LE RIRE DE DIEU DANS L’HISTOIRE DE L’HUMANITÉ

Qu’avons-nous fait de la joie de Dieu

 qui en regardant la beauté de la Création

 vit « que tout cela était bon » et s’en émerveilla.

 Rire de satisfaction d’une œuvre parfaite enfin réalisée !

  

Quelle joie après la création de l’être humain,

« homme et femme » êtres capables de communier
à son émerveillement.

Quelle joie de penser qu’ensemble, homme et femme,

ils poursuivront, protégeront, prendront soin de la nature

et de la race humaine qui naîtra et succédera à ce couple !

Rire de la joie d’un achèvement aussi merveilleux !

 

Qu’avons-nous fait de la joie éclatante de la naissance de Jésus ?

Réalisation de la promesse de ce Dieu qui aime l’humanité

Depuis les débuts et ne veut pour elle que Joie et Bonheur !

Gloria, Gloria ! chantent et rient les anges !

Gloria, Gloria ! crient les humains et ils se mettent en marche !

 

Qu’avons-nous fait de la joie éclatante de la résurrection de Jésus ?

Alléluia ! Alléluia ! Il se montre à ceux et celles qui l’accueillent et

qui sont prêts et prêtes à proclamer la vie pleine et entière
promise à l’humanité,

à montrer à la face du monde qu’ils et elles aiment
les pauvres et les riches,

les enfants et les blesséEs de la vie. Alléluia ! Alléluia !

« Quiconque aime est né de Dieu et connaît Dieu ». (1 Jn 4,7)

Qu’avons-nous fait de sa joie, de ses enthousiasmes,
au cours des siècles ?

Les hommes au masculin, ayant pris le pouvoir dans la société,

et dans notre Église comme dans presque toutes les églises,

ont malheureusement pris toute la place dans la société.

Et notre Église a loué davantage le Christ-Roi, le Dieu tout-puissant,

le grand Dieu à l’esprit vengeur pour la faute des humains.

N’avions-nous pas été chassés du Paradis terrestre

Où la joie et le rire étaient présents ?

 

Notre religion catholique, et plusieurs autres, ont réprimé le rire

pour mieux parler de sacrifices, de peines afin de gagner le ciel ;

on a parlé de châtiments, de purgatoire pour expier les fautes.

N’a-t-elle pas aussi culpabilisé les infirmes, les pauvres, les malades,

n’en a-t-elle pas fait des punis de Dieu ?

Comment ce Dieu pouvait-il rire avec nous ?

Puisqu’on le craignait dans ses punitions pour la moindre peccadille.

 

Le rire de Dieu n’est-il pas encore étouffé
par ces structures dominatrices,

ces codes rigoureux de l’Église et des peuples ?

Le rire de Dieu n’est-il pas étouffé par les apparats,
les classes dans la société,

par le bruit de l’argent, la soif du pouvoir, 

de la domination et les déclarations de guerre ?

 

Notre religion qui chante Alléluia à Noël et à Pâques

a-t-elle oublié que Jésus nous a dit : « Il est mon Père et votre Père » ?

C’est un Dieu qui aime : « il est lent à la colère » nous dit un psaume.

Jésus nous a montré le Chemin de la Joie et du Rire,

en accueillant les enfants dans leur rire et leurs jeux,

en accueillant la Cananéenne qui devait être tout sourire

et toute joie devant la guérison de sa fille,

en guérissant les aveugles, les boiteux, les sourds

pour leur redonner le goût de vivre et
de participer à la vie en plénitude.

Et quelle joie pour la femme pécheresse, la Marie-Madeleine,

la Samaritaine, de ne pas se sentir jugées par ce prophète,

mais accueillies et pardonnées pour une vie meilleure.

 

Ne serait-ce pas à nous les femmes de redonner à Dieu

le rire dont il nous a fait le don ?

 

Ainsi L’autre Parole et tous les mouvements de femmes

dans l’Église et la société tentent de redonner un vent de fraîcheur

à ce monde ecclésial et masculin qui enferme
dans une religion de lois,

de condamnation, qui mène au rigorisme, au pessimisme
et qui ronge la joie.

L’autre Parole par sa façon de relire ou de réécrire la Parole

tente de revisiter et de redonner une saveur nouvelle
à la Parole de Dieu
e.

Par cela, elle indique le chemin de la Vie, de la Joie et du Rire.

Comme femmes, demeurons présentes afin d’influencer

ce chemin de liberté, de joie et de rire pour notre humanité.

C’est Jésus qui nous y convie en faisant de nous, ses Prêtresses,

ses Prophétesses et ses Reines,

 

Dieue se réjouit de voir les humains se tenir debout,

revendiquer en son nom l’égalité pour toutes et tous.

Dieue se réjouit de voir qu’avec du Pain et des Roses,

on a suscité du changement pour la place des femmes
dans le monde.

Dieue se réjouit qu’avec les nouveaux médias sociaux
on crée des solidarités.

Dieue se réjouit de voir la naissance de la guignolée des jeunes

pour secourir les moins nantiEs.

Dieue se réjouit de voir une personne se relever après un coup dur,

retrouver la force de poursuivre son chemin et aller vers les autres.

« Tout cela pour que ma joie soit en vous et
que votre joie soit entière. » Jn 15,11

 

Et Dieue n’en sera que plus satisfaite et réjouie
devant l’accomplissement de son grand rêve pour l’humanité !