La fin du monde ou la fin d’un monde ?

La fin du monde ou la fin d’un monde ?

Yveline Ghariani, Phœbé

D’abord, merci aux organisatrices pour leur initiative de nous convier à une réflexion sur ce qui a pu nous paraître au début comme la fin du monde, et aujourd’hui, peut-être, comme la fin d’un monde ?

Ce que j’ai trouvé le plus difficile, c’est de ne plus pouvoir être proche physiquement de ma fille qui est enceinte, de mon petit-fils et de sa maman, de mes amis aussi. De ne plus pouvoir cheminer dans les groupes dont je fais partie (communauté de base, Maison Orléans, mon groupe de partage avec les détenus).

Ce qui m’a apporté de la joie : notre voisin qui s’est offert dès le premier jour à faire nos commissions.

Ce temps de pause nous fait rentrer en nous-mêmes, nous fait réfléchir. On voit la nature qui respire mieux, les animaux qui se rapprochent des humains, certaines villes qui ont des cieux plus bleus.

On se pose des questions sur la place accordée aux personnes vieillissantes dans notre société.

Je me pose une autre question : la science est valorisée dans la gestion de la crise sanitaire. Pourquoi ça ne s’applique pas pour la crise climatique ?

En détruisant la biodiversité, les virus destructeurs vont s’en prendre de plus en plus aux humains, car ils n’ont plus dans la nature ce qu’il leur faut pour se reproduire.

Développer un nouveau lien avec la nature

Nous ne pouvons plus considérer la nature comme un réservoir infini de ressources et je pense qu’un bon moyen serait de revenir à la sobriété heureuse, comme le dit si joliment Pierre Rabhi, et consommer seulement ce dont on a véritablement besoin. Car si tout le monde se comportait comme nous, les Nord-Américain∙e∙s, ça prendrait plusieurs planètes, mais nous n’en avons qu’une ! Les ressources disponibles décroissent à toute allure. Emprunter la voie de la décroissance permettrait d’accéder à une société plus solidaire et plus démocratique.

Si l’on consomme moins, on aura plus de temps pour faire autre chose. Un des moyens est de mettre ses talents au service d’autrui (je me suis retrouvée à faire du français virtuellement avec mon petit-fils ! Je n’aurai jamais imaginé cela avant !). Quelle joie ! Ça surpasse toute activité de magasinage !

Opportunité pour notre monde de prendre une nouvelle trajectoire

Servir le bien commun ; choisir l’achat local ; importance des services communautaires ; reconnaissance du travail des femmes ; promouvoir le revenu minimal universel, l’aide aux pays pauvres, l’accueil des réfugiés.

Solidarité humaine

Il faut que tout le monde — sur cette planète — vive dans des conditions sociales et sanitaires viables pour que l’humanité continue sa marche, sinon, d’autres calamités, d’autres virus viendront nous hanter. Nous sommes tous et toutes devenus interdépendant∙e∙s.