Montréal, le 22 octobre ’84

Montréal, le 22 octobre ’84

 Le geste d’apostasie implique que la personne concernée accepte les conséquences prévues par la loi de l’institution ecclésiastique. C’est la règle du jeu, si je puis m’exprimer ainsi.

 Le collectif de L’autre Parole  est un collectif de femmes chrétiennes et féministes qui conteste radicalement le « vice patriarcal » de l’Église et qui refuse de faire sienne la logique de fonctionnement de l’organisation temporelle ecclésiale, éminemment sexiste et discriminatoire. Le collectif n’a donc pas à modeler sa « pratique » sur des principes

dont elle ne reconnaît pas par ailleurs la légitimité.

 La base d’adhésion au collectif se fait sur trois axes : le féminisme, le christianisme et la pratique collective. Judith, qui participe à L’autre Parole depuis pratiquement sa : fondation, est une de celles qui a contribue à la formulation de ces axes. Bien plus, son option pour Jésus de l’Évangile, sa compréhension du mystère du Christ de la passion et de la résurrection, compréhension oui émerge de son expérience de femme qui est à la fois douleur et joie, et de son engagement pour la libération de l’humanité souffrante, cette compréhension dis-je, en interpelle plus d’une d’entre nous.

 Et puis zut, trêve d’argumentation rationnelle, la présence de Judith dans le collectif m’est importante parce qu’elle a toute mon affection, cette chère Judith.

 Marie-Andrée