Indulgence ! Plénière !

 

Marie-Andrée Roy – Vasthi

 

L’AUTRE PAROLE propose en super aubaine à toutes les DAMES DE COEUR, jeunes filles, jeunes femmes, religieuses, amoureuses, mères, célibataires, travailleuses, ménopausées, divorcées, retraitées, etc., des INDULGBICES PL»IÈRES GARANTIES FEMINISTES ET CHRETIENNES A100 %.

 

LES JEAN-PAUL. CLERCS OU LAÏCS, PRIÈRE DE VOUS ABSTENIR !

 

Rappelons les faits.

 

Nous apprenions par l’Osservatore Romano du 2 juin 1987 que les indulgences plénières sont toujours en vogue et que, à l’occasion de l’année mariale, il est possible d’en obtenir (pas plus d’une par Jour, c’est bien spécifié. Après tout, ils ont bien raison, faut pas exagérer hein ! Vaut mieux prévenir les courailleuses d’aubaines ; c’est pas le temps de se garrocher pour accumuler des provisions…même spirituelles !). Les fidèles en quête de ce bien pour le moins symbolique doivent se confesser, communier et… faire une prière aux intentions du pape (pour moi, ça c’est le bout le plus dur, qu’est-ce qu’il ne faut pas faire pour gagner son ciel !)- De plus, il faut accomplir l’une ou l’autre des dévotions énumérées dans le décret Mater Dei. comme assister dans votre paroisse aux cérémonies d’ouverture de l’année mariale ou encore, aller faire un tour à Sainte-Marie-Majeure à Rome. Les indulgences sont aussi applicables aux défunts (alors si vous connaissez quelques suffragettes, quelques sorcières qui ont pu s’attirer les flammes du purgatoire -pas l’enfer .parce que là c’est foutu – n’hésitez pas, c’est le temps de faire jouer la solidarité féministe).

 

Notre proposition.

L’autre Parole, ne voulant pas être en reste et désireuse d’offrir à ses lectrices des services « haut de gamme\ vous propose une démarche simple et pratique pour obtenir des indulgences plénières garanties féministes et chrétiennes à 100 %. Il faut premièrement remplir les conditions d’une célébration féministe (les célébrations patriarcales ne sont pas valides pour ce type d’indulgences (cf. code de droit féministe no 36) et d’une prière aux intentions de la communauté des chrétiennes féministes. Il s’agit par la suite d’accomplir l’une ou l’autre des « dévotions11 suivantes :

 

– Chanter la Magnificat dans sa version « L’autre parole » (no29) où il est écrit : « La sagesse dispersera les mâles à la pensée orgueilleuse et jettera les machos au bas de leurs trônes. »

– Participer activement dans votre milieu à la fête des femmes le 8 mars.

– Abonner une amie i L’autre Parole. (1 an : indulgence simple, 2 ans : indulgence double)

– Participer au prochain colloque de L’autre Parole sur Marie qui se tiendra le 17 mai prochain à Montréal.

– Accomplir un geste de sororité mariale comme Marie qui a rendu visite à sa bonne amie et cousine Elisabeth ou qui a vu à ce que le vin ne manque pas à la noce !

         Méditer Les fées ont soif, principalement dans ses passages les plus inspiré » sur la statue.

 

et proclamer toutes en choeur :

Fini les statues de plâtre !

BIENVENUE LES MARIE DEBOUT ! ! !

 

* La pratique des Indulgences remonte à plusieurs siècles dans l’Église. Elle a été en chute libre à le suite de Vatican 11 et est donc à peu près méconnue chez les moins de trente ans. Au delà des abus auxquels elle a donné lieu, notamment au moment où elles se monnayaient contre de l’argent, cette pratique revêt un certain caractère sympathique. Après la faute tout n’est pas fini, y a moyen de procéder à une certaine réparation. Les Indulgences n’évoquent-elles pas aussi la générosité de la grâce en surabondance ? Qui n’a pas répété un jour avec soulagement ou en béate confiance une prière qui assurait 300 ou 1000 jours d’indulgences ? Qui n’a pas un jour obtenu une indulgence plénière avec ce sentiment qu’il est possible de repartir à neuf ? On ne peut cependant pas oublier que les Indulgences sont .liées à un certain modèle religieux où la personnes, notamment les filles d’Eve, et où il est nécessaire de détenir des moyens pour conjurer les angoisses de culpabilité et éviter les supplices de Satan. De cette religion de la peur on ne veut plus. Ce qui frappe à l’occasion de l’année mariale, c’est ce retour très sensible aux anciens modèles de dévotion, sans actualisation fondée sur le renouvellement de la pensée théologique. Ce qui m’a le plus marquée peut-être, c’est de saisir à quel point la pratique des indulgences constitue d’abord un geste d’obéissance, de soumission à l’autorité papale et ecclésiastique ; il faut faire ce qu’ils nous disent de faire pour aller au ciel. Toutes les conditions pour l’obtention de l’indulgence orientent vers la réalité religieuse gérée par les clercs. Le discernement des croyantes et des croyants ne semble guère avoir d’importance dons ce contexte. C’est dans cet esprit que j’ai voulu proposer de manière humoristique une nouvelle version des indulgences.