Mathieu 6, 25-34

Mathieu 6, 25-34

Où es-tu, ô Dieu ?

Jésus nous a dit que tu nourrissais les oiseaux sans qu’ils ne sèment ni ne moissonnent.

Il nous a aussi recommandé de ne pas nous préoccuper de nos vêtements, car tu revêtais l’herbe des champs.

Et pourtant, nous voyons tous les jours des enfants vêtus de haillons qui grandissent dans la misère, des enfants qui souffrent d’inanition et meurent affamés. Nous voyons des mères éplorées qui perdent leurs enfants, des enfants qui partent à la guerre et apprennent à tuer d’autres enfants….

Où es-tu, ô Dieu ?

Regarde la patrie où ton Fils a vécu, elle est à feu et à sang, remplie de haine, de bruit et de fureur.

Regarde notre terre où le mal triomphe toujours, où nous ne rencontrons que l’injustice et la violence.

Comment ton Fils peut-il nous dire de ne pas nous inquiéter, quand tu n’es jamais là quand nous crions vers toi, alors que tu es toujours absent et que nous t’appelons en vain ?

S’il est vrai que tu sais tout ce dont nous avons besoin, pourquoi tant d’inégalités dans le monde ? Pourquoi combles-tu les uns et appauvris-tu les autres ?

Jésus nous a dit de chercher ton royaume et ta justice, où est-elle cette justice, nous ne la retrouvons nulle part ?

Vas-tu enfin répondre à nos préoccupations, ou sommes-nous condamnées à attendre jusqu’à la fin des temps ?

Où es-tu, ô Dieu ?

Piqué au vif, Dieu prend la parole :

« Femmes de peu de foi, ne vous ai-je pas créées libres et responsables, à mon image ?

Allez-vous continuer à vous croiser les bras et à attendre que tout vous tombe du Ciel ?

Toutes vos misères ne viennent pas d’En-haut, et les solutions à vos problèmes n’apparaîtront pas par magie.

Vous avez entre vos mains toutes les ressources nécessaires pour combler vos besoins, et pour que chacune et chacun puissent vivre décemment et dignement.

Les injustices qui existent vous les avez créées vous-mêmes par votre refus de partager. Arrêtez de geindre, et prenez vos responsabilités en mains. Surtout, n’oubliez pas que vous entendrez ma voix dans la brise, et non dans le tonnerre.

 

C’est dans le partage que je serai toujours avec vous.

Rassurez-vous, je ne vous ai jamais laissé tomber ! »