MES CONTRADICTIONS DE FÉMINISTE CROYANTE
Louise Melançon – Sherbrooke
Je perçois mes contradictions comme théologienne à l’Université du fait que je participe à un pouvoir (celui eu savoir) à la fois masculin et » cléricale ; je vis aussi, des contradictions quand, dans mon désir de vie spirituelle, j’utilise encore les « services » tels qu’offerts par l’Église et contrôlés par les hommes-clercs ; je sens profondément mes contradictions dans l’ambiguïté de mon imaginaire religieux (à. travers des figures d’autorité masculines et féminines).
Je vis ces contradictions parfois dans une profonde souffrance faite de tiraillements douloureux où je n’arrive pas à laisser les deux réalités auxquelles je tiens : mon bien et celui des femmes, et Dieu ; faite aussi de l’impuissance ressentie par rapport à nos pauvres moyens de féministes croyantes ; mais je vis cela aussi avec la conviction d’être malgré tout subversive, non seulement à l’intérieur de ma conscience mais par ma solidarité avec celles qui luttent pour la cause des femmes et avec toutes les causes analogues ; je vis cela avec la conscience de mes limites, dans la modestie, en lien avec toutes les femmes féministes qui vivent des contradictions dans la vie quotidienne (dans l’amour par exemple) ; je vis cela finalement dans ma foi-espérance que reconnue ou non la cause (des féministes croyantes) est inséparable du salut/ bonheur de l’humanité promis dans la Parole qui nous crée et nous soutient.
Mes contradictions me font vivre dans un état où je puisse accueillir ce qui vient de plus loin que moi et qui me mène plus loin que moi.