POURQUOI LA SOLIDARITÉ NOUS TIENT À COEUR ?

POURQUOI LA SOLIDARITÉ NOUS TIENT À COEUR ?

Monique Damais – Rimouski-Matane

Le contexte socio-économique des femmes varie selon les diverses régions du Québec. La pauvreté des femmes en même temps que leur dynamisme pour se sortir de situations difficiles sont des aspects qui sollicitent notre préoccupation. Des études sur l’appauvrissement des femmes retiennent particulièrement notre attention, en même temps que des études plus générales sur les situations des régions1.

La collective L’autre Parole a déjà organisé en 1990 un colloque sur l’engagement social, mais nous n’avions pas épuisé la question, loin de là. La condition des femmes a certes progressé du côté des acquis des droits, mais le vécu quotidien demeure très laborieux et il importe de l’explorer davantage. En tant que chrétiennes, quelles constatations faisons-nous ? et quelles propositions pouvons-nous suggérer ?

Nous avons donc décidé d’explorer plus intensément les actions entreprises par des femmes pour faire évoluer et transformer leur situation. Est-ce que ces actions se ressemblent ou différent selon les contextes socio-économiques ? Que pouvons-nous recevoir de nos soeurs qui besognent et qui sont prises par des problèmes lancinants ?

Nous avons donc fixé comme premier objectif spécifique de notre colloque : celui de prendre conscience des pratiques solidaires des femmes – entreprises, actions collectives, communautaires – qui existent actuellement dans différentes régions du Québec. Nous voulions ensuite discerner les valeurs féministes et chrétiennes ainsi que les stratégies d’action impliquées dans ces pratiques. Enfin, il importait de voir comment L’autre Parole pourrait s’engager de façon solidaire dans ces pratiques.

Nous, membres de L’autre Parole, sommes situées quelque part au Québec, dans le Bas du Fleuve, dans l’Estrie, dans la région métropolitaine de Montréal. Comment nous sentons-nous partie prenante de ces régions ? Que connaissons-nous de tous ces groupes alternatifs qui surgissent au fil des années, parfois des mois ? À quels besoins répondent-ils ?

Et notre foi chrétienne ? que nous dit-elle de notre enracinement ? Des luttes à soutenir pour plus de justice, pour une prise de responsabilité ? Quels espoirs sont au coeur de nos vies ? Y a-t-il une espérance qui nous pousse à aller plus loin, à ouvrir nos

horizons, à dépasser les découragements qui nous assaillent aux détours de nos chemins ? Quel amour nous habite et nous donne l’énergie pour croire toujours en cette terre nouvelle ? Comment Dieue se révèle-t-elle ? Elle n’est pas seulement dans la brise, comme au temps d’Élie ; elle est dans les actions qui construisent, qui créent des solidarités.

1 Conseil des affaires sociales, Deux Québec dans un. Rapport sur le développement social et démographique, Boucherville, Gaétan Morin, 1989