CÉLÉBRATION DU PAR/DON

Rite d’entrée

Musique méditative, lumières tamisées.

Au centre, sur une petite table, un cierge est allumé, signe de la présence du Christ ressuscité, lumière du monde. Tout autour sont déposés des foulards noués.

Les présidentes de la célébration

Nous nous tenons debout, face à face,

et nous formons deux rangées égales.

Le don et le par/don sont au cœur du paradigme chrétien.

La présence de Jésus parmi nous constitue le don par excellence ;

Lui qui est venu donner sa vie pour qu’il y ait pardon.

Le don, le par/don introduisent une nouvelle économie entre les personnes et les communautés. Ils permettent la réconciliation. Ils permettent de trouver des voies inédites pour bâtir une ecclésia de disciples égales.

Le pardon a valeur de sacrement, de signe sensible pour que les personnes, les communautés se réconcilient avec elles-mêmes et avec Dieue.

Nous allons nous accueillir mutuellement, deux par deux, avec la personne en face de nous.

– Veux-tu, ma sœur, participer à cette célébration du don, pour qu’advienne le pardon ?

– Oui, je le veux.

– Reçois ce foulard noué en signe des nœuds qui entravent notre accès au don et au par/don.

Les présidentes de la célébration

La vie publique de Jésus a commencé lorsqu’il a accepté  le don de Jean le Baptiste : le baptême. Il a donné à manger du pain et des poissons en abondance à celles et ceux qui avaient faim sur la montagne ; il a généreusement donné à boire du vin, aux invités de la noce ; il a redonné la vie à Lazare et à la fille de Jaïre.

Tous ces dons convergent vers une même voie : le pardon. Jésus a dit à la femme pécheresse : « Tes péchés te sont pardonnés ». Sur la croix il a imploré son Dieu : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font ».

Le don et le pardon, ce don suprême, sont inscrits dans la fibre chrétienne. Ces deux piliers de la foi chrétienne nous invitent à un nouveau mode d’être avec nous-même et à nous inscrire dans une nouvelle économie dans nos relations avec les autres.

Pour qu’il y ait pardon, ne faut-il pas qu’il y ait d’abord accueil du don ?

Ne trouvons-nous pas plus difficile d’accueillir le don que de donner ?

Donner est facile, agréable.

Accueillir le don est plus compliqué.

Et il faut d’abord accueillir la personne qui donne.

Mais pour être en mesure d’entendre et d’accueillir le pardon,

Ne faut-il pas d’abord s’être ouverte au don que l’autre nous fait ?

Pour se pardonner à soi-même, ne faut-il avoir lâché  prise et avoir dit oui au don de l’autre ?

Nous vous invitons à prendre votre foulard noué et à dire pourquoi vous voulez le dénouer :

Je veux dénouer le silence pour libérer la parole.

Je veux dénouer la colère pour libérer la paix.

Je veux dénouer l’attente pour libérer la vie, le mouvement.

Je veux dénouer la rancœur pour libérer la relation.

Je veux dénouer l’indifférence pour libérer l’enthousiasme.

Je veux dénouer l’inquiétude pour libérer la sérénité.

Je veux dénouer l’ennui pour libérer l’éveil.

Je veux dénouer la violence pour libérer l’accueil.

Je veux dénouer la mesquinerie pour libérer la générosité.

Je veux dénouer la rivalité pour libérer la complicité.

Je veux dénouer la violence intérieure, la mesquinerie, la rivalité pour libérer ma rencontre avec l’autre.

Les présidentes de la célébration

Nous vous invitons à écouter une relecture de la prière de Jésus, le Notre Père. Cette réécriture, déjà vieille de 30 ans, est l’œuvre de deux membres de L’autre Parole. Ce Toi notre espérance1 nous donne des clefs pour inscrire le pardon au cœur de nos vies.

Toi notre espérance

Toi qui es aux cieux,

Au cœur de notre espérance.

Que ton nom ne soit point profané,

Que nous ayons le courage de te nommer,

De te dire, promesse de libération.

Que ton règne vienne nous rejoindre

Ici et maintenant.

Pour que ta volonté soit faite,

Pour que nous ayons l’audace

De vaincre l’oppression,

Dans nos cœurs,

Dans nos rues,

Dans nos relations entre hommes et femmes,

Dans nos corps,

Dans notre Église,

Dans nos lieux de travail,

Dans nos complicités avec les causes de la crise.

Donne-nous aujourd’hui

Notre pain de ce jour ;

Ce pain pétri dans la souffrance,

Ce pain qui nous appelle

A devenir tes filles et tes fils,

Ce pain qui alimente notre audace.

Toi qui es notre Amour,

Pardonne-nous nos infidélités profondes,

Nos incohérences,

Nos connivences avec l’oppression.

