SAVIEZ-VOUS QUE…

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Marie-Josée Riendeau

L’Église est restée muette au sujet de la contraception jusqu’au XIXe siècle.  Selon l’historien Claude Langlois, avant la Révolution française de 1789, la sexualité conjugale et le « péché d’Onan » étaient sans intérêt pour les prêtres.  Depuis cette époque, la contraception est adoptée par les masses, et c‘est animé par une théologie rigoriste, que le clergé français déclarera la guerre à la contraception. Le Vatican aura deux réponses à ce débat français sur la contraception : la Sacrée Pénitence plus tolérante et le Saint Office, héritier de l’Inquisition.  En 1886, la Sacrée Pénitence s’aligne au pas du Saint Office. Et c’est en 1930, que le pape Pie XI fête le 50e anniversaire de l’encyclique qui condamne le divorce et réprouve expressément la contraception. Source : La Presse, mercredi 12 mai 2010

Aux États-Unis, sœur Margaret Mary McBride, une religieuse catholique a été excommuniée pour avoir soutenu une décision du comité d’éthique d’autoriser une femme gravement malade à interrompre sa grossesse à l’hôpital St-Joseph de Phoenix.  Pour justifier l’excommunication de la religieuse, Mgr Thomas J. Olmsted, évêque de Phoenix en Arizona a déclaré, le 24 mai 2010, dans un communiqué que : « la mort directe d’un enfant à naître est toujours immorale, quelles que soient les circonstances. » Solidaire à la décision de la religieuse, le Dr. John Garvie, chef de la section de gastroentérologie de l’hôpital a fait parvenir une lettre au rédacteur du quotidien The Arizona Republic.  Il affirme « que sœur Margaret a fait quelque chose que peu de personnes sont amenées à faire : prendre une décision « de vie ou de mort » avec la pleine conscience qu’en sauvant une vie, une autre devrait être sacrifiée. » Tiré de Proximo, journal de Radio Ville-Marie, publié sur Internet le 29 mai 2010

Le débat juridique entre le collège Loyola, une école catholique privée pour garçons, et le ministère de l’Éducation gravitait autour des limites du pouvoir du gouvernement d’imposer son cours d’Éthique et de culture religieuse (ECR). Ce débat en cache un autre plus fondamental qui est celui de la religion dans les écoles du Québec. Dans son jugement favorable au collège Loyola, le juge Dugré de la Cour supérieure écrit :  « Toute la vie scolaire au sein de Loyola est imprégnée de Dieu, de la foi et de la morale catholique ».  Selon Vincent Marissal de La Presse, cette décision de la Cour nous place dans une situation absurde : Québec, incapable de se résoudre à sortir la religion des écoles, crée un cours d‘éthique et de culture religieuse « une espèce de compromis, un fourre-tout gentil, empreint de rectitude politique » qui est maintenant remis en cause devant les tribunaux. Selon le chroniqueur, le vrai débat devrait se situer davantage autour du financement par l’État des écoles confessionnelles. Source : La Presse, mercredi 23 juin 2010

Le Centre historique des Sœurs de Sainte-Anne vient tout juste d’inaugurer une nouvelle exposition : « De la prière aux arts, artistes SSA : 1960-2010 ». La production artistique contemporaine des Sœurs de Sainte-Anne qui est composé de sculptures, de peintures et d’émaux sur cuivre gagne à être connue. L’exposition prendra fin au printemps 2011. Découvrez leurs sources d’inspiration !  La visite du musée est gratuite.  Pour information : www.ssacong.org/musee

La Congrégation pour la doctrine de la foi a modifié le droit canon pour faciliter la radiation des prêtres pédophiles et, par la même occasion, a réaffirmé d’une part, le caractère inadmissible du sacerdoce féminin et d’autre part, l‘excommunication immédiate de la femme ordonnée et de celui qui confère l’ordre sacré. En effet, dans un document intitulé Normes sur les délits les plus graves, le Saint-Siège laisse entendre que l’ordination des femmes est un « délit grave contre la foi » au même titre que la pédophilie et les agressions sexuelles sur des mineurs. Pas étonnant que les sympathisants et les groupes qui défendent l’ordination des femmes soient indignés. La canadienne Michele Birch-Conery, ordonnée prêtre sur les eaux internationales du golfe Saint-Laurent en 2005 croit que c’est un retour à l’Inquisition. « D’après moi, ce sont eux qui blasphèment l‘esprit de Dieu (…) Ils ne comprennent d’aucune façon la spiritualité au XXIe siècle. ».

De son côté, l’Association des religieuses pour la promotion des femmes (ARPF) souligne, dans un communiqué ayant pour titre Jésus serait-il excommunié aujourd’hui ?, l’enracinement sclérosé dans la tradition, le caractère totalitaire, autoritaire et misogyne de l’institution ecclésiale catholique. L’ARPF rappelle que pour le Jésus de l’Évangile, homme et femme sont des disciples égaux et que l‘appel au ministère n‘est pas une question de genre. Elle  « dénonce les interdits qui n’ont rien à voir avec l’Évangile et affirme le droit à un statut ecclésial plénier pour les femmes dans l’Église. » Source : Le Devoir, 17 et 18 juillet 2010 http://www.ffq.qc.ca/2010/08/jesus-serait-il-excommunie-aujourdhui-communique-de/