Billet…

Bientôt, le Vatican canonisera un homme de chez-nous. Et bien bravo ! ! ! Le Québec pourra pavoiser. Un saint homme dans ses rangs ! ! ! Le premier de souche…, il était temps, si nous ne voulions pas être en reste avec les pays dits catholiques.

Depuis l’avènement du pape Jean-Paul II, Benoît XV1 continue dans la même foulée que son prédécesseur. Les canonisations se succèdent à un rythme qui peut conduire à  l’indifférence, qui fait douter du sérieux de ces déclarations.

En réfléchissant au sujet de ces canonisations, elles m’apparaissent comme des campagnes de marketing, en ces temps où l’Église Institution perd de la crédibilité qui a été sienne pendant des siècles, elle est devenue une fabrique de saints et de saintes qui sont forgés par le renoncement aux biens terrestres.

Je ne doute pas de la vertu de ces personnes que l’on canonise, mais il m’apparaît qu’aujourd’hui, dans nos sociétés perturbées, l’accessibilité aux normes de la sainteté serait moins difficile à atteindre ? ? ?

Dans ma lointaine enfance, on nous proposait les saints et les saintes comme modèles à imiter, mais qui demeuraient inaccessibles au commun des mortels.

Les modèles surtout féminins, que ma mémoire me renvoie, étaient pour la plupart, ceux de femmes de service, de femmes soumises, obéissantes, à qui le droit de parole était refusé ou simplement occulté.

L’église,  peuple de Dieu, compte dans ses rangs une multitude de bienheureux et bienheureuses qui ne feront jamais parler d’eux et d’elles et qui ne seront jamais sur la liste électorale en vue d’une éventuelle canonisation.

D’ailleurs, leur descendance n’aura pas les moyens financiers de supporter le coût réel de ces démarches.

L’histoire démontrera qu’à leur façon, ces personnes auront réalisé de grandes choses,  se seront donné le droit de parole, mais qui,  finalement,  ne répondrons pas aux bons critères.

Robert Lebel chante : « Qu’ils sont nombreux les bienheureux qui n’ont jamais fait parler d’eux. »