Car c’est le pardon reçu

Qui nous permet petit à petit

De nous ouvrir

À ceux et celles qui nous ont meurtri-e-s.

Ne nous soumets pas à la tentation,

La tentation de nous prendre pour les tout-puissants,

La tentation de consentir à fabriquer des outils de mort,

Pour asservir la nature et l’être humain.

Toi qui es notre Amour,

Sois avec nous

Pour nous apprendre

Les chemins de la délivrance,

La libération du mal.

Car c’est en toi que nous reconnaissons

L’espérance d’une terre nouvelle.

1. BULMAN, Kate et Béatrice Gothscheck. L’autre Parole, no 19, 1982, p. 10.

Publié également dans Parabole V, no 2, p. 16 et L’autre Parole – Recueil — 1976-2011, 35 ans d’écriture et de réécritures, pp. 54-55.

Les présidentes de la célébration,

Ce travail sur soi et avec les autres pour accéder au don, par/don faut-il le faire une fois, deux fois, trois fois ?

Une réponse se dessine dans l’Évangile de Matthieu.

Réécriture de Matthieu 18,21-35

« Seigneur, combien de fois ma sœur pourra-t-elle pécher contre moi et devrai-je lui pardonner ? Irai-je jusqu’à 7 fois ? »

Jésus lui dit : « Je ne te dis pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à soixante-dix fois sept fois. »

« À ce propos, il en va du Royaume des cieux comme d’Albertine qui a 35 ans et qui pour nourrir sa famille, a contracté des dettes au Dépanneur du Royaume.

La propriétaire du dépanneur trouve qu’elle dépasse les limites. Elle lui demande le paiement de la dette.

Albertine répond : “Au prochain chèque, je vais te rembourser.”

La propriétaire accepte de lui donner un délai et au moment où arrive le chèque, Albertine, persuadée qu’elle va gagner ne peut résister de jouer au super 7-77.

Manque de pot, faute de sept, elle ne peut rembourser sa dette.

Albertine demande un nouveau délai.

La propriétaire du Dépanneur du Royaume accepte le délai, mais refuse de nouveaux crédits pour ses achats de loterie.

À ce moment, la voisine d’Albertine arrive. Cette dernière lui doit de l’argent et Albertine lui demande un remboursement immédiat.

La voisine implore Albertine de lui donner un délai. Le ton monte entre les deux femmes et Albertine dit : “Y’en n’é pas question. J’en ai besoin tu suite !”

La voisine est sous le choc, la dépanneure aussi qui lui dit : “Depuis deux mois, je patiente pour que tu me rembourses. Je t’ai donné un délai et là tu refuses d’ouvrir ton cœur ?”

Albertine choquée part et claque la porte. Chemin faisant, elle mijote sur ce qui est arrivé. En montant l’escalier en spirale comme on en trouve à Montréal, elle trouve que la dépanneure a été patiente avec elle.

Arrivée sur son palier, elle voit sa voisine qui approche. Albertine l’interpelle : “Je n’ai pas été correcte avec toi. C’est O.K. de me payer plus tard.”

La voisine lui dit alors : “Es-tu sûre de ce que tu me dis, Albertine ?”

“Oui, oui, dit Albertine, c’est de bon cœur.”

Les présidentes de la célébration

Pour que nous nous souvenions de cet enseignement de Jésus, vous êtes invitées :

À prendre, dans un premier temps, une coquille blanche. Ces coquillages, choisis pour leur blancheur, leur pureté, vont servir à chacune de cuillère pour boire un peu d’eau de mer.

Cette eau du pardon est souvent amère à boire. En même temps, elle contient du sel qui est le goût de la vie, la saveur du monde.

Et dans un deuxième temps, vous prendrez un corail rond, criblé, dirait-on, par la petite vérole. Tous ces petits ronds n’évoquent-ils pas les multiples fois que l’on doit pardonner ? 70 fois, 7 fois disent les Écritures.

Chacune en choisit un et peut le mettre dans son sac à main, comme signe, comme rappel du nombre infini de fois où l’on est appelée à pardonner.

Pendant que chacune vient boire et chercher son coquillage, le chant Le pardon est joué et chanté.

Chant – LE PARDON

1

Quand, je consomme sans compter, ces biens de ma Terre-Mère,

Quand je profite de tout sans honte, je dis Pardon à L’UNIVERS.

Quand je choisis d’aimer dans l’ombre, que je dis non sans détour,

Quand je me trouve du côté sombre, je dis Pardon à L’AMOUR.

2

Quand je ne sais pas regarder, autour de moi, m’émerveiller,

Quand je n’ouvre pas grands les yeux, je dis Pardon à la BEAUTÉ.

Quand je tais la voix de mon cœur, que je ne me sens plus vraie,

Quand je refuse le bonheur, je dis Pardon à la VÉRITÉ.

