trouble l’âme et déchire le coeur. Il faudra vivre sans retrouver son beau sourire engageant, son attitude simple mais empreinte de sagesse et de résolution. Il faudra s’habituer à ne plus entendre ses paroles espérantes. Marie-Thérèse n’est plus, mais persiste chez les personnes qui l’ont connue et côtoyée, le souvenir d’une femme de foi et d’une féministe militante. Femme de foi

Oui, elle l’a été du plus profond de son être et de son coeur. Son modèle et soutien absolu : le Christ. Bien sûr, ce mystère des mystères est trop profond pour être cerné, sondé ; mais à l’exemple de sa patronne qu’elle chérissait et en qui elle avait confiance — Thérèse de l’Enfant-Jésus — elle a su emprunter « la petite voie » qui mène à la Parole de Jésus et à trouver dans l’Evangile une justification de l’élan charismatique de l’Esprit-Saint, en particulier sur la condition des femmes dans l’Église.

féministe militante

Durant trois décennies, Marie-Thérèse a été à l’avant-garde pour plaider la cause des femmes et travailler à la reconnaissance de leurs droits tant au niveau diocésain que national et international. Parmi ses nombreux engagements, deux organismes ont particulièrement bénéficié de ses généreux services : Membre fondatrice du Mouvement des femmes chrétiennes et répondante à la condition des femmes au comité diocésain de l’Église de Montréal. Combien de foi avons-nous pu apprécier son ardeur à la tâche, son discernement et son sens de la justice. Non, il n’est pas venu le temps où le souvenir ému de sa présence n’habitera plus notre mémoire.

À Marie-Thérèse,

Tu appréhendais lucidement le moment où les liens terrestres seraient rompus, où tu devrais te séparer de toutes les personnes que tu as aimées et qui t’aiment : ta famille, Francine, François, Olivier, Francis et tes nombreuses amies. Aux jours douloureux de ta maladie, tu te préoccupais de cette rupture et tu t’interrogeais sur la nature de la communion des saints. Dieu pouvait-il ainsi priver, après leur mort, ses créatures de tout lien spirituel avec les êtres aimés sur terre ? Y souscrire ne serait-ce pas douter de la justice divine ? Dans Le dialogue des carmélites, Bernanos s’exprime ainsi au sujet de la communion des saints : Dans le monde des âmes, tout se tient. Tout est grâce. La grâce circule de l’une à l’autre de la terre à l’au-delà et de l’au-delà à la terre. Marie-Thérèse, tu es entrée dans la communion des tiens, dans la communion des saints.

Ce que tu es et ce que tu as fait crient si fort que les mots sont inutiles pour que transcende ton message, un message de paix et d’espérance. Est-ce une coïncidence ? Une prémonition ? Ou plutôt une attention vraiment providentielle ? Mais ce message, tu nous l’as laissé dans le dernier article que tu as écrit et que nous relisons avec une grande émotion : Le temps des vacances : réflexion au fil des jours.

Aujourd’hui, c’est repos, regard intérieur !

Au grand soleil de la Lumière éternelle, je grandis.

Elle est pour moi, présence réconfortante et, j’y souscris.1

Bonnes vacances Marie-Thérèse ! Bon repos !

EDITH RICHARD, SAINT-LAURENT

1 La famille chrétienne, no 2, juin, juillet, août 2000, 65e année, p. 36.