COLLOQUE INTERNATIONAL DE FEMMES ET HOMMES DANS L’EGLISE

COLLOQUE INTERNATIONAL DE FEMMES ET HOMMES DANS L’EGLISE

Du 22 au 24 octobre 1976 avait lieu à Bruxelles, le colloque international de « Femmes et Hommes dans l’Eglise », auquel j’ai eu l’occasion de participer. Une quarantaine de personnes, principalement de nationalité belge et française, prirent part au colloque ; étaient également présents un Québécois, Raymond Lemieux, et un Canadien d’Ottawa, Claude Michaud.

Femmes et Hommes dans l’Eglise qui se définit comme un groupe de pression, promeut la collaboration des hommes et des femmes dans l’Eglise et cherche à former un réseau international défendant cet objectif.

Le colloque qui en était un de réflexion et de stratégie, nous permit d’aborder le thème de la tradition dans l’Eglise et de son influence sur la condition des femmes. Trois personnes-ressource étaient présentes à cette occasion : la théologienne Kari Borresen, l’historien Léon Halkin et le théologien René Laurentin. Après une présentation des exposés des spécialistes invités, une discussion anima l’assemblée. Par la suite, des travaux en équipe nous permirent d’approfondir le thème. Dans la journée de dimanche, des questions pratiques étaient à l’ordre du jour, notamment l’amélioration du bulletin international de « Femmes et Hommes dans l’Eglise » et l’étude d’une action possible du groupe à l’occasion du prochain synode romain qui portera sur la catéchèse.

Il y eut également au cours de cette journée, une célébration eucharistique marquée de signes de protestation pour souligner l’injustice faite aux femmes dans l’Eglise. Quelques participants au colloque préférèrent le jeûne eucharistique pour signifier cette

même injustice.

Somme toute, un colloque fort intéressant qui donne lieu d’espérer en une souhaitable et nécessaire égalité entre les hommes et les femmes dans l’Eglise. La ferme volonté qui anime les membres du groupe « Femmes et Hommes dans l’église » d’instaurer une collaboration pleine et entière entre les hommes et les femmes dans l’Eglise, donne tout lieu de croire que c’est par des solidarités de ce genre que nous pourrons réussir à faire évoluer l’actuelle situation des femmes dans l’Eglise.

Je demeure cependant avec quelques interrogations : – Est-il réellement possible de travailler à l’heure actuelle à la libération des femmes dans une équipe mixte ? Les rôles stéréotypés ne risquent-ils pas de prendre le dessus ? Est-ce qu’il n’appartient pas aux femmes d’être les premières « agents » de leur libération, tout en acceptant éventuellement la collaboration de « sympathisants » masculins ? – En voulant mener une action à l’occasion du prochain synode romain, ne risque-t-on pas d’orienter les énergies vers « l’institutionnel » plutôt que vers le « populaire » ?

Marie-Andrée Roy

Paris, 23 novembre 1976