POUR AIDER LES FEMMES QUI ONT DES DÉMÊLÉS AVEC LA JUSTICE

POUR AIDER LES FEMMES QUI ONT DES DÉMÊLÉS AVEC LA JUSTICE

la Société Elizabeth Fry de Montréal

Monique Hamelin (1) – Vasthi

La violence a de multiples facettes et ce sont habituellement les femmes qui en sont les premières victimes et cela, tant dans la vie privée que publique. Par ailleurs, il arrive que des femmes commettent des délits et des crimes qui seront quelquefois accompagnés de violence.

Les crimes de violence représentent moins de 10 % de la criminalité et les femmes comptent pour plus ou moins 10 % des personnes contrevenantes. Néanmoins, lorsque des femmes, pour toutes sortes de motifs, ont recours à des moyens réprouvés par la société pour vivre ou survivre, il existe des organismes pour les aider. La Société Elizabeth Fry de Montréal est l’un de ceux-là.

Peu de francophones du Québec connaissent le nom d’Elizabeth Fry, alors qu’il en est tout autrement dans le monde anglophone.

Elizabeth Fry naquit dans une famille de riches et influents Quakers anglais en 1780. Dans la vingtaine, elle passa outre aux protestations des hommes de son milieu familial et entra dans la prison des femmes de Newgate. Elle entreprit d’aider les détenues et leurs enfants. Elle pilota des réformes, elle fonda une école, fit appel au concours de ses amies. Depuis ce temps, la tradition veut que lorsque des organismes d’action sociale pour les femmes ayant des démêlés avec la justice voient le jour, ils portent le nom d’Elizabeth Fry.

Il existe actuellement 19 sociétés Elizabeth Fry par tout le Canada et elles fonctionnent de façon autonome dans la région qu’elles desservent, bien que membres de l’Association canadienne des Sociétés Elizabeth Fry.

Le premier groupe au Canada à porter le nom d’Elizabeth Fry a été la Société Elizabeth Fry de Colombie-Britannique. C’était en 1939. La première société à voir le jour au Québec fut celle de Montréal. Elle a été fondée en 1977.

À Montréal, la société a d’abord consacré ses énergies à mettre sur pied la première maison de transition pour femmes au Québec. Depuis dix ans, la Maison Thérèse-Casgrain accueille des femmes en libération conditionnelle.

Au fil des ans, la Société a multiplié les services offerts aux femmes. Par exemple, depuis quelques années, le Service d’aide à la cour est donné par des bénévoles, assistantes parajudiciaires, formées par la Société. Ce service permet aux femmes qui comparaissent ainsi qu’aux membres de leur entourage d’avoir des réponses aux nombreuses questions qui se posent lors d’une comparution.

Le vol à l’étalage est le délit le plus courant chez les femmes. Il est fréquemment le symptôme d’un déséquilibre psycho-social ou d’une période dépressive souvent due à la perte d’un conjoint, à une rupture, à des difficultés personnelles. La Société offre un programme de relation d’aide aux femmes qui sont aux prises avec un tel problème.

La Société publie aussi un journal, Femme et Justice, en vue d’informer de ses activités les bénévoles, membres, donateurs et donatrices, et la clientèle.

Pour continuer d’oeuvrer auprès des femmes qui ont des démêlés avec la justice, pour prévenir la délinquance, pour sensibiliser les gens aux multiples problèmes des femmes criminalisées, la Société mise sur l’implication des membres de la communauté, tant comme bénévoles que comme donatrices ou donateurs.

Pour plus d’information, on peut écrire à la Société Elizabeth Fry de Montréal, 1000, rue Sherbrooke Est, Montréal, H2L 1L5, ou téléphoner au (514) 528-9888.

(1) L’auteure est aussi présidente du conseil d’administration de la Société Elizabeth Fry de Montréal.