Présentation des dogmes mariaux.

Présentation des dogmes mariaux.
Notes de recherche

Marie Gratton

Publication posthume

Il existe quatre dogmes qui ont été promulgués par l’Église catholique en rapport avec Marie, la mère de Jésus. Deux l’ont été dans l’Antiquité et deux à l’époque moderne.

 

1) MARIE, MÈRE DE DIEU (431)

Ce dogme est apparu en relation avec des discussions théologiques qui eurent lieu aux IVe et Ve siècles à propos de la nature du Christ Jésus et de ses rapports avec Dieu. On voulait éclaircir des questions comme : Jésus est-il homme seulement, ou Dieu seulement, ou à la fois Dieu et homme ? Et s’il est Dieu, quel rapport a-t-il avec Dieu le père, créateur du ciel et de la terre ?

Quatre conciles, Nicée 1 (325), Constantinople 1 (381), Éphèse (431) et Chalcédoine (451), élaborèrent progressivement la doctrine suivante : Dieu est formé de trois personnes, le Père, le Fils et le Saint-Esprit. De toute éternité, le Fils a été engendré (et non pas créé) par le Père. Par l’opération du Saint-Esprit, le Fils s’est incarné dans le sein de Marie en la personne de Jésus, qui est à la fois Dieu et homme. C’est de cette proposition que découle la conclusion conciliaire que Marie est non seulement la mère de Jésus, mais en même temps la mère de Dieu. Cet énoncé, qui ne sera pas accepté unanimement par l’ensemble des évêques présents au concile d’Éphèse, provoquera de vives querelles théologiques.

 

2) VIRGINITÉ PERPÉTUELLE DE MARIE (553)

Ce dogme affirme que Marie est demeurée vierge avant, pendant et après la conception de Jésus, ainsi qu’avant, pendant et après sa naissance. Cette croyance s’était formée tôt chez les Pères de l’Église, mais ce n’est qu’en 553 au IIe concile de Constantinople qu’elle fut officiellement promulguée.

 

3) L’IMMACULÉE CONCEPTION (1854)

Pour comprendre la signification de ce dogme, il faut se référer au concept de péché originel. Les premiers chapitres du livre biblique de la Genèse nous montrent Adam et Ève mangeant du fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, ce que Dieu avait interdit. À la suite de quoi, ils furent condamnés à la souffrance et à la mort et à toutes les épreuves qui affectent la condition humaine.

S’appuyant sur ce récit, saint Paul, dans l’Épître aux Romains (chapitre 5,12-21) affirmera que le péché et la mort introduits par un seul homme, Adam, ont été rachetés par un seul homme, le Christ Jésus. Quelques siècles plus tard, réfléchissant sur ce texte de Paul, saint Augustin élaborera la doctrine du péché originel suivant laquelle chaque être humain vient au monde en portant sur son âme une tache congénitale transmise par la faute d’Adam.

Le dogme de l’Immaculée Conception affirme que, seule parmi les êtres humains, Marie fut conçue sans que son âme soit entachée par le péché originel. Bien que d’éminents théologiens, comme saint Bernard, saint Thomas d’Aquin et saint Bonaventure, se soient au Moyen Âge opposés à cette doctrine — le franciscain Jean Duns Scot fut l’un des rares théologiens qui lui étaient alors favorables —, plusieurs conciles par la suite accepteront que soit célébrée une fête de l’Immaculée Conception, mais sans traduire cette pratique en dogme.

Mais, en 1854, le pape Pie IX proclamera un dogme affirmant que « la bienheureuse Vierge Marie fut par une faveur spéciale du Dieu Tout-Puissant préservée de la souillure du péché originel »

 

4) L’ASSOMPTION DE LA VIERGE MARIE (1950)

Dès le Ve siècle était apparue en Orient la croyance que Marie, après sa mort, n’avait pas connu la corruption du tombeau. Mais cette croyance n’avait jamais été traduite en dogme. Après la Deuxième Guerre mondiale, le pape Pie XII avait sollicité l’avis des évêques du monde entier à ce propos. 90 % d’entre eux se montrèrent favorables à cette idée. En 1950, le pape promulgua un dogme suivant lequel Marie, « ayant accompli le cours de sa vie terrestre », fut corps et âme enlevée vers le ciel.