LA GOURMANDISE… MIAM !

LA GOURMANDISE… MIAM !

Diane Marleau, Déborah

Parler de péchés capitaux tels celui de la gourmandise en 2011, quel défi et quel délice littéraire à la fois ! Pourtant, en dépit de mon entrée en matière, je dois admettre que juste à la pensée de la gourmandise, une vague honte vient rapidement jeter malgré moi une ombre sur mon goût d’en parler en toute franchise et sans vergogne. Allez donc savoir pourquoi ! Enfin, pourquoi ne pas parler de la gourmandise en toute simplicité dans son sens premier ? À chacune de s’y retrouver par rapport à d’autres types de gourmandises, soit intellectuelle, féministe ou autre !

De fait, d’où provient la gourmandise ? En quelle année, s’est-on aperçu de son existence ? Est-ce que les bébés peuvent être gourmands ? Existe-t-il de vraies saintes qui ont connu la gourmandise ? Est-ce qu’on peut gagner son ciel à force de chercher à contrôler son appétit ? Ou est-ce qu’on y perd la santé et le moral ?

Si la plus grande sagesse est sans doute de savoir se maîtriser y compris en ce qui concerne la nourriture, il apparaît toutefois que, même avec la meilleure volonté du monde, ce contrôle n’est pas toujours évident. Faudrait-il donc s’excuser d’être gourmande ?

Non, diront certaines personnes, puisque la gourmandise serait aiguisée par des déceptions, des insatisfactions profondes par rapport à des aspirations. D’autres diront encore qu’un excès de fatigue peut nous porter à manger de façon incontrôlée.

Mais, à la fin, n’avons-nous pas le droit de manger juste par pur plaisir, pour goûter simplement quelques moments de bonheur exquis ? Le bonheur de manger est-il permis ? A-t-on le droit de manger à sa faim et un peu plus, en savourant nos aliments sans éprouver de culpabilité ? Est-ce défendu d’être repue après avoir mangé à satiété sans qu’il soit question de gourmandise ?

Ou encore, devons-nous nous appliquer à rester sur notre faim… comme les centenaires d’Okinawa au Japon ? Aye, aye, aye ! J’aimerais mieux penser que la gourmandise ne nuit pas nécessairement à la santé, qu’elle peut même y contribuer et qu’elle est finalement laissée à notre bon jugement.

Une femme, bien avant moi, a pensé à retourner la question de la gourmandise dans tous les sens. Je pense ici à Angèle Arsenault avec sa chanson « Moi j’mange » parue sur l’album le plus vendu au Canada en 1979 – Libre. Eh bien, cette chanson n’est pas tombée dans l’oubli puisqu’elle a été reprise sur un CD en 2009 par Jérôme Charlebois, fils du très célèbre Robert Charlebois.

Juste pour me redonner la chance de regarder la gourmandise bien en face, j’ai pensé relire les paroles de cette chanson sur Internet. Vous les retrouverez à la fin de ce texte.

Je me dis que l’une ou l’autre d’entre nous y trouvera une quelconque aide pour combattre efficacement la gourmandise ou pour la réexaminer autrement. Peut-être aurez-vous même le goût d’ajouter un petit refrain à cette chanson. Si c’est le cas, n’oubliez pas d’en envoyer le texte à L’autre Parole. Je me sens gourmande de textes sur le sujet. En attendant, bonne santé et bon appétit ! ! !

Moi j’mange

Paroles et musique : Angèle Arsenault

Interprète originale : Angèle Arsenault

Yen a qui prennent un p’tit coup moi je mange
Yen a qui fument des p’tits bouts moi je mange
Yen a qui lèchent les vitrines moi je mange
J’aime mieux rester dans ma cuisine pis j’mange

Quand j’vas chez vous moi je mange
J’sus ben partout quand je mange
Quand je m’ennuie moi je mange
Même dans mon lit moi je mange

Mais y a des jours où j’sus complexée
J’me trouve pas ben ben sexée
Quand j’me regarde le profil dans le miroir
J’irai m’cacher au fond d’une armoire

AH HOU ! ! ! ! ! ! !

Yen a qui regarde la T.V. moi je mange
Yen a qui restent toujours couché moi je mange
Yen a qui courent les bingos moi je mange
Yen a qui rêvent aux pays chauds moi je mange

Quand j’sus tannée moi je mange
Comme un bébé moi je mange
Quand je suis heureuse moi je mange
Quand j’suis nerveuse moi je mange

Mais y a des jours où je suis fatiguée
J’peux pu monter l’escalier
J’peux pu aller travailler
J’vois même pu le boute de mes souliers

AH HOU ! ! ! ! !

Yen a qui font des enfants moi je mange
Yen a qui placotent tout l’temps moi je mange
Yen a qui font de l’artisanat moi je mange
J’ai pas l’temps de m’occuper d’ça moi je mange

J’ouvre mon radio
Pis j’me fais un bon snack
J’écoute Ginette Reno
Pis j’mange du cracker jack

Mais y a des jours où j’en ai assez
J’voudrais m’arrêter de manger
Mais si je me rends à 336
Le monde y verront p’t-être que j’existe

AH HOU ! ! ! ! !

Yen a qui dansent la claquette moi j’mange
Yen a qui font d’la bicyclette moi j’mange
Yen a qui courent les médecins moi je mange
Yen a d’autres qui font jamais rien moi je mange

Moi j’allume mon fourneau
Pis j’me fais une belle tarte
J’m’en coupe un beau morceau
Pis j’appelle ma tante Marthe

Pis tous les deux on s’met à manger
Manger comme des défoncées
Y a pu d’autre chose qui nous intéresse
Depuis qu’on mesure 90 autour des fesses

AH HOU ! ! ! ! ! ! !

Menoum menoum menoum menoum