                                               3

Quand ma vie est trop encombrée, que j’n’entends plus les gens qui pleurent,

Quand je crie au lieu d’écouter, je dis Pardon à la DOUCEUR.

Quand je broie des idées noires, que je ne sais plus dire merci,

Que mon esprit ne veut plus croire, je dis Pardon à la VIE.

                                               4

Quand je ne sais plus contempler, que les étoiles sont sans éclat,

Quand mes sourires sont effacés, je dis Pardon à la JOIE.

Quand je ne sais plus reconnaître, les gens qui m’aident à avancer,

Quand je deviens mon seul maître, je dis Pardon à la BONTÉ.

Paroles et musique : Denyse et Marie Marleau, collaboration : Diane Marleau –
SOCAN.

Nous écouterons maintenant les autres réécritures sur le pardon.

Réécriture de Luc 15, 11-32

Une mère et ses deux filles

Cette mère est une féministe convaincue. Elle a élevé ses filles avec ses valeurs. Celles-ci ont pris pour acquis que tout leur était dû et n’ont jamais soupçonné le dur combat qu’avaient mené leur grand-mère et leur mère pour améliorer la condition des femmes dans la société : obtenir le droit de vote, de propriété, de capacité juridique, d’études supérieures et donc, par le fait même, la possibilité d’exercer le métier de leur choix ou la profession de leur rêve.

La cadette comprend mal l’attitude de sa mère à l’égard des hommes et ne lui pardonne pas son divorce. Elle décide d’abandonner les études et d’aller travailler. De son côté, l’aînée reste très attachée à sa mère et décide de couper les ponts avec sa sœur.

La cadette a tôt fait de vivre au-dessus de ses moyens. Elle s’endette, multiplie les expériences, et réalise que la vie est moins facile qu’elle ne le croyait. Elle se retrouve désenchantée. Elle prend conscience que sa mère avait raison sur bien des points concernant les hommes. L’égalité reste à faire dans le milieu de l’emploi comme ailleurs. Elle regrette son départ. Elle se dit : chez maman, je serai logée et nourrie, et puis, elle va être contente de me voir revenir.

À son arrivée à la maison, sa mère lui ouvre les bras et manifeste une grande joie. Dans un élan d’enthousiasme, elle invite sa fille au restaurant de son choix et lui suggère d’amener des amis. Sa sœur aînée bien qu’invitée, boude et refuse de les accompagner. Sa mère comprend son amertume.

L’aînée lui dit : “Quand ma sœur est partie, elle savait que tu avais le cancer et elle nous a quittées quand même. Moi, je suis toujours restée auprès de toi. Je t’ai soignée, je t’ai accompagnée au cours de tes traitements de chimiothérapie, je me suis inquiétée pour toi. Elle, qu’a-t-elle fait ?”

Sa mère lui répond : “Tu n’as pas à être jalouse de l’amour que je porte à ta sœur. Il ne t’enlève rien. Viens avec nous sinon, ma joie ne sera pas complète.”

Lettre de Pauline aux Éphésiens, ch. 4

Revêtez la femme nouvelle, soyez bons les uns envers les autres, vous pardonnant réciproquement comme Dieu vous a pardonné en Christ.

(Marie est devant l’ordinateur et se parle tout haut.)

Ce soir, j’ai le goût d’aller à l’ordinateur voir ce qui se passe sur mon Facebook ! Tiens, j’vais aller voir Louise, elle a toujours de commentaires intéressants à dire, elle !

Louise : Il y a des jours où je me sens vide, vieille, stérile, et j’ai de la colère. Ce qui se passe est injuste puis je sais qu’on est plusieurs à penser de même.

Marie B. : Oui, c’est lourd, malgré tout j’ai décidé d’aller à contrecourant de l’opinion populaire. Je veux faire peau neuve… toujours des relations humaines plus respectueuses. L’argent ne sera plus mon dieu !

Claire : Moi j’aimerais être une femme plus forte qui choisit la lumière, l’authenticité et j’aimerais me sentir plus à l’aise de dire ma vérité.

Monique : Oui, je veux sortir des sentiers battus, trouver des expressions nouvelles de liberté, ne jamais baisser les bras.

Denise : Moi aussi j’ai besoin de me brancher à l’énergie divine en moi, de retrouver la source qui m’habite, de m’ouvrir à l’autre, c’est ce qui me redonne goût à la VIE.

Louise : …ça fait du bien. Je sais très bien que les élections ne peuvent pas tout changer… Mais il faut que ça change !

Claire : Moi, j’essaie de mettre mes lunettes 3B… Voir le beau, le bon et le bien dans tout ce qui arrive.

Marie B. : Bravo, je suis tannée d’être enragée… Demain matin, je veux me lever de bonne humeur. Au diable la démission.

