CONTRE LA VIOLENCE FAITE AUX FEMMES
Un projet marrainer par un groupe de réflexion de L’autre Parole de Rimouski.
L’automne dernier, un projet de sensibilisation sur la violence faite aux femmes de notre milieu a été lancé pour concrétiser les objectifs que se sont donnés les colloques régionaux sur la violence.
Nous vous donnons les résultats des rencontres auprès d’une soixantaine de femmes de la région du Bas St-Laurent. Ce sondage n’est pas exhaustif, ni scientifique étant donné l’échantillon restreint. Il nous permet cependant de dire que la violence faite aux femmes ·existe chez nous et qu’il y a du pain sur la planche.
Notre sondage est maintenant porté à la Maison des femmes qui a bien voulu dès la réception du projet se porter acquéreur de nos données en vue d’une action éventuelle.
THEME : La violence faite aux femmes de notre milieu.
OBJECTIF TERMINAL : « SENSIBILISER » les femmes de notre milieu quant aux différents types de violence à leur endroit.
1er OBJECTIF INTERMÉDIAIRE : Faire « DECLENCHER » en nos propres oppressions :
oppressions (violence) physiques
oppressions (violence) sociologiques et psychologiques.
MOYENS : Vidéo : 11Chaperons rouges »
Film : « Ce que femme veut «
– As-tu déjà eu connaissance, dans notre milieu, que de tels actes d 1 agression se soient passés ?
– 31 ont répondu : oui, soit 58.5 % et 22 ont répondu : non, soit 41.5 %, aucune abstention.
2e OBJECTIF INTERMEDIAIRE : « IDENTIFIER » nos propres oppressions
– De quels types de violence as-tu déjà été victime (ici ou ailleurs) ?
-PHYSIQUE : (violée, battue, toute autre agression physique.)
– 23 ont répondu : oui. soit 52 % et 21 ont répondu : non, soit 48 %, 9 abstentions.
– SOCIOLOGIQUE : (travail, partage des tâches, égalité des droits …)
– 33 ont répondu : oui, soit 75 % et 11 ont répondu : non, soit 25 %, 9 abstentions. 10 ont répondu : oui, à la fois à la violence physique et sociologique, soit 23 %.
A) Précise les types d’oppressions identifiés :
Les oppressions .sont d’ordre physique 32 %, sociologique, psychologique(68 %).
B) Ce que tu ressens devant cette violence ou ces formes d’oppressions :
Sentiments exprimés
– Écœurement
– Dégoût
– Peur
– Angoisse
– Impuissance
– Démolition
– Amertume
– Insécurité
– Solitude
– Révolte
– Haine
– Agressivité
– Frustration
– Impatience
– Aliénation
– Etonnement
– Incompréhension
3e OBJECTIF INTERMEDIAIRE : « IDENTIFIER LES CAUSES » dans notre région, notre milieu.
4e OBJECTIF INTERMEDIAIRE : « PRIVILEGIER L’OPPRESSION » qui rejoint davantage chacun des groupes .
L’OPPRESSION PRIVILÉGIER : La violence PSYCOLOGIQUE
RAISONS DE LEUR . CHOIX :
– La violence commence par le psychologique
– C’est celle qui fait le plus mal parce que c’est la plus subtile, la plus ancrée, la plus pernicieuse.
– Elle est due à la loi du plus fort, le pouvoir détenu par les hommes d 1où la femme soumise, dominée et esclave.
SOLUTIONS PROPOSEES :
– Conscientiser les femmes et les solidariser
– Harmoniser la vie du couple
– Apprendre à garder notre identité
– Apprendre à être authentique
– Se prendre en mains
– Reconnaissance des compétences féminines
– Partage des tâches aux foyers
– Voir la femme non comme un objet mais comme un être humain
– Éducation non-sexiste dans la famille, l’école et la société
– L’Eglise catholique devrait favoriser l’amélioration de notre condition : morale familiale plus humaine, partage de pouvoirs à part entière.
LIEUX D’ACTION :
– La famille
– Le milieu de travail
– Peut-on dire que les résultats du sondage reflètent la réalité du milieu ?
Nous pourrions dire que devant l’échantillonnage limité (petit nombre) des répondantes, il ne nous est pas possible d’affirmer que l’ensemble des résultats révèle la réalité du milieu Rimouskois, du moins en ce qui concerne la violence physique.
Nous pensons que pour la violence psychologique. il en est tout autrement, puisque tout semble être à faire dans ce domaine ; selon plusieurs répondantes la violence psychologique serait le point de départ de toute violence.
NOS IMPRESSIONS SUR LE VÉCU DU PROJET
Cette expérience nous a profondément sensibilisées au problèmes de la violence faite aux femmes. Nous nous sentons solidaires avec ces femmes de notre milieu et du monde. Nous avons le goût de nous impliquer dans la mesure de nos possibilités.
Nous sortons de cette expérience convaincues qu’il ne s’agit pas de créer une société matriarcale, mais bien de prendre toute la place que l’égalité des sexes réclame, et ceci à tous les niveaux, c’est-à-dire sur le plan familial, social et ecclésial.
Il ne s’agit pas de mettre les hommes à nos pieds, mais bien de travailler ensemble sur le même plancher avec les mêmes droits et les mêmes devoirs dans la reconnaissance et l’égalité .
C’est à nous de prendre notre place, de ne pas attendre le jour où la main tendue nous fera signe d’avancer, car nous risquons d’attendre encore bien longtemps.
Nous croyons également, que cette lutte pour contrer la violence et prendre la part de pouvoir qui nous revient, fait appel à une plus grande solidarité de notre part, et ceci dans la ténacité et la sérénité.
Rimouski. Jeannine Deroy et Bernadette Jean Belzile.