Monique : Ce n’est pas tous les jours qu’on peut se parler aussi franchement de ce qui nous fait vivre. Tu me fais prendre conscience que j’ai un souffle intérieur qui me porte au changement.

Denise : Pour moi, c’est la compassion des unes pour les autres qui m’aide à grandir.

Claire : J’aimerais que la joie, la paix, la reconnaissance toute espèce d’affirmation positive fasse partie de ma vie.

Marie : Merci, les filles, au choc des idées, jaillit la lumière ! ! !

Tourelou, ciao…

Réécriture de Matthieu 5, 20-26

La nuit dernière — Le pape est à l’autel de sa chapelle personnelle. Tout à coup, Jésus lui apparaît.

– Mais Benoît, que fais-tu là ?

Benoît se confie avec confiance à Jésus :

– Jésus, j’ai un gros problème : les femmes n’écoutent plus ce qu’on leur dit. Elles décident d’être prêtres et même évêques malgré mes excommunications. Je n’arrive vraiment plus à les contrôler, elles refusent de m’obéir. Jésus, quelle offrande vais-je t’offrir pour que tu m’aides à solutionner cette horreur ?

À la grande surprise de Benoît, le visage de Jésus s’assombrit alors qu’il s’attendait à un regard compatissant. Vraiment, sur la figure de Jésus, se lit une colère semblable à celle devant les vendeurs du temple de Jérusalem.

–  Franchement Benoît, comment peux-tu me proposer une offrande à l’autel alors que ta justice ne soutient pas la vie des femmes et ne reconnait pas leur appel à la prêtrise. Vraiment, tu oublies mon commandement “Aime ton prochain comme toi-même.” Mon petit gars, tu n’as pas encore compris que ton prochain, ce sont les hommes et les femmes.

Benoît, je te le dis, en vérité, je te le répète, quand tu considères les femmes comme inaptes, insensées, sorcières et que tu les excommunies en plus, tu mérites la géhenne !

Devant les propos de Jésus, Benoît demeure sidéré. Mais, il n’est pas au bout de ses surprises. Avec insistance, Jésus poursuit :

– Vite, Benoît, laisse là ton offrande, va demander pardon à tes sœurs. Accorde-toi promptement avec les femmes tandis que tu chemines avec elles. Puis biffe ton article 1024 du Droit canonique et sur Facebook, annonce le retrait de toutes les excommunications que tu leur as adressées.

Et tendrement, Jésus se penche, met sa main sur l’épaule de Benoît et lui dit :

– Oui, tu es aussi bien de te réconcilier avec les femmes, car de l’autre côté, tu vas apprendre une nouvelle déconcertante. Enfin, Jésus ajoute : Benoît, mon Père, c’est ta Mère…

Réécriture de la lettre de saint Paul apôtre aux Colossiennes et aux Colossiens, 18 août 2012

Dépouillez-vous du mensonge patriarcal pour revêtir l’humanité nouvelle. Il n’y a plus de racisme, sexisme, âgisme, classisme, car le Christ est tout, en toutes et en tous.

Et vous, les hommes, revêtez-vous d’entrailles de miséricorde, de bonté, d’humilité, de douceur et de patience. Vous en avez bien besoin.

Et vous, les femmes, revêtez-vous de détermination, d’audace, de confiance, de courage, de persévérance et d’espoir. Vous en avez bien besoin aussi.

Vous supportant mutuellement afin que justice soit rendue et vous pardonnant réciproquement comme le Christ vous a pardonnés.

Mais surtout, revêtons-nous de l’amour, c’est le lien de la perfection pour former un seul corps dans la paix, la sororité et la fraternité.

À la suite des présentations des réécritures par les différents groupes, les présidentes de la célébration appellent au partage de la parole.

Les présidentes de la célébration

Notre lecture du don et du pardon, c’est un héritage de Jésus-Christ.

Pour faire communauté et pour être en lien avec notre Dieue, il faut s’inscrire dans une logique du don et du pardon.

Pour nous donner la force de poursuivre notre inscription dans le don et le pardon, pour faire mémoire de Jésus qui nous rassemble, partageons ce pain et ce vin.

Ce pain qui nourrit notre espérance d’un monde meilleur où femmes et hommes se pardonnent mutuellement.

Ce vin qui rappelle le sang du Christ versé pour le rachat de l’humanité ; le sang des femmes qui donne la vie et ouvre au pardon.

Les présidentes de la célébration

Après avoir dénoué les nœuds pour libérer notre expression, nous pouvons rendre grâces pour les dons et les pardons reçus en surabondance. Ils vont nous permettre de repartir sur le chemin de l’espérance. Sur ce chemin nous pouvons tisser de nouveaux liens de solidarité, d’amitié, d’accueil et de don. Pour signifier cela, faisons une chaîne d’amitié et entonnons un chant d’allégresse !

Amen.